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«J’adore les gros chats avec de beaux yeux !»

Texte: Raphaël Ferber
Photo: Fred Wolf (www.fredwolf.fr)

C’était il y a quelques jours au cabinet Vilret, situé sur le boulevard Grande-Duchesse Charlotte. On s’est retrouvé entre des tableaux de félins, de girafes et des sculptures contemporaines, signés Brigitte Radtke Guillon et Olivier Caloin. Réunis un soir pour la bonne cause (les bénéfices ont été versés à l’Association des Mains de la Paix, un geste cher au cœur de l’avocate Karine Vilret), ces deux artistes du Grand Duché nous ont parlé de la mer, du vent et de grosses babines.

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Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à réaliser vos œuvres, des sculptures pour vous Olivier, et des tableaux pour vous Brigitte ?

Olivier Caloin : J’aime beaucoup Pierre Soulages et pendant mon enfance, j’allais souvent chez Jean Dubuffet, au Touquet. Déjà à 7-8 ans, j’étais obsédé par l’art. Mes parents m’en ont détourné mais une fois atteint la quarantaine, j’y suis revenu. J’ai arrêté la joaillerie contemporaine, dans laquelle j’ai travaillé pendant 20 ans. J’étais maître bijoutier.

Brigitte Radtke Guillon : Moi, c’est l’amour de la nature et mes voyages à travers le monde qui m’inspirent. J’adore les gros chats avec de belles robes et de beaux yeux ! Je m’inspire de la vie pour la retranscrire. Beaucoup de mes tableaux sont en noir et blanc. Pour moi, dans le noir, il y a beaucoup de couleurs.

Qu’est-ce qui vous pousse à vous lancer dans un nouveau projet ? Y a-t-il un message qui se cache derrière tout ça ?

Olivier Caloin : Les idées viennent quand quelque chose m’interpelle, un tableau d’un peintre, quelque chose dans la nature… Mais il suffit de tourner la pièce en la soudant, en la regardant sous un nouvel angle, pour qu’on parte dans une autre direction. À la base, il y a toujours un vide. Il faut entrer dans le sujet. J’ai commencé d’autres sculptures il y a trois semaines, faites à partir de poutres en chêne et de pièces de métal. Quand on change de matériaux, d’univers, c’est parfois compliqué de se lancer. Ici (ndlr : au cabinet Vilret), mes pièces rappellent les mouvements de la mer, du vent, les voiles des bateaux… Je viens de la mer, j’y retourne toujours. Les galets sur la plage… Tout ça, c’est en moi.

Brigitte Radtke Guillon : ça vient d’une belle image, d’une belle photo. Généralement, quand je suis en vacances, je prends des photos « mentales ». Et elles ressortent quand je commence à peindre, avec l’émotion que j’ai ressentie à ce moment-là. On met toujours un peu de soi dans une peinture. Au point que parfois, on m’a déjà dit que « ces yeux, ce sont ceux de tel membre de ta famille », parce qu’à ce moment-là, je pensais à cette personne. Ma période « noir et blanc » correspond sans doute à une période de ma vie moins facile mais au final je trouve ça assez classe !

Qu’aimez-vous provoquer chez les gens ?

Olivier Caloin : Du plaisir. Je travaille sur des sculptures de jardin et quand tout est en place, que les gens sont satisfaits, c’est un vrai plaisir pour moi. Les artistes sont là pour créer des choses qui ne sont pas là dans la nature.

Brigitte Radtke Guillon : De l’intérêt. Quand je vois mes tableaux chez quelqu’un d’autre, je me dis « Waaaa ! C’est moi qui ai fait ça ? » (rires)

Qu’est-ce que vous avez entendu de plus drôle sur vos œuvres ?

Olivier Caloin : Même en étant artiste, on ne comprend pas toujours le travail des autres. Alors on peut entendre des remarques inappropriées. C’est plus facile de critiquer que de créer…

Brigitte Radtke Guillon : Rien de drôle, mais des questions parfois insolites. J’ai peint deux grands tableaux formant un couple de girafes, qui sont dos à dos. L’une a un cœur rouge, l’autre des cornes rouges. On se demande pourquoi, mais il faut lire le titre. C’est « elle et lui ». La femme a un cœur rouge, l’homme un cœur noir…