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Carlos Rosillo : « L’union des compétences, c’est l’histoire de ma vie »

Interview : Alina Golovkova / Photo principale : Jean-Christophe Cattin, directeur général chez Les Ambassadeurs & Carlos Rosillo, co-fondateur de Bell&Ross ©Christian Wilmes

C’est à l’occasion d’un événement exceptionnel organisé chez Les Ambassadeurs, en Ville, que nous avons eu le privilège de rencontrer Carlos Rosillo. Co-fondateur de Bell&Ross, Carlos Rosillo incarne une forme rare d’alignement intérieur. Entre exigence militaire et philosophie du yoga, ce passionné d’aviation et de design technique a su bâtir une marque horlogère d’exception, sans jamais perdre de vue l’essentiel : l’amitié, la famille et la transmission des valeurs. Rencontre avec un homme aussi ancré qu’inspiré.

Quel enfant étiez-vous ?
J’étais un enfant sage et sérieux, mais aussi audacieux. J’avais beaucoup d’énergie, que j’ai appris à canaliser avec le temps. Très tôt, j’ai compris l’importance de la méthode. Ce mélange entre fougue et discipline m’accompagne encore aujourd’hui.

Vous avez grandi entre deux cultures, la France et l’Espagne. Quel impact cela a-t-il eu sur votre vision du monde ?
J’ai la chance d’avoir une double origine : espagnole par mon père, française par ma mère. Cette multiculturalité m’a offert une perspective plus large sur le monde. Chez Bell&Ross, par exemple, nous avons une création à la française et une production suisse. Ce mélange des cultures nourrit notre identité.

Votre amitié avec Bruno Belamich, votre associé, est au cœur de l’aventure Bell&Ross. Comment cette relation s’est-elle construite ?
On se connaît depuis nos 14 ans. Créer une entreprise avec un ami est un risque : celui de perdre l’amitié. Mais dans notre cas, cela l’a renforcée. Nous sommes très complémentaires, et cette union est au centre même de notre logo. Aujourd’hui, nos enfants sont amis, font la même école, vivent en colocation. C’est une fierté immense.

Carlos Rosillo & Bruno Belamich, fondateurs de Bell&Ross

Vous avez fondé ensemble Bell&Ross en 1992. Racontez-nous.
Ensemble avec Bruno, nous avons voulu créer des montres qui répondent à une logique de performance inspirée de l’univers militaire et de l’aéronautique. Bruno est designer de formation, moi plutôt stratège, et notre complémentarité a façonné l’ADN de Bell&Ross. Dès le départ, nous avons assumé une identité forte, fonctionnelle, ancrée dans la rigueur technique. Nous voulions traduire l’instrumentation de bord dans une montre-bracelet : from the cockpit to the wrist. Un mantra qui continue de guider chacune de nos créations.

Modèle BR-03 Astro présenté chez Les Ambassadeurs ©Christian Wilmes

Vous parlez souvent de l’importance d’être bien entouré. Est-ce un moteur pour vous ?
Être bien entouré, c’est essentiel. J’ai eu cette chance et je la chéris. Cela aide à traverser les épreuves, à garder le cap. L’alignement intérieur, la sérénité, viennent en grande partie de là.

Au tout début de votre carrière, vous avez travaillé sur un projet pour le Grand-Duc Jean de Luxembourg. Racontez-nous.

C’était lors de mon tout premier stage en conseil stratégique à Paris. J’ai eu la chance de travailler sur un projet destiné au Grand-Duc Jean. Le monde est petit… Et je visite aujourd’hui le Luxembourg pour la première fois – la boucle est bouclée !

Votre passion pour l’univers militaire remonte à l’enfance. Comment cela influence-t-il votre travail aujourd’hui ?
Très jeune, je faisais des maquettes d’avions. Le monde militaire m’a toujours fasciné. C’est un univers d’exigence et d’innovation : le GPS, le Gore-Tex, même Internet en sont issus. Chez Bell&Ross, nous nous inspirons de cette rigueur, de cette quête de performance, sans jamais tomber dans le décoratif. L’épure, la fonctionnalité priment.

Comment décririez-vous la personne qui porte une montre Bell&Ross ?
Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, c’est quelqu’un qui assume ses choix, qui a un goût prononcé pour l’épure et la performance. Ce n’est pas un style tapageur : c’est une élégance maîtrisée, presque confidentielle. Chez Bell&Ross, il y a un côté « club », une forme de reconnaissance entre initiés. Le porteur ou la porteuse de nos montres est souvent sensible au design technique, au sens du détail, aux matériaux d’avant-garde comme le titane ou le carbone forgé, hérités de l’univers militaire. Il ou elle ne cherche pas à en rajouter, mais à affirmer une forme d’exigence, sobre, puissante, assumée.

Modèle BR-05 36 mm

Vous commencez vos journées par du yoga…
C’est vrai. Dès que je le peux, je commence la journée par une séance. C’est un moment indispensable pour moi, une forme d’alignement du corps et de l’esprit. Ça me permet de poser les fondations d’une bonne journée, avec calme et énergie.

Vous avez également une passion pour la cuisine. D’où vous vient-elle ?
J’aime cuisiner, mais sans suivre de recettes. Je vais au marché, je m’inspire des produits, je compose. C’est une forme de créativité très instinctive. Et j’aime recevoir, imaginer un cocktail, préparer un dîner… c’est une autre façon de faire plaisir et de créer du lien.

Qu’est-ce qui vous fait encore avancer, après tant d’années de succès ?
L’envie de découvrir, de rencontrer, d’apprendre. Je ne suis pas blasé. Chaque échange m’enrichit. Et puis il y a cette volonté de transmettre, à mes enfants, à mes équipes. J’ai eu la chance de recevoir beaucoup ; je veux continuer à donner.

« Audacieux sans ostentation, bold avec retenue : celui ou celle qui choisit Bell&Ross affirme une exigence discrète et une force intérieure. »– Carlos Rosillo, co-fondateur de Bell&Ross

Avez-vous une devise, un mantra qui vous guide ?
Deux m’accompagnent. La première est la prière de la sérénité attribuée à Marc Aurèle : « Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer ce que je peux et la sagesse d’en faire la différence. » La seconde vient de Churchill : « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Elles résument bien ma manière d’être et de faire.

Modèle Cyber Skull Bronze – Édition limitée – présenté chez les Ambassadeurs ©Christian Wilmes

Si vous n’aviez pas fondé Bell&Ross, quel aurait été votre parcours ?
Je pense que j’aurais poursuivi une carrière plus classique. J’étais un bon élève, j’aurais sans doute continué dans le conseil en stratégie ou le monde des affaires, comme je l’avais commencé après mes études. Mais la vie m’a entraîné ailleurs, et avec Bruno, on s’est lancé à cœur perdu dans cette aventure entrepreneuriale.

Un dernier mot pour un jeune qui voudrait se lancer dans l’entrepreneuriat ?
S’il a vraiment envie, il doit y aller. Le pire, c’est de ne pas tenter. Il faut rester prudent, surtout si l’on a une famille, mais sinon, il faut oser. Et surtout, persévérer. L’entrepreneuriat, c’est une école de vie.

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