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La tête à l’envers

Texte: Raphaël Ferber

Ça s’est passé sur le parking du Glacis, en cette fin de semaine. L’opération visait à présenter l’appli Game of Roads Experience, l’appli «pour devenir tous meilleurs au volant». C’est dans ce cadre à la fois fun et pédagogique que trois «attractions» s’offraient à nous. La voiture tonneau, le simulateur de crash à 8 km/h et le simulateur d’alcool. On a opté pour la plus spectaculaire. La voiture tonneau. Et on te la fait découvrir.

On nous avait prévenu. «Ça a l’air fun mais ce n’est pas un manège !» Il nous a fallu faire quelques tours dans cette 206 embrochée comme un poulet rôti pour bien assimiler la réflexion. Et au cas où on ne l’aurait vraiment pas compris, Raoul De La Richerie, de Serenity Drive, une société de prévention des risques routiers, nous le rappelait au moment de s’installer sur le siège conducteur. «L’objectif n’est pas de faire joujou, mais de montrer tout l’intérêt de bien mettre sa ceinture de sécurité, car c’est elle et uniquement elle qui vous retient en cas de tonneaux.» D’abord, on vide ses poches. Le portable, les clés, les pièces de monnaie… tout ce qui peut voler dans l’habitacle. Puis on enlève sa veste. C’est la première consigne. «Même en hiver, on ne garde que sa chemise ou son pull pour conduire (ndlr : oui, et son pantalon) pour que la ceinture soit au plus près du corps» indique Raoul De La Richerie. Tu es du genre à mettre ta ceinture à l’arrache, sur le ventre ? Nous aussi, malheureux, mais quelle erreur ! La technique, c’est de t’asseoir sur le bord du siège, comme si tu prenais le thé chez mamie, de lever tes fesses pour les plaquer contre le dossier et de te laisser tomber. «Parfait, vous voilà bien calé !» Dernière consigne, on serre sa ceinture à plat, au niveau des hanches et non du ventre, pour un maintien optimal et on cale sa tête bien au milieu de l’appui-tête. Histoire de bien comprendre que la ceinture suffit, Raoul nous demande de glisser nos mains sous nos cuisses.

On se sent comme une masse

C’est parti. Premier tour gentillet, juste pour «voir». Le poids du corps se dirige vers la tête, qui se décolle de l’appui tête sans vraiment qu’on s’en rende compte. La ceinture tient bon. Mais on est encore dans l’attraction et honnêtement, ça nous fait marrer quand même. Raoul nous prévient qu’on va passer aux choses sérieuses. Le pouce levé, un clin d’œil et on vrille sur la gauche, beaucoup plus vite. Le cœur rouge en mousse posé sur le siège passager valdingue sur le pare prise et revient on sait plus trop où. Il perd des boules de polystyrène. La tête ? On ne la contrôle plus beaucoup et on se sent comme une masse poussée vers le côté, puis le bas, mais toujours retenue par la ceinture. Raoul est tranquille lui, il nous laisse en stand-by, la 206 inclinée à 90 degrés, les doigts sur un des boutons de commandes, avant de nous faire partir dans l’autre sens. La tête n’est pas loin de toucher le ciel de toit, c’est limite. On ne sait pas trop combien de temps ça a duré. Une minute, peut-être un peu plus. Le but aussi, c’est de nous faire comprendre comment réagir. Si possible, quand on sent le danger venir avant de partir en tonneaux. «On garde les mains souples sur le volant. La seule énergie à dépenser dans ces cas-là doit se concentrer sur le mouvement de sa jambe sur la pédale de frein et de ses bras pour continuer à diriger la voiture.» On laisse Raoul conclure : «Avoir confiance en sa ceinture permet d’être zen au volant et si on la met bien, elle ne gêne pas du tout.»

Et comme on est lâche, on garde notre vidéo pour nous et on te laisse plutôt avec Alain Nicolai et Laurent Heiles, respectivement Directeur financier et directeur commercial du groupe Bâloise Assurances à Luxembourg, qui ont testé également la voiture tonneau. Au moins eux n’ont pas l’air de mourir d’un AVC.

 

https://www.youtube.com/watch?v=ta1XOLF0rBM&feature=youtu.be