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Body count : (re)Born (not)Dead

Texte : Loïc Jurion & Carl Neyroud
Photos : Carl Neyroud / Deadly Sexy Carl
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Le 21 février dernier, Body Count mettait en ligne le 2ème extrait de son nouvel album Carnivore. De passage à la Rockhal le 23 juin prochain, on s’est intéressé de plus prêt à ce nouvel opus très attendu.  

Pendant le mandat de Bush Senior à la Maison Blanche, venu tout droit de South Central, le rock venimeux, abrasif et provocateur de Body Count émergeait comme la bande son d’une vidéo de violences policières dans leur quartier de Los Angeles. Le quintette à la réputation sulfureuse avait fait paniquer l’administration Fédérale qui s’était empressée de censurer Copkiller en amputant leur premier album de ce titre. La déflagration fut mondiale et quelques années plus tard, le tubesque Born Dead ne fit qu’assoir la notoriété pour ce gang d’où rayonnait une violence cinématographique et idéalisée.

Décimé par la maladie (le batteur Beatmaster V et le guitariste au masque de gardien de Hockey D Rock) et par les violences urbaines (le bassiste Mooseman), les 2 piliers de Body Count incarné par le guitariste virtuose Ernie C et le polémique parrain du gangsta rap Ice T n’ont pas lâchée les studios et la scène depuis 3 décennies pour une respectueuse longévité sans vraiment marquer de nouveau les esprits et l’histoire du métal par de nouveaux faits d’armes.

Ceux qui pensaient, comme moi, que Ice T avait perdu la grinta dans le confort hollywoodien de sa villa, avec sa sculpturale blonde d’épouse et sa carrière de flic chronique dans les séries vont avaler leur « Donut » de travers avec la mise en ligne de Bum Rush. Avec ce titre du prochain album Carnivore, ils annoncent clairement que le crew à retrouver les crocs. Si l’on dit souvent que la création de The Clash est un effet de la politique de Margaret Tatcher, nous pouvons peut être attribuer à Donald Trump d’avoir réveillé la bête dont sa genèse avait débuté au débuts des 90’s.

Lancé sur un boulevard à pleine vitesse dès l’intro grâce à la rythmique au son clair de la batterie, suivi par le Riff signature métal de la maison Body Count, la basse tout en distorsion crée un véritable mur sonore pour l’arrivée du flow incisif du maître de cérémonie pour une belle montée en puissance jusqu’à l’explosivité de la grosse caisse qui accompagne le refrain.

Nous déboulons ainsi à tombeau ouvert faire vers le premier solo du gaucher Ernie C avec un sentiment de danger imparable qui était présent sur les premiers opus du gang de South Central. Le titre gagne en densité jusqu’à l’emblématique et traditionnel « anthem » Body Count repris en cœur par le groupe qui promet une redoutable efficacité lors des prestations lives à venir. Leur son a évolué avec l’arrivée de nouveaux talentueux musiciens et cette fois, les astres ont l’air de s’aligner pour nous promettre un nouvel opus marquant.