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Grand Corps Malade : “On a tous un jour besoin d’un plan B”

Texte : Mathieu Rosan
Photo : Zuzana Lettrichova

De passage à l’Abbaye de Neimënster en juin dernier, Fabien Marsaud, aka Grand Corps Malade, nous a accordé un entretien afin de revenir sur sa carrière de slameur pas comme les autres. Dans son dernier album, il évoque son Plan B, dans lequel il slame sur ses sentiments, l’actualité, la politique, mais aussi tous ces petites riens du quotidien.

Tu as sorti en février Plan B, ton dernier album. Pourquoi avoir choisi ce titre ?

C’est un peu l’histoire de ma vie, en fait. J’aime beaucoup cette notion qui fait référence à mon parcours, puisque devenir artiste n’était absolument pas mon plan de départ. Et puis, je suis pas le seul concerné. On a tous, un jour ou l’autre, besoin d’un plan B. J’aime bien cette idée que, dans la vie, tout ne se passe pas toujours comme on l’avait prévu. Avoir une capacité d’adaptation est nécessaire. Je n’y vois pas quelque chose de péjoratif ni le constat d’un échec. C’est, finalement, davantage lié à des aléas de parcours. C’est une deuxième chance, un nouveau départ.

Dans quelle mesure ce que tu as vécu à 20 ans t’a poussé à devenir l’artiste que tu es aujourd’hui ?

Un peu le hasard. Un jour, je suis rentré dans un café où il y avait une soirée slam. Des gens s’étaient retrouvés pour déclamer des textes. J’ai été touché par cette initiative et leurs mots. J’ai trouvé cela extrêmement beau, tous ces talents devant moi. Tous autant qu’ils sont m’ont donné envie de me joindre à eux.

Pourquoi avoir choisi le slam plutôt le rap, par exemple ?

En fait, je ne me suis jamais dit que j’avais envie de faire de la scène, d’être un artiste, de faire du rap, de la chanson, ni même du slam. Je suis vraiment entré dans cette soirée par hasard, et c’est véritablement à ce moment-là que j’ai eu le déclic.

Quand on écoute ton dernier album, on sent qu’il est peut-être un peu plus personnel que les précédents. Pourquoi ?

Dans tous mes albums, on peut trouver des textes un peu plus personnels. Je raconte mon parcours. Je parle un peu de la paternité, ou encore d’amour. Ces thématiques peuvent paraître assez persos. Malgré tout, je propose toujours des choses plus ouvertes sur le monde, plus liées à l’actualité et à ce qui se passe autour de nous. J’ai toujours essayé d’avoir ces deux éléments et d’apporter une sorte d’équilibre à l’ensemble.

L’album est extrêmement diversifié. Il y a des choses légères, d’autres plus graves, certaines chansons nous font rire, d’autres nous donnent envie de pleurer. C’était quelque chose d’important pour toi de mettre en avant une telle diversité dans un seul et même album ?

Oui, j’aime beaucoup cela. C’est quelque chose que j’essaye de faire au maximum sur l’ensemble d’un album ou d’un concert. Ça permet de faire passer le public par différentes émotions. Comme dans la vie, finalement. Il y a des moments où l’on rit, d’autres où il y a plus d’émotions. Je n’aime pas que, sur un album, il y ait douze fois la même humeur.


Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le Bold 53 dispo actuellement