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Siren’s Call Festival : les dessous de l’enchanteresse

Interview : Thibaut André / Carl Neyroud
Photo : Carl Neyroud

Le 30 juin prochain se tiendra dans la capitale le festival Siren’s Call. Si tant l’affiche que le prix du billet sont attrayants, la team musicale de Bold Magazine voulait en savoir un peu plus sur les dessous de cet événement estival. On a rencontré pour vous Michel Welter, en charge de la programmation de l’Atelier et du Siren’s Call. Voici en primeur quelques informations des coulisses.


Le festival Siren’s Call, dont la promotion est un partenariat entre l’Atelier et l’abbaye de Neumünster, aura lieu le 30 juin prochain avec cinq scènes sur trois sites différents dans la capitale. Peux-tu stp nous expliquer cette démarche de multiplication ou plutôt de démultiplication des lieux ?

Le ton est formel. (rires) Ca part de l’envie de créer un festival de ville, quelque chose d’urbain, mais pas au niveau des genres musicaux. On préfère bien copier plutôt qu’inventer quelque chose de mauvais. J’aime beaucoup lorsque tu vas d’une ambiance à l’autre. C’était vraiment l’idée de base : redécouvrir la ville à l’aide de la musique dans différents lieux. Cette idée est née avec Max Hochmuth. Il s’occupe plutôt du côté visuel et artistique. Moi, je m’occupe de tout ce qui est promotion et booking. On s’est calé dans la musique que nous aimions, c.à.d. l’indie et l’électro. C’est vraiment égoïste. (rires) Les autres on n’en a rien à foutre ! (rires) (NDLR : c’est une blague évidemment)

A l’affiche il y aura des pointures du présent comme du passé tout en passant par de l’indé, de la soul et de la synthpop entre autres, avec du local comme de l’international. Comment s’est déroulé ce choix assez éclectique et le booking du line-up ?

On le fait à trois. MGMT est un groupe qu’on a toujours voulu avoir au Luxembourg. Il y a d’autres trucs qu’on voit lors de festivals. On aime bien avoir des projets un peu plus pointus tels que Ryvage et Them Lights. Et puis aussi Pascal Schumacher avec son projet Drops & Points. Là, il vient avec un projet électro. Tout comme Francesco Shlimé l’année passée, il avait un projet spécial pour le concert dans l’église Saint-Jean. Mais on n’a pas eu l’église cette année. La Fabrique a estimé que l’événement était trop éloigné de la spiritualité. Je respecte leur choix mais c’est une déception. Mais on a intégré le jardin du cloître pour les lectures maintenant.

Avec un forfait à 48 EUR (hors frais) pour tout le festival, on peut dire que le prix est très démocratique. Comment y êtes-vous arrivés ? La ville de Luxembourg est-elle également une source de financement ?

C’est pas assez cher ! (rires) On reçoit un soutien financier de la ville mais également de sponsors privés. Sans ces soutiens, le billet pour un tel projet coûterait dans les 150 EUR. Ce n’est pas un projet où l’on veut maximiser la rentabilité. On sort du projet Rock-a-Field qui est un projet totalement différent. Là, on se fait réellement plaisir avec un petit projet dont le budget est infiniment plus petit. On veut juste limiter les dégâts. Avec la ville, il a fallu faire un plus grand travail de fond pour les convaincre. L’impact du festival est tel que ça ne peut que les intéresser.

Dans quelle mesure la ville de Luxembourg et l’Abbaye de Neumünster sont-elles impliquées dans l’organisation du festival ? Comment les salles Melusina et Gudde Wellen se sont-elles jointes à l’événement ?   

Les porteurs du projet sont l’Atelier et l’abbaye. L’abbaye est un partenaire ultra important sans lequel ça ne marcherait pas. On utilise les infrastructures. Quant à Melusina, ils nous mettent à disposition la salle. Quant au Gudde Wellen, c’est un premier pas. Pour nous, c’est très intéressant de les avoir à bord parce que ça donne un lieu en plus qui n’est pas très loin de l’épicentre du festival. On va voir comment cette édition va se passer, mais il y a d’autres possiblités encore.

Le festival Rock-a-Field, jadis organisé par l’Atelier, est mis en veille en l’état. Est-ce temporaire ou peut-on dorénavant considérer que le Siren’s Call est son digne successeur ?

C’est totalement différent comme approche. Le Siren’s Call ne remplace en rien le Rock-a-Field. On s’adresse à un public totalement différent. On a organisé le rock-a-Field pendant dix ou onze années et on a eu beaucoup de mal à rentrer dans nos frais. Il faut vraiment comprendre un tel projet dans un cadre international. On est en compétition avec d’autres festivals. Il faut se rendre à l’évidence que le Rock-a-Field n’était pas adapté au marché luxembourgeois. C’est un projet qui était peut-être trop ambitieux. Donc, on l’a mis en veille.

Il y aura également des lectures d’auteurs et des ateliers lors de l’événement ? Est-ce un one-off ou le festival a-t-il une vocation à devenir et s’afficher multidisciplinaire dans le temps ?

C’est la philosophie de base de ce festival. On ne voulait pas avoir que de la musique. Il y aura aussi des designers luxembourgeois qui exposeront leurs travaux. On organise aussi un atelier floral pour que les gamins puissent se faire une couronne de fleurs. On ne peut pas être un gros festival. On doit se trouver une niche, celle d’un petit truc sympa où tu passes une super journée avec tes gamins.

Lors d’un concert ou d’un festival que tu as organisé, quelle a été la demande la plus extravagante qu’un artiste ait pu formuler ? Comment y as-tu  répondu ?

On a déjà eu des trucs. (rires) On a vu des trucs. C’est normal parce que ces gens vivent sur la route. Je ne suis pas fan à l’idée de relater ça.

Les normes de sécurité dans les concerts et festivals ont-elles évolué au Luxembourg sur les vingt dernières années ? Avez-vous des contrôles accrus depuis la vague d’attentats en Europe ? 

On s’impose beaucoup plus de critères. J’avais peur à un moment donné que les gens n’aient plus envie de se rendre dans une salle de concerts. L’esprit de base d’un concert, c’est une espèce de communion entre les gens et les artistes. Les connards qui ont commis les attentats voulaient vraiment s’attaquer à ça. On a constaté une légère baisse des ventes, mais très vite elles ont repris.

Y a-t-il un groupe ou artiste luxembourgeois qui te touche particulièrement ? 

J’aime beaucoup Them Lights. C’est le projet de Sacha qui joue également dans le groupe local Mutiny on the Bounty (NDLR : math rock). Il en est le batteur. Ici, c’est un nouveau projet totalement différent. J’adore. C’est plus pop. C’est une très chouette pirouette.

Un souhait à émettre, un vœu à formuler, un rêve à réaliser pour 2018 et au-delà ?      

2018, c’est clôturé. Oui, il y en a un. Je ne peux pas trop en parler car on bosse dessus. Sinon, il y a un grand souhait que je formule depuis toujours : une salle. Je veux une plus grande salle. En fait, on bosse aussi dessus.


 

Plus d’information sur http://sirenscall.lu