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Café Club + Medusa : le trio qui te fait bouger du matin au (petit) matin

Par Fabien Rodrigues / Photo : ©Stéphanie Jabardo

C’est l’histoire de trois copains d’enfance, de trois frangins de sang, mais pas que, qui se sont fait un nom chacun de leur côté avant de s’unir pour faire vibrer la nuit et le jour luxembourgeois d’un rythme nouveau. Car non contents du succès éprouvé par leur concept Medusa, Rui, Alex et Tiago viennent de lancer Café Club, une soirée avant l’heure en coffee shop et à guichets fermés, qui donne un bon indice sur ce que veut la communauté locale. Interview exclusive avec ces trois joyeux drilles…

Salut les gars, vous pouvez vous présenter un peu ?

Slim : « Allez, je commence ! Tout le monde me connaît par le nom de Slim, mais je suis Tiago Miroto. Je suis né ici, j’ai fait l’école européenne et j’ai toujours côtoyé les frères Lopes car on vient du même quartier, celui du Pfaffenthal. Je peux dire que cela fait longtemps que je suis dans la nuit, en tant que promoteur notamment, mais à un moment donné, je ne me trouvais plus en adéquation avec ce que je voulais faire en la matière. À ce moment-là, on m’a demandé pourquoi je ne me rapprocherais pas de personnes qui sont plus en ligne avec moi… »

Alex : « Moi c’est Alexandre Lopes, mais je suis plutôt connu sous le nom d’Alex Smith sur les réseaux. Dans le civil, je suis éducateur depuis huit ans, mais j’ai toujours eu un intérêt exacerbé pour la mode, le sport et la nuit. La mode m’inspire beaucoup, que ce soit dans ma vie de tous les jours avec ma compagne, Jessica Barbosa, mais aussi dans mon approche de la nuit et des concepts que j’ai toujours eu envie de proposer. Surtout avec mon frère Rui… »

Rui : « Et moi, je suis le frangin Rui, mais on me connaît beaucoup sous le pseudo de Ze. Je suis diplômé en logistique au Luxembourg, j’ai bossé à l’aéroport, puis sept ans chez Post avant un emploi en ressources humaines dans un grand groupe de crèches au Luxembourg. Je pense que cette pluralité m’a permis d’avoir une vision assez complète du projet qu’on développe aujourd’hui… »

Deux d’entre vous bossent à présent dans la « nuit » au quotidien, au sein des enseignes Chouchou et Encore Luxembourg ?

Slim : « Oui, je me suis retrouvé en classe avec Pauline Goedert à l’Université de Luxembourg et j’ai été embauché comme responsable des finances au Chouchou et Encore Luxembourg quand la gestion lui est revenue. »

Rui : « Quant à moi, je suis le « bras droit » de Pauline, un boulot top qui me permet de m’exprimer, mais qui me laisse aussi la possibilité de créer ces concepts avec Alex et Slim. C’est aussi un boulot qui nous stimule, avec tous les événements qui se déroulent dans ces locaux… »

Vous avez depuis des années déjà un concept phare qui s’appelle Medusa, vous pouvez nous en dire plus ?

Avant tout, c’est un concept qui nous ressemble beaucoup, avec lequel on véhicule tout ce qu’on aime et on fédère une communauté qui s’y retrouve et qui a une connexion avec tout cela. On aime de beaux endroits, comme ici au Chouchou et Encore, mais aussi au Schmelz à Belval ou encore au Boos Beach Club avant sa fermeture. Cela fait maintenant presque dix ans que ça dure, on avait commencé au Gloss au Kirchberg ! Pour le nom, c’est parti d’un flyer qui nous avait beaucoup plu en matière de créativité, on est parti sur un thème mythologique et Medusa est le nom qui est resté ! Les gens nous suivent depuis, on a une clientèle qui est composée en grande partie d’habitués, mais qui évolue aussi…

«ON EST CLAIREMENT SORTIS DE NOTRE ZONE DE CONFORT AVEC CAFÉ CLUB, MAIS ÇA NOUS CORRESPOND BIEN »

Aujourd’hui, on croise des nouveaux venus, qui ont une vingtaine d’années, mais aussi des gens qu’on connaît depuis longtemps et qui parfois attendent vraiment une Medusa pour sortir. On prend de l’âge nous aussi ! En termes de musique, une grosse partie de hip-hop et RnB, avec en plus de l’afrobeat, afro house et amapiano, un style venu d’Afrique du Sud et qui cartonne depuis un petit moment. On aime aussi la mode et on met un accent tout particulier sur le style.

Et vous venez donc de lancer un nouveau concept qui s’appelle Café Club et qui fait déjà bien parler de lui. Une approche nouvelle ?

Tout à fait ! Quand avec Medusa, on parle de soirées tardives de 600 à 800 personnes, organisées de cinq à six fois par an, Café Club s’inscrit dans notre démarche festive de manière très nouvelle. En s’inspirant de choses qui marchent bien dans les grandes villes européennes, mais aussi plus loin comme à Toronto ou Miami, on arrive en journée, à des moments plutôt dédiés au café d’habitude, mais qui deviennent de vrais moments de clubbing. Cela faisait un moment qu’on y pensait et on a vu à quel point ça pouvait marcher ailleurs, on a donc voulu être les premiers sur le dossier !

