GAULT&MILLAU : Roberto Fani chef de l’année 2019
Il était 17h20 quand le nom du chef de l’année a été dévoilé. Pour l’occasion, restaurateurs, amis, familles et membres de la presse étaient présents pour saluer le travail de Roberto Fani, chef propriétaire du restaurant FANI, à Roeser.
Comme à l’accoutumée, c’est dans joyeuse effervescence que la remise des lauréats s’est déroulée dans les salons de l’Hôtel Le Royal.Comme une rRitournelle automnale, et, surtout une belle, occasion de célébrer leur profession, les chefs étaient nombreux pour découvrir le cru 2019 et ses quelque 99 adresses – dont une trentaine de nouvelles – et toutes les surprises de cette 16e édition du guide Belux.
Voilà pourquoi Marc Declerck, CEO de Gault&Millau Belux, épaulé par Tanja de Jager, parfaite dans son rôle de maîtresse de cérémonie, a d’abord décidé de laisser planer le suspens, afin de présenter cette nouvelle mouture du précieux guide jaune, prêt à partir sous presse.
Cette année, la direction a été certes de continuer à côtoyer les cimes, mais également de valoriser la gastronomie dans toutes ses facettes, même les plus simples. Une catégorie « pop » a ainsi vu le jour, afin de récompenser les établissements, moins prestigieux, mais qui peuvent se vanter de faire chavirer les papilles de leurs clients. « Pop regroupe des adresses sympas, dont on apprécie autant la décoration que l’ambiance, mais jamais au détriment de la qualité des plats », précise encore Marc Declerck.
Les inspecteurs ont ainsi élargi le champ des possibles en étoffant l’édition 2019 de 14 adresses « pop » – dont Le Strogoff, El Barrio, Moi Moi, Hakii ou Mad about Peru (Dudelange) –, décernant dans la foulée le tout premier « pop of the year » à Morris Clip (restaurant TEMPO, au Kirchberg), dont ils ont apprécié l’exigence et la créativité, tout autant que l’ambiance élégamment décontractée du restaurant.
34 nouvelles adresses, neuf titres décernés
Puis, enfin, est venu le moment de lever le voile sur les heureux lauréats de l’année. Après Roberto Fani, chef de l’année qui cumule les distinctions, le CEO du Gault&Millau Belux a remis à Jennifer Murgia-Radelet (Restaurant Yves Radelet) le titre d’Hôtesse de l’année, pour son sourire et son humilité. « Je ne suis pourtant que serveuse, je n’aurais jamais songé un seul jour recevoir une telle distinction » nous a-t-elle confié à la fin de la cérémonie, véritablement émue et touchée par cette distinction.
Puis Lionel Marchand (La Pomme Cannelle) a été décoré du titre de Pâtissier de l’année ; Anthony Masson (Ma Langue Sourit) a lui raflé celui de Sommelier de l’année, tandis que Hannes Graurock (Le Luxembourg) a été salué comme Découverte de l’année. Enfin, les inspecteurs ont attribué à Claude Mangin (Postkusch) le prix de Clin d’œil de l’année pour son sublime plateau de fromages. Dans la foulée, et parce qu’un bon fromage se consomme toujours accompagné d’un bon pain, Jean Kircher, fondateur de Pains & Traditions, qui fête d’ailleurs ses 20 ans cette année, succède à Sandrine Pingeon en devenant la Personnalité de l’année. René Mathieu, enfin, a été couronné du titre de Culinary Innovators Restaurant Philosophy Award 2018.
La cérémonie s’est achevée sur la remise des bulletins de notes. En tête, un quatuor, dont on ne se lasse pas : René Mathieu (La Distillerie) et Ilario Mosconi (Mosconi) caracolent toujours avec un beau 18/20, suivi de près par Cyril Molard (Ma Langue Sourit), qui gagne encore un demi-point pour afficher un superbe 17,5/20, tout comme Arnaud Magnier (Clairefontaine). Roberto Fani, quant à lui, les talonne de près avec un 16/20.
Parmi les petits nouveaux, on salue l’arrivée du Yamayu Santatsu, du Katchi, du Stübli ou de la Cantine du Châtelet, avec 12/20. Les Jardins d’Anaïs font, eux, une entrée tonitruante dans le guide avec un beau 14/20, tandis que Como, le nouveau restaurant du chef Renato Favaro lui a raflé un joli 13,5.
La soirée s’est enfin achevée par un cocktail, suivi d’un somptueux dîner de gala, pour lequel les lauréats avaient été conviés à travailler en chœur. Les festivités ont ainsi débuté par une création de la Découverte de l’année, soit Hannes Graurock, avec une mise en bouche alliant le Royal Belgian Caviar G&M sélection, homard, céleri et citrouille à l’aigre douce. Puis Morris Clip a dévoilé un cannelloni de foie gras et anguille fumée, condiment coing et gingembre et confit de betterave. Cyril Molard a poursuivi an apothéose avec un feuille à feuille de saint-jacques et truffes en fine croûte. Le chef de l’année, lui, a concocté un filet de bœuf, dans le plus simple – mais sublime apparat, en oliecottura et champignons des bois. Enfin, Lionel Marchand a dévoilé un dessert en trompe-l’œil (et Cédric Grollet n’a qu’à bien se tenir), sublime, une pomme estragon luna rossa au chocolat ruby, dont les saveurs étaient décuplées par l’accord mets-vins : un Montée des Seigneurs 2017 d’Abi Duhr, dont la robe et la saveur étaient un pur nectar.
