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On s’est perdu dans le son d’Aaron

Texte: Raphaël Ferber
Photos: Raphaël Ferber
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Le duo français, révélé il y a dix ans par «U-Turn», a livré un live électronique et synthétique fidèle à son dernier album, jeudi à l’Atelier.

Ceux qui n’avaient gardé en tête que le titre original d’Aaron, à savoir U-Turn (Lili), BO du film Je vais bien, ne t’en fais pas et issu de leur premier album Artificial Animals Riding On Neverland, ont pu être légèrement déroutés par cette nouvelle version réarrangée par le duo français, jeudi soir à l’Atelier. Une version plus aérienne, un peu plus plaintive, avec un synthé en lieu et place du piano à queue, jouée au bout d’une heure de live environ… Il faut dire que le morceau grâce auquel Simon Buret et Olivier Coursier, aujourd’hui 36 et 42 ans, se sont fait connaître, a déjà dix ans…

A vrai dire, on a parfois eu du mal de se plonger dans ce nouvel univers, ce qui n’était sans doute pas le cas de tout le monde au Luxembourg, au regard du taux de remplissage de la salle, laquelle n’était pas loin de déborder. Aaron est surtout venu jouer les morceaux de son dernier opus, We Cut The Night, plus électronique et synthétique, plus dansant aussi que tout ce qu’on avait connu avant 2015. Un album joué dans son intégralité même, soit les dix titres, avec un peu de rab dans la mesure où le duo est revenu lors du deuxième rappel interpréter une version acoustique de Ride On. Sur scène, si le duo a déroulé ses premiers sons, Simon Buret a ensuite amorcé le dialogue avec le public, ou plutôt le monologue, histoire de présenter plus en détails certains morceaux comme… ce même Ride On. «Il parle de l’importance de cultiver sa différence, de ne pas avoir peur d’être unique. Et, surtout par les temps troubles qui courent, de se rassembler. Je le dis souvent, quand on se rassemble, c’est pour dénoncer des choses. Nous, on a la chance d’être rassemblé pour être dans du «beau», parce qu’on kiffe la musique.» Jusque là, ça restait plutôt classique.

Un cri libérateur avec We Cut The Night

Et puis, le chanteur s’est voulu plus distrayant, sans toujours le faire exprès, à moins que… «Moi je me perds toujours un peu dans la musique… (Silence) mais pourquoi je dis ça?» Rires puis applaudissements dans l’Atelier. «La chanson qui vient tombe à point, elle parle d’amour fou, de partage…» Olivier Coursier lui tape alors sur l’épaule. «C’est pas ça ?» Non pas encore Simon, Passengers, ce sera celle d’après. Avant, c’est Arm Your Eyes, qui nous fait revenir au deuxième album, Birds in the Storm. Evidemment, dans la salle de l’Atelier, ça continue de rire et d’applaudir. Et l’ambiance feutrée de monter d’un cran, plus chaude, surtout lorsque Simon Buret a séparé la salle en deux, d’un côté le balcon, de l’autre la scène, afin d’entamer un petit jeu introduisant We Cut The Night, titre éponyme du dernier album sorti il y a un peu plus d’un an. «Il n’y a pas d’autres endroits sur terre où on a le droit d’hurler sans être jugé. Pas un cri d’horreur ou de plaisir, mais un cri libérateur, celui qu’on fait tous la première fois quand on sort de… maman. En concert, en général, on trouve ça cool. Je vous propose de vous libérer tous ensemble.» Pendant tout le morceau, sur les mouvements de bras du chanteur, le public s’est alors «libéré» tour à tour, bien chauffé pour accueillir le très attendu Blouson Noir, dont le clip a pour invité d’honneur John Malkovich. Il était temps de finir sur une note plus sobre avec ce tout dernier morceau, O Song, donc, pour se quitter sur ce moment beaucoup plus intimiste.