Crée Artiste! Ne parle pas!
L’artiste. Un grand mot. Un gros mot parfois. Une personne qui fait de l’art est-elle un artiste? Un artiste qui n’en fait plus, est-il encore artiste? Gauthier Oushoorn répond à ces questions existentielles en une seule phrase, qui résume toute sa dernière œuvre: «L’action de l’artiste – architecte, n’est pas délibérément de s’exprimer, mais d’être le véhicule anonyme de la réalisation».
Dans le cadre d’Europalia Turquie 2015, l’architecte Belge présente sa nouvelle création au CID – centre d’innovation et de design du Grand-Hornu, près de Liège. Inspirée à la fois de sa réflexion sur le non-soi, le détachement et l’impermanence, et de l’art islamique, son œuvre touche aux questions d’infini et d’unité.
Imaginez le Moyen-Orient, le thé à la menthe, l’odeur d’encens, les profils des minarets, les arabesques de l’écriture arabe, toute l’atmosphère du livre Sense of Unity de Nader Alan et Laleh Bakhtiar dont Oushoorn s’est inspiré. Le recueil explore le symbolisme de l’architecture soufie dont Oushoorn a interprété deux chapitres et qu’il a incarné sous formes de sculptures à même le sol.
Son art se confond avec les mathématiques, le nombre d’or se fond dans l’art abstrait islamique comme image divine. L’artiste touche à la perfection à travers la géométrie et les motifs qui semblent remplir l’espace à l’infini. Entre les thèmes du cercle, de la spirale et de l’exigence architecturale du dôme, Oushoorn ne laisse aucune place à l’artiste.
Pour lui, l’artiste comme auteur n’existe pas, il est canal d’une réalisation, d’un art qui le dépasse, qui ne lui appartient pas, comme le divin pour l’homme. A voir absolument pour ressentir un peu le souffle d’un autre monde, d’une autre dimension de notre réalité.
Vernissage le 7 novembre à 18h, www.cid-grand-hornu.be