Le Magazine
Bold #64
Enfant, la rentrée a toujours été pour moi l’un des meilleurs moments de l’année. Bien évidemment, ce sentiment s’est atténué avec l’arrivée
de l’adolescence, mais je garde encore de doux souvenirs des premiers jours de septembre à sortir mes stylos flambant neufs avant d’apposer ma plus belle écriture sur des cahiers encore épargnés par les aléas d’une année scolaire mouvementée. Outre l’effervescence de retrouver mes nouveaux – surtout nouvelles – camarades de classe, je n’ai jamais ressenti une quelconque mélancolie à voir les beaux jours s’éloigner et avec eux les souvenirs d’un été qui venait de s’écouler.
Malgré tout, je dois bien admettre que l’été est synonyme de merveilleux moments entre proches, de découverte de paysages magnifiques ou encore de fêtes à n’en plus finir. On garde tous, et moi le premier, des images de fabuleux voyages, de soirées à refaire le monde à la belle étoile ou de guimauves grillées autour d’un feu de camp (bon honnêtement je n’ai jamais pratiqué, mais ça à l’air sympa et ça collait parfaitement avec mon propos). Pourtant, la réussite d’un été peut se comparer au réveillon de la Saint-Sylvestre. On peut très bien se retrouver à la soirée de l’année à en rendre jaloux Gatsby le Magnifique ou bien débarquer au dîner de votre oncle Patrick (désolé pour tous les Patrick pour qui ça ne doit déjà pas être facile) avec la rediffusion du Père Noël est une ordure en fond sonore. Fort heureusement, l’enfance étant déjà bien loin pour nombre d’entre nous, nous sommes désormais en mesure d’être maîtres de notre été et de l’orienter sur ce qu’il sera ou ne sera pas.
Complètement, au hasard, prenons l’exemple de celui qui vient de s’écouler. Si nous vantions les mérites du tourisme local dans notre précédente édition, je dois me repentir auprès de vous et admettre m’être octroyé quelques jours de vacances au-delà des frontières grand-ducales. À défaut d’avoir flâné tout l’été sur les sentiers du Mullherthal, j’ai finalement posé mes valises sur la côte ouest-française et plus précisément au Cap Ferret. Alors que Les Petits Mouchoirs est le film le plus surcoté
de l’histoire par la bobosphère et que les huitres (seul mets que vous trouverez à des kilomètres à la ronde) restent un concept culinaire que je ne comprendrai jamais, je me suis retrouvé – consciemment – dans ce spot aussi surévalué que le film qui l’a rendu célèbre. Si les images d’embouteillages de cyclistes transportant des paniers de crustacés me hantent encore, je dois bien admettre qu’un tour à la Schub’ à déguster des Gromperekichelcher aurait pu m’aider à estomper cette réminiscence.
Finalement, bien qu’elle soit un peu particulière, Covid oblige, savourons cette rentrée autant que les autres, et n’oublions pas d’avoir une pensée pour ceux qui ont mangé des tartines tout l’été…
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