Effectivement, on a eu l’habitude d’attendre plus longtemps pour voir arriver des concepts novateurs au Luxembourg ! Comment se sont passées les premières éditions ?

Oui, ça nous a parlé vraiment tout de suite, ça collait bien à notre vibe et on a agi rapidement. Il faut croire que ça a payé : la première édition a été à peine promue et a pourtant fait salle comble à l’Intense Coffee de Bonnevoie, un dimanche après-midi, avec une DJ guest d’Allemagne et Samwell aux platines. Pour la seconde édition de juin, les 200 billets se sont vendus en quelques heures à peine, avant même la révélation du line-up, c’est un truc assez dingue ! Mais c’est super enthousiasmant parce que ça correspond aussi à une nouvelle façon de sortir qui nous convient bien. On peut y venir prendre un bon café et danser sur du funk, mais aussi boire un cocktail et chiller sur de la bonne house, à chacun ses envies…

Et vous y avez retrouvé une nouvelle clientèle ?

Absolument, si on connaissait dix pour cent du public c’était déjà bien ! Le lieu est aussi un vrai pari, dans un coffee shop à Bonnevoie, mais ils ont été ravis de nous accompagner dans l’aventure et le retour a été énorme, pour eux comme pour nous. C’est vraiment un défi réussi, c’est cool. Ça nous a aussi remis un petit coup de frais dans notre organisation, après des années de Medusa, et on ne s’en plaint vraiment pas. Changer un peu, voir de nouvelles têtes et réussir, ça fait forcément plaisir.

Quelles sont les clés d’un tel succès à votre avis ?

C’est avant tout un esprit créatif, une envie réelle et beaucoup d’échanges. Dès que l’un d’entre nous a une idée, il la partage et on communique dessus, qu’il soit 7 heures du matin avant le boulot où autour d’un verre dans la soirée. On se voit beaucoup, on brainstorme : on crée les opportunités, on ne les attend pas. Et la règle d’or : on prend toutes nos décisions à l’unanimité !

Et qu’est-ce qui vous inspire dans cette démarche ? Comment ressentez-vous la « nuit » luxembourgeoise aujourd’hui ?

Rui : « J’ai commencé à sortir tôt, dès mes 16 ans, au Melusina à l’époque. Le monde de la nuit a beaucoup changé depuis, notamment avec les réseaux sociaux et la pandémie. La promotion est maintenant obligatoire, il faut la prévoir, avec un budget dédié, pour s’assurer de remplir un événement. L’inspiration vient de nous avant tout, mais aussi de ce j’appellerais la concurrence saine. Quand on voit quelque chose qui marche et qui est bien organisé, ça inspire. Appliquer ces valeurs et ces réussites à nos propres envies et à nos propres concepts, tout en puisant aussi des idées à l’international en les mettant à la sauce locale. »

Vous regardez justement au-delà des frontières grand-ducales ?

On n’est clairement pas fermés à l’idée ! On va avoir l’opportunité de travailler ici avec un partenaire belge bientôt, pourquoi ne pas envisager le match retour (rires) ? On est chauds pour donner de notre temps et réfléchir à l’idée. On est sortis de notre zone de confort avec Café Club, c’est peut-être le bon moment pour ce faire…

Si vous aviez un message à passer à la prochaine génération de promoteurs d’événements, ce serait quoi ?

Rui : « Il faut avant tout faire, je dirais, ne pas qu’en parler. Si l’idée vient, c’est bien, mais il faut la transformer. Se permettre aussi l’échec et une marge d’évolution, et surtout ne pas écouter les gens qui n’y connaissent rien et qui n’agissent pas dans ce domaine. »

Slim : « Perso, je pense qu’il faut se rappeler aussi de vivre et de profiter, ne pas forcément parler de hard work tout le temps. Si tu aimes ce que tu fais comme nous, tu en parles un peu chaque jour, tu y bosses un peu au quotidien et ça va le faire, surtout sur la durée – qui est le vrai enjeu, notamment en tant qu’organisateurs d’événements. »

Alex : « S’entourer de gens qui te comprennent et qui comprennent ce que tu fais. On peut pas tous, tout faire.

L’expertise permet le recul et de s’autoévaluer pour progresser ! »

Enfin, si vous pouviez collaborer avec la personnalité de votre choix demain pour un event, quel serait votre rêve ?

Alex : « Tu sais que je suis très branché mode, donc je pense tout de suite à Simon Porte Jacquemus, dont j’admire vraiment le travail, la créativité et l’image qu’il véhicule. En matière de marque, Prada, tout de suite. »

Slim : « Si on parle musique de mon côté, pas d’hésitation, c’est Chris Brown pour moi, le GOAT après Michael Jackson ! »

Rui : « Quant à moi, l’artiste qui m’inspirerait le plus pour une collab c’est A$AP Rocky : il allie musique et mode à très haut niveau, ça doit être vraiment fou de travailler avec lui ! »

Cette interview exclusive est à retrouver dans son intégralité dans le nouveau Bold Magazine #92, à lire en ligne ici! Et pour retrouver Alex, Slim et Rui sur le dance floor, ce se passe le samedi 19 juillet prochain pour Medusa et le dimanche 27 juillet pour Café Club…

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