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Etienne Daho : l’image sans le son…

Photos : Carl Neyroud / Deadly Sexy Carl
Texte : Thibaut André / Carl Neyroud
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Lorsqu’un maître de la pop française descend en terres luxembourgeoises, la team musicale de Bold Magazine ne pouvait manquer l’événement. D’abord programmé le vendredi 19 octobre dans l’antre intimiste de l’Atelier, le concert sera finalement avancé au jeudi 18 octobre dans la salle de Luxexpo en raison des besoins scéniques de l’artiste, notamment son jeu de lumière en accord avec le visuel du dernier album « Blitz » sorti fin 2017.

La nuit s’annonce particulièrement douce en cette fin d’été indien. Le parking paraît bondé et c’est plutôt bon signe pour la fréquentation du site en cette date importante. Le public est majoritairement composé de quadras, quinquas et au-delà.  Il est vrai que Etienne, affichant soixante-deux superbes printemps, possède une carrière musicale s’étalant sur quatre décennies.

Il n’y avait pas de première partie ce soir. Sur le coup de 20h30, les musiciens font retentir les premières notes des « Filles du Canyon », la première plage du dernier album cité supra. Etienne Daho apparaît sur scène et le public s’emballe. Ca s’annonce très bien. Avec son gang, il se la joue zorro masqué avec un bandeau noir sur les yeux qu’il ôtera par la suite. Mi-coquin mi-filou, Daho est en grande forme et affiche une superbe silhouette dans un langage corporel qui évoque douceur et sensualité.

Niveau son, la balance sonore n’est pas encore à l’équilibre après le troisième morceau. C’est un peu inquiétant. Lorsque résonne l’intro du tube « Week-end à Rome », le son est toujours chaotique. J’ai beau bouger dans la salle pour comparer les balances et trouver une position optimale, rien n’y fait. Le résultat est le même : le son n’est pas au rendez-vous. C’est particulièrement triste alors que Daho et ses gars sont des musiciens de grande qualité qui semblent prendre du bon temps sur scène. Visuellement, le jeu de scène et de lumière est au rendez-vous. Au plan acoustique, c’est un slapback delay perturbateur (une sorte d’écho très rapide comme lorsque votre portable vous renvoie votre propre voix) qui vous revient du fond de la salle pour tourner le son en bouillie.

Sur une note plus positive, Etienne Daho, grand timide devant l’éternel, communique volontiers avec son public et présente une de ses influences psychédéliques majeures en la personne de Syd Barrett, fondateur des légendaires Pink Floyd. Il reprendra d’ailleurs leur titre Arnold Layne pour l’occasion. Les tubes « Tombé pour la France » et « Le Premier jour du Reste de ta Vie » font évidemment mouche mais le brouillard sonore n’est toujours pas levé. Les conditions de shooting furent difficiles pour notre photographe, ce dernier devant se cantonner en retrait sur le côté droit de la scène.

Au final , Etienne Daho et ses musiciens ont tout donné. Il n’y a rien à leur reprocher. Mais privilégier le visuel au détriment du son n’est pas une bonne option pour un artiste d’un tel niveau.