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Dans le ciel de Daughter

Texte: Raphaël Ferber
Photos: Raphaël Ferber
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Le trio de rock mélancolique nous a offert un live planant dominé par l’émotion, à l’Atelier, dimanche.

Elle a donné l’impression de ne pas en croire ses yeux, même si elle semble toujours se comporter comme ça sur scène. Timide, presque gênée devant ces gens venus l’écouter, la regarder et l’applaudir. Comme il y a quatre ans, quand la notoriété de Daughter n’en était encore qu’à ses prémices et qu’Elena Tonra se présentait sur la scène de l’Exit 07 devant tous ces curieux. Mais du temps est passé et aujourd’hui, Daughter attire toujours plus. Il n’y avait qu’à voir l’Atelier dimanche soir et sa salle quasiment pleine. La chanteuse anglaise n’a pas décollé ses yeux de son micro durant les premières minutes.

Dans sa bulle, dans l’émotion, Elena Tonra chantait même les yeux fermés de sa voix céleste et délicate New Way, Numbers, Alone/With You et How, quatre morceaux du deuxième album du groupe paru en début d’année, face à ce public attentif, déjà transporté. Le premier flashback, Tomorrow, composé par la chanteuse et présent sur la tracklist du premier opus If You Leave sorti il y a deux ans, a eu le don d’embraser la salle. Un peu plus de rock avec Winter, une version réarrangée de Doing the right thing, et tout le monde s’est mis à applaudir toujours plus fort entre ces morceaux, dont certains semblent taillés pour figurer sur la BO d’une série dramatique ou romantique.

Un sourire sur les lèvres, Elena Tonra a alors levé les yeux pour regarder ceux qui n’en avaient que pour elle, sans se départir de cette gêne presqu’enfantine. La fluette chanteuse, habillée tout en noir, a alors mis sa guitare de côté pour revenir à Not to Disappear, le deuxième et dernier album en date, avec No Care, que toute la salle a repris en rythme avant que les premiers accords de Youth, chanson à laquelle on pense forcément quand on évoque Daughter, ne fassent frémir tout le monde. «It’s amazing !» a lancé Elena Tonra à ses musiciens, le guitariste Igor Haefeli et le batteur Remi Aguilella, d’un rire toujours aussi timide. On a alors certainement vécu le plus beau moment du concert sur cette chanson reprise en chœur après un peu plus d’une heure de live. La voix de l’Anglaise s’est ensuite perdue dans le son des instruments avant de revenir notamment pour Medicine, après le rappel. Une dernière plongée dans le passé pour un morceau qu’on retrouvait déjà sur The Wild Youth, l’un des deux EP du groupe. Nostalgie et mélancolie, Daughter nous a offert un moment assez sublime.