Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

De ringard à branché, le camping devient glamour

La fréquentation des campings toujours grandissante dans le monde redessine l’image de ces lieux. Plus confortables, plus luxueux, les campings deviennent glamour, sous l’influence d’Instagram.

Peut-être est-ce l’image de Patrick Chirac et son slip de bain bleu dans la trilogie “Camping”, le camping-car vert de Bob Munro dans le long-métrage avec Robin Williams “Camping-Car”, ou peut-être est-ce le fait de jouer sur les clichés pour créer une comédie, que l’hôtellerie de plein air a longtemps été perçue comme ringarde. Ces films de 2006 pressentaient déjà l’avenir radieux du camping, mais s’imaginaient-ils son côté glamour ?

Depuis 2011, la fréquentation dans ces lieux a grimpé de 15% jusqu’en 2019, d’après les chiffres de l’Insee. Et cette hausse ne devrait pas s’arrêter en 2021, puisque les nombreux professionnels du secteur témoignent d’un taux de réservation important pour cet été. “Au début du mois de juin, le niveau des réservations enregistrées pour juillet-août dépassait largement les taux de 2020, s’approchant du niveau de fréquentation de 2019”, déclare la Fédération Nationale de l’Hôtellerie de Plein Air dans un communiqué, pointant l’attrait du camping chez “une population plus urbaine et moins habituée”.

De camping à “glamping”

Le camping s’ouvre alors à une population plus riche en recherche de confort, de nature, et de luxe. Le camping devient glamour et ce charme se répand partout, donnant naissance au terme “glamping”. Contraction de “glamour” et “camping”, le concept s’illustre dans les nuitées originales, comme dormir dans une yourte en pleine nature ou passer la nuit dans une bulle en forêt. Aujourd’hui, il s’élargit à la location d’une tente de luxe, d’un bungalow, ou encore d’un mobil-home, selon le site Camping.com. 

Si le glamping et le camping sont à différencier d’ordinaire, les termes se mélangent, car les vacanciers cherchent un confort et un luxe similaire dans les campings. En 2019, les 4 étoiles enregistraient 48 millions de nuitées en France, selon l’Insee, suivi par les 39 millions de nuitées des campings 3 étoiles et les 21 millions des campings 5 étoiles. Loin de l’idée camping où l’on déplie sa tente pour le soir même et on partage ses toilettes avec la communauté. Dans les campings étoilés, le service comprend le wifi, des aires de jeux pour les enfants et des équipements de confort du type machine à laver.

Avec 34,9% des parts de marché, l’Europe porte ce mode de vie pour les vacances selon la société de conseils Grand View Research. Mais à l’étranger, le glamping cartonne aussi. En Amérique du Nord, parmi tous les voyageurs de loisirs en 2019, 30% étaient des “glampeurs”. D’après leur rapport, le chiffre d’affaires du marché mondial du glamping devrait atteindre les 5,41 milliards de dollars en 2028, soit un peu plus du double de 2021. 

Génération Instagram ?

Un regard du côté du réseau social Instagram ouvre les perspectives. Les contenus de voyage se sont multipliés et les comptes vantant l’aspect esthétique de l’aventure, du camping et de la nature participent à sa glamourisation. Une étude publiée en 2017 par le site Expedia révélait que deux tiers des 18-35 interrogés avouaient être influencés par le réseau social dans le choix des destinations de vacances. Instagram joue très probablement un rôle dans l’esthétisation du camping et l’expansion de sa pratique.

Une chose est certaine : si Patrick Chirac avait Instagram, il ne vivrait plus dans sa tente maréchal avec contre-porte moustiquaire.