Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Donkey Rock : gros sons et bonne humeur !

Photos : Carl NEYROUD / Deadly Sexy Carl
Textes : Thibaut André
+
de photos

On vous l’avait annoncé. On avait interviewé son grand manitou Christophe di Iorio. Voici donc le compte-rendu du Donkey Rock Festival en mode festif. Le petit village belge de Sélange a bien bougé ce week-end. En plus, la météo était au beau fixe. On vous raconte.    

Vendredi soir s’annonce chargé même si le ciel est serein. Vos serviteurs Carl et Thib bouclent l’interview du jeune trio français de Lysistrata en un quart d’heure dans les backstages avant de se ruer vers la scène pour les premiers accords de Bear Punch. Ce quatuor belge distille un heavy rock/stoner pur malte et sans faux col. En bons bouilleurs de cru régionaux, les guitaristes envoient un son épais et visqueux, la section rythmique assurant le mid tempo ravageur. D’emblée, ils donnent le ton de la soirée : du gros son et de la patate.

Lorsque les enragés de Wolves Scream montent sur scène, on comprend vite que la pression ne va pas baisser. Le public commence d’ailleurs à se chauffer. On passe de la chaleur du stoner au brasier du post-hardcore avec ce quintet namurois. Ames sensibles s’abstenir, c’est du lourd ce groupe.

Il est passé 22h30 et c’est au tour des vétérans d’AqME de prouver qu’ils ont  toujours tout ce qu’il faut là où il faut. Le combo français fonctionne toujours au poil et tourne même comme une horloge. L’énergie du néo-métal est bien présente et le public se lâche autant que le chanteur. D’ailleurs, à ce stade, il est utile de signaler que le chapiteau est blindé de monde.

Les attentes sont énormes pour nos chouchous de Lysistrata qui doivent relever le défi de frapper encore plus fort. Eh bien, le défi fut relevé et les attentes furent dépassées. Sur le coup de minuit, le furieux trio de Saintes (France) fait feu de tout bois sans ménager ses efforts. En plus de oreilles, on en a eu plein les yeux tellement ces garçons sont énergiques et décalés. Leur excellent album « The Thread » est passé en revue et on a même droit à une nouvelle compo pour l’occasion, preuve que le groupe se sentait bien sur les planches sélangeoises. Lysistrata est sans aucun doute le groupe-phare de ce vendredi soir qui se terminera avec les reprises du groupe Not So Gentlemen. Le premier jour est une réussite.

Samedi, le soleil brille. Les locaux de Larsenic et de Cosmic FM ont l’insigne honneur de donner le coup d’envoi de la deuxième journée. White Coal Addiction répand ensuite sa noise wave pendant plus de quarante minutes lors d’un set très convaincant. C’est dans la mouvance postpunk et coldwave d’Outre-Manche que la lignée du groupe s’inscrit.

Le public tarde un peu à se manifester lorsque Théo Clark envoie son pop rock survitaminé sur le coup de 17h30. L’homme, d’origine écossaise, affiche une superbe chevelure rousse et une bonne humeur communicative. Il blague volontiers en parfait français avec le public et n’hésite pas à faire dans l’autodérision. Avec un premier album en poche, Théo Clark est un artiste à suivre.

On pensait passer une journée tranquille sous le soleil mais c’était sans compter sur les fous furieux d’It It Anita qui, fraichement descendus de Liège, ont balancé un set tout en rage et en puissance. Ça cogne dur, très dur, dans un registre post-rock et noise indie. On retrouve une énergie brute dans leurs compositions longues et complexes, voire mêmes expérimentales.  Une belle découverte. Le public commence à abonder, soit dit en passant. C’est plutôt rassurant.

Avec plus de dix années au compteur, les routards d’Epsylon débarquent de Nantes (France) sur le coup de 20 heures. Avec son folk rock frais et parfaitement exécuté en langue française, ce sextet – qui utilise aussi la flûte, le violon et l’accordéon – emporte  le public dans son sillage.

Clou du spectacle de ce samedi, le quatuor bruxellois de BRNS (prononcez Brains) a tenu promesse en délivrant un set tout en finesse et en intensité. Dans la veine indie alternatif, le groupe emballe le public avec des refrains à hurler, notamment sur le titre « Mexico ». Au plan technique, tout est remarquablement en place. L’exécution est impeccable. C’est un set majestueux.

Skarbone 14 envoie ensuite son ska punk festif et explosif. La réponse du public est unanime : on en redemande. Il faut dire qu’avec dix-sept années d’existence et plus de cinq cent cinquante dates au compteur, le groupe a de la bouteille et sait tenir son public en haleine et en forme.

Qu’on nous pardonne de ne pas avoir assisté aux sets d’Acus Vacuum et de Mister Pingouin & David Cretta (humour belge) mais la fatigue a eu raison de nous ce samedi soir. Pour le dimanche, on a reçu des échos positifs quant aux prestations de Gabriel Muschang, Dixit Rapsat, Thierry Chante Johnny et Cré Tonnerre. En plus, c’était gratuit ce jour-là.

C’est promis, on reviendra l’année prochaine pour la 14ème édition du Donkey Rock Festival. C’est une belle réussite et les organisateurs sont très sympathiques.