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47Ter : « Le rock nous a toujours plus inspirés que le rap »

Interview : Mathieu Rosan

Mis en lumière il y a deux ans après le succès de L’adresse, leur premier album, les trois potes de 47Ter sont de retour avec un nouvel opus qui tourne en boucle à la rédaction. À l’occasion de la sortie de Légende en avril dernier, on a rencontré Pierre-Paul, Blaise et Lopes afin d’en savoir plus sur les contours de ce nouveau projet qui oscille entre pop et rap, mais qui reste toujours marqué par la même volonté d’en découdre avec la scène en mode rock’n’roll. Après plusieurs rendez-vous manqués sur scène l’année dénière (Covid oblige), il nous tarde désormais de les retrouver enfin en live.

Le public vous a connu grâce à vos reprises On vient gâcher tes classiques postées sur Youtube. Faire ce type de vidéos ne vous manque pas ?

Je ne sais pas si ça nous manque. Aujourd’hui c’est surtout représentatif de débuts, et comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. C’est avec ce format que l’on a eu de la visibilité, que les gens nous ont connus et que l’on a fait des vues sur les réseaux, mais on n’avait pas non plus envie d’être enfermés dans cette image de « freestyler vidéo » alors que l’on avait de vrais morceaux derrière. Il n’y a aucun mal à faire des freestyles sur les réseaux, c’est juste que dans notre cas, ce qui nous tenait le plus à cœur, c’était de faire nos propres titres et de les proposer en concert à notre public. Les freestyles, ça nous amusait, mais c’était plus pour avoir de la visibilité. Finalement on a bien fait (rires). 

En 2019 vous avez sorti L’adresse votre premier album, c’était un mélange entre rap, pop et rock. Quelles étaient vos inspirations pour composer ?

On a toujours eu un côté très instrumental de par nos influences. Grâce à nos parents, on écoute beaucoup les Pink Floyd, Queen, ACDC… C’était donc logique pour nous de garder cette musicalité sur scène. Il y a beaucoup de prod’ de rap, mais on peut par exemple l’associer à un solo de guitare, une vraie basse et d’autres instruments. Musicalement c’est ce qui nous représente naturellement. À l’époque, sur cet album, on avait finalement très peu de morceaux vraiment trap sans instruments.

Quel a été le fil conducteur de la composition de l’album ?

Typiquement, le morceau Vivre, le premier que l’on a sorti du projet, est un morceau que l’on avait déjà composé à l’époque de L’adresse. Par la suite, on a naturellement continué à faire du son sans se poser de questions sur ce qui pouvait se passer. On sortait beaucoup, on voyait pas mal de potes avec qui on refaisait le monde jusqu’au bout de la nuit. Au fur et à mesure de l’avancement de l’album, on s’est rendu compte qu’il y avait un thème commun à nous trois qui était justement cette idée de « légende personnelle ». On s’est longtemps demandé ce que l’on allait faire de nos vies, si on faisait les bons choix, etc. Du coup, on s’est dit que ça serait intéressant de faire en sorte que ce projet-là soit cohérent avec nos parcours respectifs. 

On travaille rarement tous les trois en même temps

Pierre-Paul

J’imagine que ce genre de questionnement est également lié à votre âge et à celui du public qui vous suit…

Oui complètement ! De toute façon il faut que ça nous parle à nous dans un premier temps surtout que l’on a la chance d’avoir un public qui a plus ou moins notre âge et qui est finalement confronté aux mêmes problématiques que nous. 

Le premier album était beaucoup tourné autour de votre amitié à tous les trois. C’est moins le cas ici. Pourquoi ?

Le premier album était très axé sur notre amitié c’est vrai. C’était un peu une présentation de ce qu’est le 47 TER, à savoir une bande de potes qui se présente au grand public. C’était plus une carte de visite quelque part. Là on tourne moins autour de cela. On a souhaité proposer des titres avec des thématiques plus précises et plus intéressantes pour nous aussi. C’est l’album de la maturité finalement (rires).

Comme pour le premier album, vous avez travaillé avec Tristan Salvati, qui collabore notamment avec Angèle ou encore Julien Doré. Comment se passe votre collaboration ?

On a travaillé de la même manière que sur L’adresse. On travaille dans un premier temps nos maquettes entre nous avant d’échanger avec Tristan en studio sur les morceaux qu’il va lisser en production. Le fait de discuter avec lui nous permet de parfois prendre conscience que nous ne sommes pas forcément dans la bonne direction et qu’en fonction du texte et de la mélodie, on peut faire quelque chose d’encore meilleur. Il a une vision très « radiophonique » qui fait que sur un son sur lequel on travaille depuis longtemps il va nous dire de placer le refrain en pré-refrain ou l’inverse. Après il faut être honnête, il est surtout très cool et on adore boire des bières avec lui (rires). 

Tu parles des refrains. Vos albums sont justement marqués par des titres avec des grosses mélodies qui restent en tête. Comme si vous pensiez vos sons pour qu’ils soient déjà taillés pour les concerts. C’est le cas ? 

Grave ! Le dernier son de l’album, Maintenant, c’est limite pour que l’on place un « merci Bercy » à la fin ! (rires). La recette que l’on aime c’est d’associer des couplés « râpés » avec des refrains chantés qui vont te rester en tête.

Du plaisir, du bonheur, de la joie et parfois un peu de tristesse

Blaise

Justement, qu’est-ce qui vous parle le plus musicalement ?

On a toujours aimé les sons très mélodiques. Même avant On vient gâcher tes classiques, on avait déjà des morceaux de côté dans lesquels il y avait des refrains plus chantés. Le rap et On vient gâcher tes classiques nous a permis d’avoir une petite communauté. C’est pour ça que l’on a fait ce concept-là d’être un peu dans l’autodérision. Malgré tout, on a toujours adoré les sons mélodiques. Paradoxalement, le rock nous a toujours plus inspirés que le rap. 

Le fait de ne pas avoir pu profiter de votre public ces derniers mois a changé quelque chose dans la composition de l’album ? Aurait-il été différent s’il n’avait pas été fait en pleine pandémie ?

Je ne pense pas. Ce qui aurait été différent c’est que l’on aurait mis plus de temps à le faire. On avait déjà beaucoup de morceaux avant le confinement. On avait les thèmes et peu importe ce qui pouvait se passer après, l’album aurait été le même. Après évidemment, si la tournée avait continué il n’aurait pas été prêt aussi tôt. 

Justement, un concert de 47Ter ça donne quoi ?

Personne n’a jamais rien vu d’aussi impressionnant (rires) ! En vrai c’est trois potes sur scène qui se marrent et qui présentent leurs sons avec des instruments pour apporter la musicalité que l’on évoquait tout à l’heure. Du plaisir, du bonheur, de la joie et parfois, un peu de tristesse avec des morceaux plus mélancoliques. Toutes les émotions de la vie quoi ! 


Pour découvrir 47Ter en live, rendez-vous le 12 février 2022 au Galaxie à Amneville