FLUX
David Altmejd expose ses sculptures surréalistes depuis une vingtaine d’années dans les grands musées du monde. Fort d’une immense diversité dans son travail artistique, le Canadien combine les matériaux pour créer un bestiaire de créatures, formes et silhouettes qui prennent forme depuis les vastes univers de type comme Cronenberg, Lynch ou encore l’écrivain argentin Jorge Luis Borges. David Altmejd est finalement comme une sorte de biologiste de l’étrange, sans cesse à composer des êtres venant de polymorphes dynamiques et semblant se métamorphoser à l’infini.
Une expo’ associée à celle de Franz Erhard Walther dans la programmation du Mudam dans les liens qu’entretiennent les des deux expo’ dans le rapport au corps. Dans chacune des deux expositions le spectateur doit se positionner dans l’espace, il doit réfléchir à son implantation.
L’espace qui semble être au coeur des considérations du Canadien qui explique avoir dû lutter avec cette nef centrale, à dimension cathédrale, théâtrale. “Les figures devaient modifier cet espace gigantesque. J’avais l’impression de devoir me battre avec cet espace”. Installé au rez-de-chaussée du Mudam et de façon monumentale dans la grande nef du musée, les géants de David Altmejd siègent fièrement au coeur du Mudam. “Je veux faire fonctionner la sculpture comme un corps organique qui se déploie dans l’espace. Créer des tensions entre le repoussant et le séduisant. S’il n’y a pas de tension, pour moi, l’objet n’existe pas”. explique l’artiste en parlant de ses pièces, sorte de maquettes organiques entourées de Plexiglas, exposées dans les sombres galeries autour de la nef. La sculpture est pour lui pleine de narration. Les fils tendus sont comme des fils narratifs qui ne traceraient pas des histoires mais plutôt feraient circuler des énergies. “Tout doit se mettre à vibrer et faire circuler l’énergie, celle contenue dans l’objet. La presse met toujours en avant la dimension fantastique de mon travail mais moi je me considère comme un Process Artist. Les objets sont conçus dans mon atelier. Je conserve les accidents techniques, ils sont comme des cicatrices qui contiennent de l’énergie.”
«La narration sous-jacente de ses œuvres confronte l’observateur à d’innombrables questions sans réponse.» Partez à la rencontre de ses statues colossales aux détails surprenants dans un méandre de plexiglas, un voyage inattendu.