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Bold #48

Ciao, et peut-être à bientôt !

 

On ne me l’a pas dit tout de suite à mon arrivée chez Bold. C’était au milieu du printemps, l’an dernier. Moi, je m’étais pointé comme chez Mac Do – « Comme je suis ». À peu près sûr de mon style : veste bleue, chaussures de ville en cuir noir, petite chemise Ralph Lauren à carreaux jaune, bleu et vert, peut-être même agrémentée de discrètes notes de rouge – depuis, ladite chemise a disparu dans un cercueil en plastique ! J’ai cru que si l’on ne me disait rien, c’était tout simplement parce qu’il n’y avait rien à redire. Jusqu’à ce que mes collègues féminines sortent de leur silence gêné et mettent des mots sur leurs grimaces contenues. J’ai alors compris que j’étais sans doute branché « là d’où je venais ». C’est-à-dire un monde coincé dans l’espace-temps, puisant son inspiration dans plusieurs époques… Comment ça, le polo rose et beige de la collection 2002, c’est plus possible? Quoi ma sacoche marron, qu’est-ce qu’elle a ma sacoche marron ? Ben nan, je ne porte pas de baskets pour aller bosser! Un vrai choc. Et une déroutante remise en question.

Ces quinze mois de mise sous tutelle stylistique ont transformé ma garde-robe. Aujourd’hui, même si je ne suis pas à l’abri d’enfiler des chaussettes turquoise sous un chino beige, je crois qu’il y a du mieux. Sûr que là où je vais, on m’aura toujours à l’œil. Car vous l’aurez compris – il est temps de verser une larme –, je file vers de nouvelles aventures… à l’autre bout de la capitale. On ne va ni se mentir, ni jouer les bonhommes : je rends les clés un peu triste de quitter cette équipe formidable – et délicieusement timbrée –, et ce magazine qui a tout le potentiel nécessaire pour qu’on s’éclate, autant nous à l’écrire, que vous à le lire.

Ces derniers mois, on a essayé d’ajouter des trucs cool, de donner plus de sens à nos critiques, de mettre toujours plus en avant les acteurs de la vie culturelle au Luxembourg, sans oublier ceux de l’autre côté de la frontière. Je n’ai aucun doute quant au fait que mon successeur se battra pour continuer à aller en ce sens et à penser à vous avant tout. Je lui laisse mes chaussons, ils sont encore tout chauds.

Quant à moi, je suis fier d’avoir pu vivre une expérience aussi rafraîchissante que fun, dépaysante, riche et passionnante. Je n’ai pas fini de me marrer en repensant à notre état général après certains bouclages : de l’œil rouge-sang de Julie M, notre graphiste, au fou rire interminable qui nous a pris avec l’infatigable Julie B, au Grand Théâtre, lors d’un ballet pourtant enivrant mis en scène par Marie Chouinard. De tout cela, je garderai forcément des souvenirs impérissables. Ça valait bien le sacrifice de quelques chaussettes fluo et polo à rayures…

 

Alors ciao, merci pour tout et peut-être à bientôt !

 

Raphaël Ferber

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