Love, digne héritière de Girls
Parce que l’été ne semble pas vouloir se pointer et que faute d’apéro arrosé en terrasse, il va bien falloir occuper tes soirées, on se propose de te faire un récap de nos séries coups de cœur de l’année. On commence fort avec Love de Judd Apatow.
Habitué des comédies potaches, le producteur de Girls quitte le bitume new-yorkais pour la Cité des Anges avec Love, sa nouvelle série. Deux séries, deux univers différents mais qui dépeignent toutes deux les déboires d’une génération qui peine à se trouver.
Des trentenaires dopés à Tinder et habitués des galères sentimentales
Lancée le 19 février sur la plateforme de streaming Netflix, Love fait le récit de deux jeunes trentenaires visiblement paumés qui se rencontrent un matin dans la queue d’un Walmart (sexy). Mickey et Gus, fraîchement largués par leurs conjoints respectifs, vont se chercher maladroitement, s’essayant aux codes d’une drague conventionnelle et dépassée. Entre amour 3.0 et absence totale de codes romantiques, ces anti-héros désabusés, blasés des Pretty Woman, Bridget Jones et consort, sont terre à terre, réalistes et ont revu leurs attentes à la baisse. Dopés aux plans cul mais touchants de timidités, abonnés à Tinder mais cherchant – en vain – une belle histoire d’amour, il est facile de s’identifier à ces deux-là tant les situations qu’ils vivent nous semblent familières.
Et c’est certainement ce qu’on préfère chez Apatow. Fidèle à sa réputation, le réalisateur dépeint cette réalité contemporaine à grand renfort de scènes absurdes, qui auraient sans doute méritées d’être un peu plus trash parfois, mais qui somme toutes, fonctionnent bien. Sans jamais trop en faire, Love se pose comme la digne héritière de Girls. Abandonnant Brooklyn pour le soleil écrasant de L.A., on retrouve les scènes de sexe crues, les gueules de bois et les moments de doutes qui ont fait le succès de la série de Lena Dunham. Rassurante, déculpabilisante et forcément drôle, LOVE va nous faire aimer la trentaine.
Love, saison 1. De Judd Apatow avec Gillian Jacobs et Paul Rust. (Sur Netflix depuis le 19 février)
