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A-WA, révolution électro Yéménite

Texte Godefroy Gordet

Superbe révélation de cet été, A-WA, est un groupe de trois soeurs issues d’un petit village du désert appelé Shaharut dans le sud d’Israël. Bercées depuis l’enfance dans la musique, Tair, Liron et Tagel décrivent leur musique comme un Yemenite Folk Singing, mettant en avant un folklore local couplé avec des beats électro. Soutenues par des mastards comme Acid Arab ou Tomer Yosef et le Balkan Beat Box, les trois soeurs Yéménites, semblent toucher un large public avec leur son acidulé, archi rythmé, qui balade entre folk arabe, Hip Hop, et électronique d’un autre genre. Leur premier single Habib Galbi, plus de 1 300 000 vues au compteur, a déjà explosé le web avec son “groove châabi”, mêlant une chanson ancestrale transmise à l’oral depuis toujours, à des influences plus modernes de samples et batterie rappelant la grande réussite du maître Omar Souleyman. Prononcé “ay-wa”, ce son nouveau, venu du désert, semble convaincre le public urbain avec une rapidité incroyable. Une pépite, que les trois soeurs veulent transmettre autour d’elles, déjà avec un premier EP qui ne saurait se faire attendre, puis avec un album produit par Tomer Yosef, tout de même… C’est donc début 2016, que leur premier disque Habib Galbi, ou “L’amour de mon coeur” en arabe Yéménite, sortira. Un premier album qui s’annonce comme une déferlante sur la scène musicale internationale. En attendant, elles seront le 11 octobre au Nancy Jazz Pulsation, dans le Chapiteau dressé dans le parc de la Pépinière. Et comme on est de grands curieux, on leur a posé quelques questions…

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  • D’où vient votre passion pour la musique?

Notre passion pour la musique vient du plus profond de nos âmes, et aussi de l’amour de nos parents pour la musique. La musique était omniprésente dans notre maison.

  • Votre tube Habib Galbi, est un succès international instantané avec plus de 1 300 000 vues sur YouTube et le relais de nombreux médias. Comment avez-vous digéré cette nouvelle notoriété?

Nous avons vécu ce succès de bien des manières différentes, comme recevoir de superbe commentaire de partout dans le monde, certaines personnes nous ont envoyé des vidéos d’eux en train de danser sur Habib Galbi, c’est réconfortant et ça nous rend heureuse et béni.

  • Quelle est la genèse de ce titre?

A l’origine c’est une chason folklorique Yéménite qui est transmise à l’oral de génération en génération, d’une femme à une autre. Elle a été enregistrée pour la première fois dans les années 50. Nous connaissons bien cette chanson depuis notre enfance et quand nous avons commencé à travailler sur l’album, nous avions cette chanson à l’esprit, puis nous avons créés notre propre version.

  • Vous sentez-vous proche d’artistes tels que Acid Arab ou Tomer Yosef? Quelles sont vos influences?

Oui, nous aimons beaucoup Tomer Yosef et Acid Arab. Tomer Yosef est notre producteur et directeur artistique, il nous a donc beaucoup influencées pendant toutes ces années. Acid Arab est aussi, pour nous, une grande source d’inspiration, nous adorons le remix qu’il a fait de Habib Galbi. Nos influences sont la musique Yéménite, le Hip Hop, le Reggae, les chanteuses de jazz et le rock progressif des années 60/70… 

  • Vous mélangez folk arabe et électro, quelle place tient la scène électro au Proche-Orient? 

Elle est de plus en plus importante. La scène électro au Moyen-Orient grandit rapidement et tu peux trouver aujourd’hui de superbes nouvelles combinaisons de rythmes et tonalités entre musique du Moyen-Orient et électro. Nous aimons les artistes comme Omar Souleyman ou le Balkan Beat Box.

  • Pour votre futur EP vous travaillez avec Tamir Muskat, vers quoi vous dirigez-vous?

Ça a été un processus incroyable et nous avons beaucoup appris en cours de route. On a commencé par envoyer des démos à notre producteur Tomer Yosef, puis nous avons enregistré l’album guidé par Tomer et d’autres musiciens. Le chant est venu après avec les modification finales.

  • J’ai cru comprendre que vous travaillez sur un premier album. Comment ça se passe? Avec qui travaillez vous sur cet album?

Comme nous le disions avant, Tomer Yosef produit l’album. D’autres grands musiciens y participent, comme les autres membres du Balkan Beat Box, Tamir Muskat à la batterie, Itamar Zigler à la basse, Tom Darom au clavier, et Tomer Yosef pour les percussiosn, les arrangements électro et la guitare. Il y aussi les membres de notre groupe, Yogev Glusman au Violon, Hod Moshonov au clavier et notre frère à la guitare.

  • Quels thèmes abordez-vous dans ce disque?

Cet album parle surtout d’amour et d’autres histoires de sentiments humains tels que les déceptions, l’enthousiasme, la haine, les rêves et d’autres thèmes vus des yeux des femmes.

https://www.youtube.com/watch?v=DGFrJy90mEs

  • Vous expliquez emprunter au répertoire de l’artiste judéo-yéménite Shlomo Moga’a des chansons «contestataires»… A quel point le sont-elles?

Il proteste contre les problèmes de la vie quotidienne des femmes, comme leurs relations envers les hommes et tout ce que la société attend d’elles…

  • Où serez-vous demain?

En train de jouer notre musique quelque part dans le monde. 

  • Quel est votre plus grand rêve pour la suite de votre parcours musical?

Notre plus grand rêve musical est de transmettre notre musique au monde, collaborer avec d’autres grands musiciens et continuer à jouer et créer de nouvelles choses qui touchent le cœur des gens.

https://www.youtube.com/watch?v=BfbR-aQwsiw