Un deuxième album sombre et halluciné pour Vald
Le rappeur Vald publie vendredi un deuxième album sombre et halluciné, “Xeu”, avant une tournée et une série de court-métrages où il joue le premier rôle.
Dans “Xeu”, Vald, 25 ans, se concentre sur la partie sombre qu’il avait commencé à dévoiler dans “Agartha”, son premier album paru en 2017 et couronné d’un disque de platine.
Le premier extrait de l’album, “Désaccordé”, était déjà N°1 jeudi des plate-formes de streaming Deezer et Spotify en France quelques jours après la sortie de son clip. “Je rappe moins avec un sourire en coin, je m’assume de plus en plus”, a déclaré Vald. “Avant je me disais: j’ai une tête et une voix bizarre, je dis des trucs bizarres, j’abordais ça comme une blague. Maintenant je suis légitime”.
“J’aimerais tant faire la paix avec toi, avec moi/Oui mais non, ma bête noire me laisse pas assez d’espace”, scande Vald dans “Seum” (dégoût), le 2e titre de cet album écrit à l’été 2017 chez lui, à Aulnay-sous-bois. La musique, produite presque entièrement par son beatmaker Seezy, reste très électronique. La voix nasillarde du rappeur s’est étoffée, elle, au fil des concerts et des cigarettes. Mais entre egotrips et provocations hystériques, Vald suit le filon de son rap absurde et blindé de références inhabituelles dans le rap français.
“L’ésotérisme est une manière de prendre du recul, de voir que tout est connecté. J’ai une recherche spirituelle, une élévation quotidienne”, explique-t-il, lui qui se représentait en vitrail sur la pochette de son premier album. Pour le deuxième, la pochette est immaculée: “pourquoi pas?”, explique ce jongleur d’images qui fait une grande partie de sa promotion seul sur les réseaux sociaux (il précise qu’il ne connaissait pas le “White album” des Beatles).
Soutenu par près de 70 000 euros de dons sur une plateforme en ligne, le rappeur blondinet se lancera bientôt aussi comme acteur, en premier rôle d’une série de courts-métrages imaginés par les réalisateurs de ses clips. Avant de présenter son album dans une tournée des festivals du printemps à l’été (dont Lollapalooza à Paris en juillet), avant un Zénith de Paris à l’automne.
Et pourquoi ce nom, “Xeu”? “Toutes les théories pour l’expliquer sont disponibles sur internet”, lance-t-il comme un défi. “Ca peut être l’ecstasy (sa signification en argot, ndlr), la musique est très similaire à la drogue. Mais surtout, pour dire +Xeu+, on est obligés de sourire”, lance Vald, comme pour résumer son style au dixième degré.