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Angèle : “Je n’aurais pas su écrire sur autre chose que ma vie”

Interview : Mathieu Rosan
Photo : DR

Tu as déclaré que tu n’avais pas toujours assumé le fait de vouloir devenir chanteuse. Quel a été le déclic ?

Je n’aimais pas du tout chanter en public, ça me traumatisait, même. J’avais peur du regard des autres et je détestais ma voix. Malgré tout, les choses ont évolué différemment que prévu. Alors que j’étudiais le piano dans une école de Jazz, j’ai dû prendre des cours de chant, et fatalement, j’ai été obligée de chanter devant les autres élèves. Finalement, ça n’a pas été aussi difficile que j’aurais pu l’imaginer et j’ai reçu des bons retours. Parallèlement, j’arrivais à chanter seule dans ma chambre devant un appareil photo. Les choses ont commencé comme ça, via des vidéos sur Instagram.

Tu as aussi fait les premières parties de Damso. Quels souvenirs tu en gardes ?

Un très bon souvenir au final, les débuts ont été un peu compliqués. Ça n’a pas toujours été simple d’arriver dans des salles énormes avec un public super jeune et pas toujours prêt à voir une petite blonde débarquer avec son piano. Mais sinon ça a été une super expérience. Damso et son équipe ont été au top avec nous, bienveillants et très compréhensifs.

Tu fais quoi juste avant de monter sur scène ?

Je bois du thé, avec du miel et du gingembre, j’écoute les albums d’Hélène Segara, je me maquille (grand moment de concentration). Puis, juste avant de monter sur scène, je chante, je vide des bouteilles d’eau et je demande souvent qu’on me trouve des bananes en dernière minute. Chacun ses tocs (sourire).

Il y a plusieurs sonorités, plusieurs couleurs, dans ta musique. Sans te mettre dans une case, comment pourrais-tu définir ton style ?

Ce sont des chansons, on peut partir de là (sourire)… Elles sont pop et sont écrites pour la plupart en français, et font échos à des références de Jazz et de Classique. Le reste, c’est de l’habillage, et j’ai orné mes chansons de manteaux de pop, hip-hop, électro.

S’il n’y avait qu’une seule chanson dans ta vie, ça serait ?

Une chanson longue du coup ; le Bolero de Ravel (rires).

Tu viens d’une famille d’artistes. N’était-ce pas du coup doublement plus difficile de faire ta place ?

C’est assez compliqué de répondre à ça. Avec un peu de recul, je dirais que c’est plus difficile et plus facile en même temps.

Tes sujets sont assez prosaïques. Le quotidien t’inspire beaucoup ?

En effet, le cadre de ma vie m’inspire, je n’aurais d’ailleurs pas su écrire sur autre chose que ma vie. Ça peut paraître narcissique, mais c’est comme ça que j’arrive à m’exprimer sincèrement.

Comme bon nombre de tes compatriotes qui composent le paysage musical francophone, tu viens de Bruxelles, comment tu expliques ce foisonnement artistique ?

Je ne l’explique pas, c’est une année riche pour Bruxelles et pour la Belgique. Mais je ne sais pas si c’est propre au lieu ou à l’époque ; Internet nous permet de nous faire connaître sans les structures habituelles.

Tu es très présente sur les réseaux sociaux, et notamment Instagram, sur lequel tu te mets en scène avec beaucoup d’auto-dérision. C’est important pour toi de montrer à ton public que tu arrives à rester toi-même malgré ce qu’il t’arrive ?

C’est surtout important de garder le contrôle sur ma communication. C’est ce que j’aime avec les réseaux. Je choisis les mots que j’utilise, les photos et les vidéos. En même temps, j’aime critiquer l’addiction avec ces plateformes, d’autant plus que j’en suis victime également. C’est très paradoxal, mais, finalement, je m’en sers autant que j’essaye de m’en éloigner.


Interview à retrouver en intégralité dans notre édition 54 !