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Le Magazine

Bold #52

PEUR
DU DIMANCHE SOIR
Plusieurs mois après mon arrivée chez Bold, les bouclages se suivent et ne se ressemblent absolument pas. Enfin ça dépend. En effet, une seule chose reste inhérente au privilège de m’adresser à vous dans chaque magazine;
la thématique que je vais aborder dans mon édito. Car après avoir tout mis en oeuvre pour vous proposer un magazine qu’on ne cesse de faire évoluer, le moment d’y mettre la touche finale est arrivé. Dimanche 18h, me voici devant mon ordi, les Quatre Saisons de Vivaldi dans les oreilles – ça peut paraître étrange, mais l’écoute d’une oeuvre classique me donne l’inspiration-, avec la lourde tâche d’écrire l’édita du magazine qu’on fait partir
à l’impression lundi. Alors que je pourrais passer ma soirée devant Netflix avec je ne sais quelles victuailles à ma disposition, je me vois dans l’obligation de trouver un sujet ô combien intéressant, dont l’objectif sera de vous prendre par la main et de vous donner envie de découvrir ce numéro 52 que nous sommes fiers de vous présenter.

Seulement voilà, ce que je redoutais depuis le début est en train de m’effleurer. Beaucoup frémissent à son évocation. La hantise des pages opulentes, des lignes riches, des textes pleins de sens. Je l’ai souvent craint et voici qu’en ce dimanche soir grisonnant, le manque d’inspiration frappe à ma porte. Depuis des semaines, une multitude d’idées me viennent, mais aucune ne me paraît digne de votre regard avisé. Le processus d’écriture est quelque chose de formidable, d’intime souvent. On peint des images dans l’invisible, pour que d’autres puissent admirer ce que l’on imagine. Or, ce dimanche, la page blanche rôde. L’absence d’idées, les phrases et les mots qui viennent mal ou ne viennent plus. La panne d’inspiration, l’inhibition, le vide. Pour Mallarmé, l’angoisse de la page blanche correspondait à la crainte de la salir par une inspiration trop banale.
L’inspiration et la banalité, parlons-en du coup. Chez Bold, nous essayons de faire en sorte, à chaque numéro, de nous distinguer, à travers nos choix – qu’ils soient éditoriaux ou artistiques. Cette démarche nous permet de vous proposer un contenu original, afin, chaque mois, de vous surprendre. A travers son offre pléthorique de titres, le Luxembourg possède un univers médiatique extrêmement dense. Évidemment, cette profusion
constitue une richesse qu’il faut absolument perpétuer et dont il faut se réjouir.

Malgré tout, la difficulté de se distinguer en est évidemment exacerbée, et l’on peut facilement être tenté de puiser l’inspiration chez les autres. Or, pour que chacun puisse se différencier, il est important de faire naître une identité forte, née de ses propres choix, afin de capter des communautés d’intérêts. Raconter le monde à hauteur de ses lecteurs et ne pas observer la presse- magazine en particulier- qu’à travers le prisme de la réalité économique. De mon côté, j’ai encore la candeur de penser que la passion et la volonté d’affirmer une véritable identité doit rester

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