Dead Cross ne s’est pas croisé les bras

C’est une très belle surprise que la Rockhal nous fait en programmant le quatuor américain Dead Cross. La formation, qui évolue dans les eaux houleuses du punk hardcore et du thrash metal, était de passage pour défendre son premier album éponyme sorti en 2017 sur Ipecac Records.

Si le nom de ce jeune groupe formé en 2015 ne résonne pas encore dans toutes les têtes, il comprend néanmoins une belle brochette de musiciens confirmés avec, notamment, Dave Lombardo, batteur des mythiques Slayer, et Mike Patton, vocaliste des légendaires Faith No More. Accompagnés de Justin Pearson (The Locust) à la basse et Michael Crain (Retox) à la guitare, la soirée promettait d’être agitée, ce qui fut le cas.

Fort de sa double grosse caisse, Lombardo affiche une parfaite maîtrise des rythmes déclinés à toute vitesse. Patton, frais quinquagénaire, possède toujours sa célèbre gouaille et son timbre typé. Entre les morceaux, il prend une voix de baryton pour plaisanter avec la foule qui n’en demande pas moins. Connu pour son humour grinçant, son franc-parler et sa forte présence scénique, Mike poussera la plaisanterie jusqu’à inviter un fan sur scène. Ce dernier nous livrera une séquence de headbanging le temps d’un titre. On a bien ri.

Pas de répit pour les braves, le public en prend plein la vue et les oreilles sans défaillir. Et parce qu’il faut s’attendre à tout avec ces joyeux drilles, ils nous feront l’excellente surprise de reprendre un titre emblématique de la légendaire formation batcave, j’ai nommé Bauhaus. Dans un style décalé et surprenant, la voix caverneuse de Patton reprendra avec brio les paroles du titre Bela Lugosi’s Dead, perpétuant ainsi le mythe du vampire et de son célèbre acteur. Le crossover est réussi.

Dead Cross a délivré une performance précise et pointue avec une vitesse d’exécution à faire pâlir les apprentis-musiciens. Le quatuor ne s’est pas croisé les bras et a fait feu de tout bois. Hier soir, ce fut une belle démonstration.