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De Läb: «Le hip-hop ne vient plus forcément du fin fond du «ghetto»»

Texte : Godefroy Gordet
Photo : Romain Gamba

«Le fin fond du Minett, 3 amis, une cave et le reste c’est de l’histoire. J’ai toujours voulu dire un truc du genre», s’amuse David Galassi qui prend la parole pour De Läb, ce joyeux crew Hip Hop sorti des parcs industriels du sud du Luxembourg. Un groupe Made in Luxembourg, qui, pour ses 10 ans, devient l’espace de quelques mois un «Orchästra» composé de la base, Corbi (rap et beats), David Fluit (rap et beats), Nikkel K (scratch et dj), Benoit Martiny (batterie et beats), René Macri (bass) et de tous un tas de musiciens. La crème de la crème de la scène luxembourgeoise, paraît-il, pour le plus grand bonheur de nos esgourdes!

«De Läb» – le nom – ça vient d’où?
De la cave où nous avons commencé: c’était une ancienne chambre noire pour développer des photos. C’est finalement devenu un laboratoire pour développer nos sons. Il nous manquait l’identité luxembourgeoise, alors on a mis un tréma sur le «a» et de Läb est né…

Aujourd’hui, la musique pour vous, c’est plus une soupape ou une carrière?
Les deux : pour certains c’est un moyen de décompression, pour d’autres c’est la vie quotidienne. Mais s’il n’y avait que De Läb, on vivrait tous sous un pont, c’est la réalité luxembourgeoise.

Votre musique parle beaucoup du Luxembourg, de vos origines, de votre quotidien… Le hip hop pour vous, il doit forcément parler de la vie?
Je crois que de nos jours, la forme d’expression du hip hop est devenue très versatile. Les sujets ont changé, le style de flow et de rimes aussi, comme les approches de productions. Le hip hop a trouvé son chemin dans presque chaque style de musique existant, grâce à cette versatilité. Il ne vient plus forcément du fin fond du « ghetto », donc pleins de clichés ont été éliminé, je dirais.

Juillet 2007, vous lancez le crew avec « d’Wourecht EP » (la vérité), un EP métissé entre jazzy, scratch et instru’ un peu plus sombre… Qu’est ce qui vous a lancé là-dedans?
Cet EP était le résultat d’années de sessions d’improvisations, d’observation et d’analyse de l’art du hip hop. Ou bien, «d’années de glandage et de sessions de bourrages de gueule dans la cave avant de sortir dans des bals en campagne luxembourgeoise», dirait l’un de nos plus grand «hater» (rire).

En juin 2011, c’est le single De Läbdance qui vous fait connaître au grand public, paru sur l’album D’Stëbslong. Vous en gardez quel souvenir de cette époque?
C’est vrai qu’à partir de ce moment là, on a commencé à jouer beaucoup de concerts. On a eu plus d’airplay sur les radios… Après, je ne me rappelle presque de rien, on a fait beaucoup la fête (rire)… On a fait 40 concerts en une année juste au Luxembourg, des grandes scènes comme la main stage du RAF, le FFYS, la Fête de la Musique avec l’OPL, le e-Lake et quelques premières parties pour de grands artistes.

L’humour et ce troisième degré qui prédominent dans la plupart de vos textes, c’est une façon de prendre un max de liberté, de ne pas vous prendre au sérieux?
Honnêtement, on ne s’est jamais pris trop au sérieux nous-mêmes. On est juste des gens simples, venant de «backgrounds» d’ouvriers.

En avril 2013, vous sortez Sex, Drugs & E Prêt, un second album de 20 pistes, super travaillées. C’était quoi la ligne de compo’ pour ce disque?
On n’a jamais eu de vraie ligne de composition, mais le but de cet album était de faire un pas en avant au niveau des productions. On a commencé à travailler avec d’autres machines, des synthétiseurs, des boites à rythme analogues, des années 70 ou 80.

Dernièrement vous explosez les bacs avec Kale Bauer. Un troisième disque franchement ambitieux, qui réunit un flow hip hop, sur des lignes instrumentales jazz, funk, ou trip-hop, avec quelques musiciens en live, et un max de collaborations internationales. Tu nous parles de la conception de cet album?
Cette fois, on a crée 25 chansons pour en choisir 16 à la fin. On a tout enregistré, édité et mixé au Ricording Studios à Rameldange avec Ken Nnganyadi (Nikkel K) et Rico Quérin (Wispo). Ce qui rend cet album totalement différent des autres, c’est qu’on l’a fait masteriser par Volker «IDR» Gebhardt, un maître du mastering.

Dans l’avenir, l’idée c’est de continuer à chanter coûte que coûte?
Chanter, c’est le bon terme! On va arrêter le rap pour se mettre au chant et changer de style. On va faire de la salsa, croisée avec du métal industriel, en rendant hommage à Lady Gaga, ça va déchirer (rire)!

Interview à lire en intégralité dans Bold 47, disponible gratuitement dans nos points de distribution.