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Baguette Crew : un premier EP en hommage à Metz

Texte : Sarah Braun
Photo : ©Baguette Crew

Derrière Baguette Crew, il y a Alexandre Bauer, 27 ans et Kevin Brenière, 25 ans. Voilà trois ans à présent que les deux Messins distillent leurs sons dans les chaudes soirées de leur ville d’adoption. Un beau jour, ils ont décidé de faire de ces histoires la matière de leur tout premier EP : Afterwork sera présenté samedi 22 février, en première partie de Pongo, aux Trinitaires. Nous les avons rencontrés pour évoquer la genèse de ce projet. Entretien.

A moins de 48h de la sortie officielle de votre premier EP, comment vous sentez-vous ?

Alexandre : Impatients ! Ça fait un moment que l’on travaillait dessus, il était temps de le sortir enfin !

Kevin : On a tellement teasé, c’est la communication la plus longue de l’histoire… C’est devenu un running gag, à force ! A chaque fois qu’on allait en soirée, on nous demandait : alors l’EP, il est pour quand ? On répondait: t’inquiète, tu vas voir ! Du coup, ça nous a rajouté une bonne dose de pression supplémentaire (rires) !

Parlez-nous de votre rencontre ? La musique avant l’amitié ?

On s’est rencontrés en Master 1, en 2015, au Saulcy. On faisait de la musique chacun de notre côté. On a fait pas mal de soirées ensemble avant d’en arriver à un projet commun. Nos univers musicaux respectifs étaient assez proches, et on avait l’envie commune de fonder un collectif de DJs à Metz. A un moment, on s’est rendu compte qu’on jouait trop souvent tous les deux pour ne pas créer ce duo. Baguette Crew est né.

D’où vient votre nom ?

Alexandre : C’est d’abord un kiff français, bien sûr, en plus d’être un clin d’œil à la French Touch qui nous inspire largement depuis nos débuts.

Justement, quelles sont vos influences ?

Kevin : Je dirais Yuksek, Gesaffelstein, Etienne de Crecy, Mr. Oizo, Daft Punk, Justice. Dommage que Philippe Zdar ne soit plus de ce monde pour écouter notre EP (rires) ! Je plaisante mais s’il n’en avait qu’un à retenir, ce serait les Daft Punk. Ils ont su rester humble et faire passer leur musique avant leur personne.

Alexandre : C’est vrai. Perso, je mets Justice avant les autres.

Afterwork, votre premier EP, sera présenté demain en première de Pongo aux Trinitaires. Racontez-nous la genèse de cet EP ?

Kevin : On faisait des compo chacun de notre côté que l’on intégrait régulièrement à nos sets. L’idée est venue assez naturellement de travailler sur un vrai projet de composition qui serait un mélange de nos deux univers. On a largement fonctionné au feeling, rien n’était écrit ni défini, mais on a pris le temps de faire la musique que l’on avait envie de faire, même si ça a été plus long que prévu (sourire).

Avez-vous vous eu des doutes ?

Alexandre : Bien sûr, quand tu travailles un an non-stop sur la même chose, il y a des moments où tu n’arrives plus à être objectif.

Kevin : Le temps est traître. Un EP se fait en fonction du contexte, c’est un moment précis que l’on capture. Si tu traînes, tu peux passer à côté de la magie de l’instant. La compo doit être instinctive, si tu perds du temps, tu risques que ton travail soit dénaturé, à l’arrivée. Notre chance était de savoir qu’on voulait raconter ces trois années. Dans le futur, on travaillera titre par titre, plutôt que sur un projet d’EP.

Afterwork illustre « une aventure nocturne messine ». De quels souvenirs cet EP s’est-il nourri ?

Kevin : Afterwork est un condensé de tout ce qu’on a pu vivre en trois ans, depuis les débuts de Baguette Crew. On a joué en début de soirée, en première partie de concert, on a fait de sets en soirée, en after… On a joué devant des publics différents et dans tous les types de lieux, des boîtes aux festivals, comme Constellations, l’an passé. Afterwork raconte un peu tout ça. C’est une promenade à travers toutes nos expériences.

Alexandre : Chaque morceau est construit chronologiquement : on va de quelque chose d’assez ouvert, très accessible – un morceau de début de soirée – à quelque chose de beaucoup plus hard, qui tabasse (sourire).

D’ailleurs, quel titre préférez-vous ?

Alexandre : C’est justement le dernier, « La Mutte », en référence à la Cathédrale Saint-Etienne. On a samplé le son de la cloche. L’univers de ce morceau est assez underground, presque mystique ; l’atmosphère est un peu pesante même. Il a demandé beaucoup de travail, mais j’aime beaucoup le résultat.

Kevin : Justement, c’est pour cela que c’est celui que j’aime le moins : on a passé tellement de temps dessus (rires) ! Au début, ma préférence allait pour « French & Crispy », qu’on a décidé de sortir en premier, mais finalement, je dirais « Afterwork ».

De quoi êtes-vous le plus fier et quel est votre regret ?

Alexandre : Je suis plutôt content de cet EP dans sa globalité, il fonctionne bien. Je regrette juste qu’on ne l’ait pas sorti plus tôt (sourire).

Avez-vous eu des retours depuis la sortie de « French & Crispy » la semaine passée ?

Kevin : A vrai dire, on n’a pas sorti la tête de l’eau depuis une semaine (sourire). On en a eu davantage des pros à qui on avait envoyé nos titres. Les retours sont plutôt positifs, on nous a dit que ça marchait bien. Mais ce qui nous fait encore plus plaisir, c’est que les gens aient pris le temps d’écouter et de nous écrire.

Que pensez-vous de la scène musicale à Metz ?

Alexandre : Elle s’est pas mal développée depuis quelque temps, c’est une bonne chose. Metz est petite, on se connaît tous et il y a une vraie solidarité entre les artistes, on se donne des coups de pouce, on se refile les infos.

Kevin : Il est impératif de propulser davantage la scène messine et aider à la faire connaître. Il y a la Cité Musicale bien sûr, mais ça n’est pas son rôle de faire ça. On parle beaucoup de Chapelier Fou et de Cascadeur, mais il y a aussi de vrais talents ici qui mériteraient de connaître le même succès. Il est important qu’on reste tous soudés pour défendre des Château 404, des Face Cachée, bref tous les acteurs de la musique messine, quels qu’ils soient. On a une vraie diversité, une véritable richesse qu’il est important de mettre en avant et de soutenir. Quand on voit ce qui est arrivé au Château 404, c’est triste. Si on fait mourir tous les indépendants, la scène musicale va dépérir et perdre de son âme. Chacun doit agir à sa mesure.

Quels sont vos projets ?

Alexandre : On va se donner un petit temps pour savourer la sortie de ce premier EP. Après, on aimerait bien avoir des dates hors de Metz. On a déjà joué à Anvers ou Genève, mais on a envie de découvrir d’autres scènes encore. Mais on se prend pas la tête, tout viendra à point nommé !