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Cabaret Vert 2019 : un festival « mûr à point »

Texte : Loïc JURION / Carl NEYROUD
Photos : Deadly Sexy Carl
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Si les Américains ont le Spring Break avant les examens universitaires du printemps, le Cabaret Vert est en passe de devenir le Summer Break du « Grand Est », soit la dernière fête avant la rentrée et l’automne qui la suit irrémédiablement.  Faire la fête, oui, mais pas que. De nombreuses conférences (Think Tank) sont proposées pour ceux qui veulent participer à l’élaboration d’un nouveau quotidien respectueux de l’environnement et de la condition humaine dans une société dont le consumérisme nous approche de plus en plus du précipice…

Le point fort du Cabaret Vert réside résolument dans son offre inédite (et pas seulement pour l’alcool où l’on nous sert des bières de gardes à la pression et où la restauration est issue d’un cycle vertueusement court).

A commencer par la magie du « Temps des Freaks », un espace de verdure ludique on l’on peut se ressourcer en s’amusant dans des manèges et animations venues d’un autre monde, d’un autre temps. « L’espace BD », lui, devient plus en plus pointu et riche. Le bucolique « Green Floor » implanté au bord de la Meuse vibre aux sons des bpm electro. La grande scène « Zanzibar » et sa petite sœur « Illuminations » alignent les têtes d’affiches renommées. On a pu aussi remarquer l’émancipation du bar le « Groin Groin » qui s’équipe de la scène « RAZORBACK » où les talents en devenir distillent un rock tantôt pointu (IT IT ANITA) , tantôt basique (Rendez Vous), mais qui enflamment systématiquement un lieu richement décoré à l’ambiance « MAD MAX ». C’est aussi sur cette scène que les groupes « locaux » du Grand Est viennent nous présenter leur répertoire… A souligner enfin,  le retour du « Temps de Cerises » qui redevient une scène à part entière où les DJ passent leurs vinyls remplis de soleil.

Bref, après une édition 2018 déficitaire qui avait parié sur des artistes riches en « likes » sur Internet, l’association FLAP (Front de Libération des Ardennes Profondes) s’était remuée les méninges afin de proposer une programmation solide, éclectique, associant pointures d’hier (Prophets of Rage qui surfent talentueusement sur le répertoire de Rage Against The Machine tout en défendant de belles compositions, IAM, Ziggy Marley…), stars d’avant-hier (Patti Smith, Bernard Lavillier, Johnny Marr des Smiths…), et artistes aux succès actuels (Twenty One Pilots, Foals, Roméo Elvis et sa frangine Angèle…). A cela s’ajoute des groupes reconnus dans le milieu pour la qualité de leurs performances live (Airbourne, le toujours sympathique Gaetan ROUSSEL, Oh Sees…). Sans oublier, cerise sur le gâteau, les sulfureux Viagra Boys qui méritent largement le buzz qu’ils suscitent.

Tout le monde était là prêt à tout donner et le contrat a été largement rempli. Du bon, du très bon à tous les étages (des artistes locaux aux stars). Mais tout ça serait impossible sans « cette armée » de bénévoles dotée d’un cœur énorme qui réalise un travail au moins égal à certains professionnels de la prestation de service. Même le soleil est venu prêter main forte pour que le festival explose les records : 3 jours sur 4 SOLD OUT et 102 000 spectateurs au compteur).

Le seul carton jaune de ces 4 jours est attribué aux réseaux WI FI et téléphone mobile qui n’étaient pas suffisamment dimensionné pour autant de connections.

Rendez-vous l’année prochaine pour de nouvelles aventures. Avec une telle recette et de tels ingrédients, il y a de fortes chances que le Cabaret Vert devienne « The Place To be » de la fin d’été, avant que « les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone… »