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Victoires de la musique : trois trophées pour Orelsan et … une pétition

Vendredi 9 février se tenaient les 33e Victoire de la musique. Au lendemain, les médias parlaient déjà d’une cérémonie qui a « sacré le rap français » avec Orelsan comme chef d’orchestre. Le meilleur artiste masculin de l’année signe alors un triplé mais cela ne convient pas à tout le monde.

Sale pute et Saint Valentin ne le laisseront décidemment jamais tranquille. Le rappeur de Caen, de son vrai nom Aurélien Cotentin, a été désigné artiste masculin de l’année et a remporté les prix du meilleur clip et de l’album de musique urbaine. « Je voudrais remercier le public, sans qui je serais juste un type qui fait de la musique dans sa chambre » a lancé Orelsan, tout juste revenu de Genève où il se produisait sur scène.

« Avant je t’aimais maintenant j’rêve de te voir imprimée de mes empreintes digitales »

Voici un exemple de paroles qui ne cessent de nuire à l’image du rappeur de 35 ans. Neuf ans après que le titre Sale pute soit sorti, certaines personnes n’ont pas oublié la longue tirade incendiaire d’Orelsan.  En mai 2013, il avait été condamné à 1 000 euros avec sursis en première instance pour injure et provocation à la violence envers les femmes : « Les féministes me persécutent (…), comme si c’était d’ma faute si les meufs c’est des putes », « Ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner », alors était-ce pour le rime ou de réelles provocations ? En 2014, la cour d’appel de Paris avait jugé ces poursuites prescrites avant que la Cour de cassation décide d’annuler la décision en juin et d’ordonner un troisième procès. Le rappeur a finalement été relaxé le 18 février 2016 en appel, la cour d’appel invoquait la « liberté d’expression ». Cinq associations poursuivaient le rappeur : Chiennes de garde, Collectif féministe contre le viol, Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et le Planning familial.

Sa ligne de défense ? « On peut pas faire que des œuvres qui soient du Walt Disney, quoi ! » s’était-il expliqué tout en invoquant la « liberté de création ». En décembre 2015, il affirmait qu’il s’agissait de propos « ironiques », parfois « d’hyper mauvais goût » mais qu’ils ne reflétaient pas sa façon de penser. Selon Le Monde , les magistrats soulignaient qu’il « n’a jamais revendiqué » publiquement « la légitimité des propos violents, provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes qu’il qualifie lui-même de ‘perdus d’avance’ » (le titre de son album de 2009 nldr.)

Une pétition pour le retrait des récompenses issus des 33e Victoires de la musique

« Outre le fait que des artistes étaient 100 fois plus méritant sur le plan purement artistique, ce qui est beaucoup plus grave, et n’est pas acceptable, ce sont certains propos lu et entendus dans ses “chansons”. » débute la pétition publiée sur Change.org. S’en suit un extrait des paroles de Saint Valentin d’Orelsan. La pétition demande tout simplement l’annulation des prix et tient comme objectif les 25 000 signatures, elle comptabilisait 24 000 signatures au mercredi 14 février. Adressée à Françoise Nyssen, Ministre de la culture, elle se solde par les mots : « Non à la déchéance ! Non au mépris ! ». Même s’il faut tout de même rappeler le rappeur originaire de Caen est innocent, aux yeux de la justice.