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Little Big à la Kufa : bons baisers kitsch de Russie

Photos : Carl Neyroud
Texte : Thibaut André
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Même si le temps n’est pas au beau fixe entre l’Union Européenne et le gouvernement russe, les joyeux drilles de Little Big sont descendus de l’Oural pour nous délivrer une performance qu’on n’est pas près d’oublier au Luxembourg. La team musicale de Bold Magazine a couvert l’événement pour vous.

C’est dans une ambiance fort calme de prime abord que le groupe belge Uninspired monte sur scène. Leur cheese rock (comme ils se décrivent) pratique la fondue des genres musicaux et restitue le tout dans un ensemble amusant et un peu kitsch, ponctué de vannes à l’humour décalé entre les morceaux. D’ailleurs, leur premier opus est livré dans une boîte à camembert. L’exécution est bonne au plan technique, tout comme notre avis sur la prestation en ouverture.

On passe ensuite à la tête d’affiche avec Little Big. Le quatuor russe de Saint-Pétersbourg est connu pour ses performances électro-punk rock musclées reprenant tous les clichés nationaux dans un délire kitschissime et une mise en scène outrageuse. On parle d’eux comme un rave band à la démarche satirique et anti-conservatrice. Leur message est clair : ne vous prenez pas au sérieux, ni vous ni vos dirigeants. Leurs vidéos postées depuis 2013 cartonnent sur les réseaux sociaux et totalisent plusieurs millions de vues.

Lorsque Anton monte seul sur les planches pour l’intro, il est armé d’une guitare dont le corps est en forme de testicules, le manche rappelant le reste des attributs masculins. Le public le regarde amusé. Il pousse un hurlement et là, dès le premier accord, c’est l’explosion mais en mode festif. Les trois autres déboulent et chauffent la salle qui n’en demandait pas tant. Ce sont déjà de gros éclats de rires, des mines réjouies et des bras qui s’agitent dans la foule venue en nombre. Côté dégaine, Le chanteur Ilich arbore une superbe frange et une moustache façon Marcelovitch sur fond de crâne rasé. Sophia se la joue clubbeuse sexy et branchée à paillettes tandis que Sergey ressemble à un touriste hollandais.

Le quatuor – jouant en quintet si on inclut le DJ – enchaîne tube sur tube, avec notamment le désormais célèbre « Every day I’m drinking » dont le refrain est repris à l’unisson. Avec trois albums à leur actif (le quatrième va sortir cette année), Little Big a déjà sillonné la Grande Europe et s’est forgé une sérieuse réputation de performers. Ils envoient les morceaux comme des shots de vodka et propulsent le public dans une immense rave party. S’ils ont remplacé les orgues de Staline par des beats assourdissants, ils prestent avec la puissance de l’armée rouge et envoient leur flow comme des salves de kalachnikov. Pour l’occasion, on a rebaptisé la ville Esch-sur-Volga, histoire de ne pas se prendre au sérieux.