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Versailles, Château de cartes

Texte : Jonathan Blanchet

Versailles

Mensonges, trahisons et plus si affinités… Versailles rouvre ses portes pour une deuxième saison. Avis à ceux qui prendraient le train en marche : la série reprend exactement là où elle s’était arrêtée. Le roi Louis XIV a maté la rébellion qui menaçait son fils le dauphin, et mis aux fers l’instigateur de ce complot. Ce n’est évidemment que la face cachée de l’iceberg. Les nobles continuent à affluer dans le somptueux palais (dont le chantier se poursuit) et certains cachent bien leur jeu. On avait quitté un souverain en proie aux doutes, ceux-ci ne vont faire que s’amplifier…

Reprenant à l’identique la mécanique scénaristique qui faisait le sel de la première saison (un croisement entre le drama corseté et le thriller, versant criminologie du XVIIe), les scénaristes Simon Mirren et David Wolstencroft (échappés d’Esprits Criminels ou de MI-5) resserrent l’étau autour du roi et des menaces qui pèsent sur sa personne et ses soutiens… Les scènes en extérieur, déjà peu nombreuses lors de la première saison, se réduisent comme peau de chagrin (alors qu’hors les murs, la Guerre de Hollande fait rage) : seule compte la luxueuse demeure que s’est construite Louis XIV. Un roi soleil dans une prison dorée qui menace de lui jouer des tours au propre comme au figuré et qui contribue à entretenir une atmosphère anxiogène et délétère. Les thuriféraires de l’Histoire de France tiqueront sans doute devant les libertés prises pour donner de l’allant au récit. Mais c’est un terrain propice à un Cluedo historique aux multiples suspects que parviennent à bâtir Mirren et Wolstencroft. Revers de la médaille, si le duo fait le job, il atteint rapidement la limite du sujet. Dommage aussi que, malgré la profusion d’aristocrates qui règnent à la cour, certains soient cantonnés au même rôle, -anecdotique ou survolé-, d’une saison à l’autre. Efficacité, efficacité, ni plus, ni moins.

A voir depuis fin mars sur Canal +