Hervé : « Je ne veux pas m’inventer de personnage »
Crédit photo : @ Lorelei Buser Suero
Un murmure rauque et poétique. L’esprit de Bashung flotte dans l’air. Et puis, des beats, très clairs. Ainsi débute Mélancolie FC, titre éponyme du premier EP d’Hervé, l’une des plus grosses révélations françaises 2019. Signé sur le label d’Eddy de Pretto – dont il a d’ailleurs fait la première partie – Hervé sera aux Trinitaires ce week-end, dans le cadre de Zikametz. On a eu le temps de lui poser quelques questions avant son premier concert à Metz.
Qui es-tu ?
Je m’appelle Hervé, j’ai 28 ans, j’habite à Paris. Je fais de l’électro : j’écris, je chante, je produis. Je fais tout, tout seul, dans ma chambre. Je sais pas quoi te dire de plus (rires) !
Pourquoi avoir choisi de t’appeler juste ‘Hervé’ en tant qu’artiste plutôt que prendre un nom de scène ?
Je n’avais pas envie de tricher, je voulais dire les choses comme elles étaient, me raconter pour de vrai. Je ne voulais pas me cacher derrière un personnage comme le font certains artistes. Je ne veux pas m’inventer de personnage, comme Christine, par exemple.
Tu te racontes d’ailleurs beaucoup dans Mélancolie FC, ton premier EP. Être authentique est fondamental pour toi ?
Clairement. Mais être authentique ne veut pas dire être toujours le même. On a tous en nous différentes facettes : on ne se comporte pas de la même façon selon que l’on est avec ses potes, sa copine ou sa famille. C’est parfois difficile d’être soi-même. Malgré tout, je voulais raconter cela et le faire à fond. Être entier, il n’y a pas de second degré : certains morceaux sont plus sombres, d’autres plus lumineux. La somme de tout cela est une ébauche de qui je suis.
Avant que l’on te connaisse sous le nom d’Hervé, tu faisais partie d’un duo : Postaal. A quel moment as-tu décidé de te lancer seul ?
Ces deux expériences ne sont pas venues l’une après l’autre, mais se sont façonnées ensemble, en même temps. J’ai commencé à écrire des textes et à chanter en 2015-2016, alors que Postaal débutait. Je n’ai pas arrêté, sans pour autant me dire qu’une fois Postaal terminé, j’en ferai quelque chose. Je n’ai pas repoussé l’échéance. A l’époque, ce n’était pas le moment, j’avais trop de responsabilités sur ce projet. Et puis un jour, c’est devenu une évidence que je le fasse. Je l’ai fait.
Dans tes nombreuses vies, et avant Postaal, tu as également songé à faire carrière dans le foot. As-tu des regrets ?
Aucun. J’ai fait du foot pendant 10 ans, comme tous les gosses de mon quartier. Ce sport était toute ma vie et a rythmé toute mon enfance et mon adolescence. J’avais des qualités, mais ça ne s’est pas fait. Et tu veux la meilleure ? C’est bien mieux comme ça, j’aurais été un piètre joueur pro (rires) ! Je n’ai aucun regret, aucune rancœur. J’aime ce sport, j’aime jouer ; mais en comparaison, la musique me fait ressentir trop de choses.
Quel est l’artiste que te places au-dessus de tous les autres ?
Sans hésiter, les Daft Punk. C’est le truc le plus fort de l’histoire de la musique actuelle. De par le mystère qu’ils ont créé – et qu’ils ont su conserver, aujourd’hui encore, personne ne connaît leur identité -, de par leurs sons, leurs clips et même les quelques projets qu’ils ont faits pour d’autres artistes. Ce sont des légendes vivantes ! Ils me font péter les plombs (rires) !
Un autre artiste qui fait largement partie de tes influences, c’est Alain Bashung. Peux-tu nous parler de ta rencontre avec lui et son univers ?
C’est venu plus tard, bien après les Daft Punk, pourtant, j’ai dû en écouter toute mon enfance. Ma mère écoutait Bashung ou encore Jacques Higelin. Mon enfance a été bercée par leurs voix, leurs albums qu’on écoutait inlassablement, en boucle, même les morceaux qui n’étaient pas des tubes. Bashung est un génie, un chercheur d’or (sourire). Sa voix, ses productions… tout, chez lui, est incroyable !
Tu as fait les premières parties d’Eddy de Pretto ou de Clara Luciani. Tu ressens quoi lorsque que tu arrives sur scène ?
C’est un truc complètement fou. Tu es là devant 6 000 personnes. Personne ne te connaît, ils sont en train de discuter et toi tu arrives et tu commences à chanter. C’est un saut dans le vide, littéralement. A ce moment, tu ressens un drôle de mélange entre peur et excitation, tu as une montée d’adrénaline. Tu n’es pas conscient de ce qu’il se passe. C’est un truc dingue.
Tu seras à Metz samedi pour le festival Zikametz. Tu attends quoi de cette date ?
Je suis super content. Je ne suis pas souvent venu dans le Grand Est, et la salle où je vais chanter est complètement incroyable (il sera aux Trinitaires, ndlr.). Je suis impatient.
Quels sont tes projets ?
Une tournée cet automne, avec 15 dates dont une parisienne, le 4 novembre. Je bosse toujours sur mon premier album…
Hervé sera à Metz samedi 21 septembre pour la 16e édition de Zikametz. Retrouvez toutes les infos de l’événement ici.