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Esch lance sa nouvelle Biennale culturelle ce week-end

Par Fabien Rodrigues / Photo : @Kalimba

Elle avait été annoncée en grande pompe fin 2023, la voici : la nouvelle Biennale d’Esch-sur-Alzette fait son lever de rideau ce week-end, avec une programmation faisant la part belle au nouveau cirque et au numérique…

La volonté est claire : après avoir revêtu le statut très prestigieux de « Capitale Européenne de la Culture » en 2022, avec beaucoup de beaux événements, mais aussi quelques couacs en matière de management et de livraisons de projets, Esch-sur-Alzette entend bien devenir une capitale culturelle, point. Et ce nouveau projet de Biennale, présenté en décembre dernier, est censé incarner de manière pérenne cette volonté forte évoquée alors à l’unisson par ses parties prenantes – la Ville d’Esch, l’asbl frEsch et les institutions culturelles de la commune. Cinq mois et des poussières plus tard, il est donc temps de profiter du résultat grâce à un grand week-end d’ouverture qui va investir les rues eschoises et bien plus…

Une thématique transversale et le plein d’ambition

Si la ligne artistique de cette nouvelle Biennale est clairement multidisciplinaire, c’est le thème transversal « Architectures » qui a été choisi pour accompagner son image et son programme. Le terme est ici à prendre dans un sens de co-construction et de base au renouveau culturel voulu plus qu’au sens plus commun, la programmation de ce week-end inaugural étant notamment axée autour de deux parcours citadins – l’un dédié au cirque contemporain, l’autre aux arts numériques.

« Esch-sur-Alzette est un terrain de jeu, littéralement, puisque dans quelques jours ce sont des acrobates, des danseurs, des peintres, des musiciens et des artistes venus de tous les horizons qui viendront réenchanter la ville. Nous jouons désormais dans la cour des grands, soyons-en fiers. Avec les artistes les plus talentueux issus des manifestations culturelles les plus reconnues (Cirque du Soleil, Festival international du film de Venise, Super Bowl…) la Biennale offre aux Eschois une porte d’entrée exceptionnelle vers le monde artistique contemporain », promet ainsi l’organisation dans son édito. De l’ambition à revendre, c’est bien, et la programmation à la fois pointue et familiale de ce week-end semble aller dans ce sens…

©Pierre Soissons

Une véritable immersion culturelle (mais peu de fête)…

Les deux parcours citadins sont en effet très prometteurs et pourraient bien nous en mettre plein les mirettes. Dans un premier temps, le parcours circassien « La Ville fait son cirque » de samedi souhaite « transporter les spectateurs dans un monde où tout est possible » avec un « huit spectacles préparés par différentes compagnies : la roue de la mort qui défie la gravité, des trampolines version XXL, les acrobates en lévitation, des balles de ping-pong qui fusent d’un côté à l’autre ». Il ne faudra pas louper les performances des compagnies Furinkaï, La Meute ou l’Immédiat ou encore la sculpture gonflable géante Architects of Air Luminarium – Timisien…

Chaque soir, c’est le spectacle nocturne « Reesch E’vol » – qui fusionne art contemporain et arts du cirque pour explorer la métamorphose d’Esch-sur-Alzette – qui sera présenté au Domaine Schlassgoart (Building 5). Avec plus d’une trentaine d’artistes sur scène, le spectacle mêle des acrobates talentueux aux carrières internationales à des danseurs locaux prometteurs, spécialement sélectionnés et formés aux côtés d’une équipe artistique exceptionnelle. Le scénario original de Sean McKeown (Cirque du Soleil), est orchestré par Crystal Manich et Mukhtar O. S Mukhtar, ayant notamment démontré leur talent lors d’événements d’envergure comme la mi-temps du Super Bowl ou encore la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin.

Ensuite, un second parcours plongera quant à lui le public de la Biennale au cœur de l’ère numérique. « Le net et le Cloud sont accessibles d’un clic et à tout moment, comme des objets invisibles et vaporeux. Mais en réalité, ils reposent sur une infrastructure colossale qui s’étend de manière tentaculaire à l’échelle de la planète. Centres de données, câbles souterrains, câbles sous-marins intercontinentaux, antennes et satellites constituent cette infrastructure décentralisée et interconnectée qui fonctionne comme un réseau de réseaux. Paradoxalement, son omniprésence dans nos vies nous fait souvent oublier les enjeux énergétiques, politiques, culturels et sociaux liés à son déploiement et son utilisation » : voici le constat paradoxal qui sert de point de fixation à un parcours de 7 projets artistiques reliant cinq lieux clés du centre-ville d’Esch-sur-Alzette et permettant de « découvrir et de mieux comprendre les implications écologiques, politiques et sociales de cette infrastructure par le biais de l’art ».

Ce parcours est en l’occurrence curaté par la nouvelle plateforme Elektron, entité de découverte et de réflexion sur l’art, les technologies, les sciences et les questions de société basée à Esch et dont la programmation est assurée par deux figures bien connues de la culture au Luxembourg : Françoise Poos, Directrice artistique et scientifique et le jeune curateur Vincent Crapon.

Enfin, si les portes ouvertes dominicales du Conservatoire de Musique constituent certes un petit volet « populaire » pour ce week-end d’inauguration, il est dommage de ne pas voir au programme un grand bal populaire (ou autre manifestation festive du même acabit) comme cela avait été évoqué lors de la présentation du projet et qui aurait ajouté en cohésion avec la promesse d’ensemble d’inclusion et d’ancrage local… Il faudra peut-être attendre d’autres dates clé de la Biennale, active jusque fin septembre. À bon entendeur !

Mais c’est quoi frEsch ?

Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas encore, l’asbl frEsch coordonnera à la fois le label « Esch Capitale Culturelle » et la Biennale « Architectures ». Préexistante mais constituée pour succéder à la Capitale européenne de la Culture et embrasser ses valeurs, frEsch se positionne aujourd’hui comme une institution culturelle locale visant le rayonnement culturel international d’Esch-sur-Alzette. Son objectif est de rassembler les acteurs culturels clés de la ville pour poursuivre la métamorphose d’Esch-sur-Alzette. Les principales missions de frEsch comprennent « la production et l’accompagnement de projets culturels, la connexion des ressources culturelles locales, la stimulation économique par le biais de la culture, la gestion du label « Esch Capitale Culturelle » et la promotion de projets culturels à l’échelle internationale ». Des exemples ? Facile : la Nuit de la Culture et les Francofolies d’Esch, vite devenues incontournables dans la Grande Région…

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