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Hundreds, cent raisons de les écouter!

Texte Godefroy Gordet

Frère et sœur, Philipp (1975) et Eva (1981) forment Hundreds, un groupe fondé en 2008 et originaire de Hamburg. Depuis bien longtemps les frangin/frangine développent un son électro pop lyrique. Sorti en 2010 sous le label Sinnbus de Berlin, leur premier album éponyme Hundreds signe déjà la tessiture douce et intime du duo. Une musique moderne aux traits influencés par le travail de Björk ou Radiohead qui les emmènera à créer Variations en 2011, un album de reprises, de «cover» et de remix, entre expérimentations, réinterprétations, et hommages. Dès lors, connu à travers l’Europe, Hundreds sort Aftermath en 2014 et confirme plus encore sa présence au sein du monde de l’électro expérimentale et symphonique. Tame The Noise, arrive à point, comme pour «boucler la boucle», disent-ils, après une tournée sans fin. Ce dernier disque représente leur musique sous sa plus pure des formes. Sans florilège, l’électro est dépouillée, minimale, seul un piano, une voix et quelques beat chauds et intimes font le job pour donner à entendre un son réduit mais vaste qui prend place, là où on ne l’attendait pas. Eva, l’une des moitiés de Hundreds, s’attarde sur nos questions avant de s’embarquer pour d’autres concerts cet été, entre les Rotondes et l’Allemagne…

  • Que représente la musique pour vous?

La musique est pour moi la chose la plus importante dans la vie. Une bonne chanson peut changer ton humeur, ta journée ou même ta vie.

  • Avec cette électro synthé/symphonique sous une voix claire à la fois omniprésente et vagabonde, il y a comme plein d’expérimentation de sons dans votre musique… Vous pouvez poursuivre cette idée?

Nous aimons tous les deux la musique pop expérimentale. Nous aimons les artistes qui changent leur approche d’un album à l’autre et qui cherchent à créer de nouveaux sons à chaque chanson, comme Björk ou Radiohead.

  • Depuis les titres Circus et Aftermath sortis en avril 2014 vous êtes de plus en plus visibles sur la scène européenne, Aftermath a t-il été un album déterminant pour vous?

Bien sûr! Chaque album est unique et un album clé. Personne ne devrait faire de la musique s’il ne sent pas les choses de cette façon. Notre premier album est toujours très important pour nous. Nous avons déjà commencé à travailler sur le 3ème album et nous voulons grandir encore.

  • Tame The Noise est sorti le 26 juin dernier. Sur ce nouveau disque vous abandonnez les bases électro’ des deux précédents albums, pourquoi? 

La base électronique est toujours là mais il est vrai que certaines chansons sonnent différemment, de façon plus organique (naturelle, ndlr). On se rend compte que Circus sonne un peut «folk». On s’est demandé si ça se faisait de changer notre son de manière aussi significative. Mais je pense que nous avons écouté plus attentivement les «sonorités pures». Au final, ce sont elles qui ont conduit l’album. L’album en entier est un voyage. On a du folk, des chansons «organiques», mais aussi une électro profonde, des sons presque industriels comme sur Rabbits.

  • Avec les beat minimalistes que vous utilisez dans la plupart des titres de Tame The Noise, avez-vous l’impression de changer un peu de registre?

Non, je pense que nous somme toujours un groupe électro pop. Et qui sait comment sonnera le prochain album (rire)?

  • Vous faites une jolie reprise de Who is It de Björk, au piano, quelle influence a la musique de Björk sur votre travail?

Une énorme influence. J’écoute sa musique depuis que j’ai 13 ans. J’adore son travail. J’aime ses paroles originales, son monde intérieur, sa «björky way» pour créer des mélodies. Elle est un brillant exemple de la façon dont on développe un art au fil des années.

  • Quelles ont été vos inspirations pour écrire Tame The Noise?

Nous avons écouté beaucoup de musique pendant la production de Tame The Noise. Mais la majorité de nos idées sont venues en salle de répétition. Nous avons beaucoup varié les instruments avec lesquels nous avons travaillé le son et ça a été d’une grande influence dans la réécriture de certaines chansons. Pour la première fois, nous avons travaillé avec un batteur en live. Nous avons un Fender Rhodes (mini piano, ndlr) et un Glockenspiel (sorte de carillon, ndlr) sur scène. Notre musique est créée sans aucun beat issus d’un ordinateur. Juste quelques synthés, et du direct. Le tout a été enregistré en live. Nous avons aussi enregistré nos précédents concerts, ce qui a beaucoup influencé notre son.

  • Pour reprendre le titre, sur cet album, pensez-vous avoir réussi à apprivoiser le bruit?

Pas vraiment. Mais l’album n’est pas aussi «dancy» que lors de nos concerts «normaux». Tu peux parfaitement l’écouter dans un théâtre.

  • Qu’avez-vous prévu pour votre concert aux Rotondes le 26 juillet prochain?

Nous allons jouer notre dernier disque Tame The Noise. Ce n’est pas un show plein de lumière ou d’installations vidéo, c’est juste de la musique.

  • Où serez-vous demain?

Nous serons chez nous, dans notre maison, à écrire dans le jardin.

Eva et Philipp seront en concert cet été, le 26.07 aux Rotondes dans le cadre du Festival Capital Sounds, le 08.08 au Summer’s Tale Festival de Luhmühlen, le 15.08 au Freifeld Festival de Oldenburg et au Alinae Lumr Festival à Storkow.