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Jaeger-LeCoultre : une précision ancrée dans son temps

Par Fabien Rodrigues

Lors du salon Watches & Wonders 2024, la précision était élevée au rang de vertu cardinale chez Jaeger-LeCoultre. Elle s’applique aux prouesses techniques et artisanales des modèles de la Maison horlogère bien sûr, mais le design n’est pas en reste. Lionel Favre, son product design director, nous prouve lors d’un entretien exclusif que le design est, lui aussi, garant du passé, du présent et du futur de la « Grande Maison »…

Bonjour Lionel. Comment définir aujourd’hui la place du design au sein de la Maison Jaeger-LeCoultre  ?

Tout d’abord, je commencerais par dire que nous avons un avantage non négligeable : celui de notre manufacture, avec ses 200 ans d’histoire et ses 180 métiers. Le design peut y être placé au centre du développement produit, puisqu’on fabrique nos mouvements, ce qui veut dire qu’on a la capacité de penser le mouvement esthétiquement dès le départ. On ne parle pas de design de cosmétique ici, mais plutôt d’un design de sens et fondamentalement collaboratif : de nombreuses discussions entre ingénieurs, designers et artisans ont lieu, ce qui nous permet d’anticiper ce que l’appellerais un peu l’essence de l’horlogerie : la somme des détails et des savoir-faire  qui vont permettre de donner cette « valeur perçue » d’un modèle…

Ce sont des savoir-faire que vous redécouvrez au fil des saisons ?

Tout à fait ! Il y a tellement d’aspects et de tâches différents mis en œuvre dans une de nos montres, on redécouvre et on s’étonne de tout cela assez régulièrement ! Mais cela nous permet aussi de tout poser sur la table dès le départ et de mettre en avant  et en lumière ces savoir-faire, de ces métiers au-delà de l’émotion finale, tout particulièrement sur ce salon avec les différents ateliers d’artisans qui incarnent ce dialogue, ce rebond entre technique et esthétique caractéristique de l’horlogerie. Cette notion de beauté mécanique, qui se cache parfois dans de moindres détails, bien loin d’une démarche ostentatoire, qui décore le mouvement avec des références séculaires, se trouve constamment au centre des valeurs et de l’image de notre Maison.

@JohannSauty

En tant que Directeur du Design, comment continuer à amener cet héritage historique dans le présent et le futur ?

Mon rôle est d’essayer de bien comprendre et faire comprendre le « cadre » de la marque Jaeger-LeCoultre, ce qu’ont construit mes prédécesseurs avec une certaine vision dans le temps, sur le long terme. Il est donc important de respecter cela, ne pas casser ce qui a été fait avec soin. L’égo est donc à mettre au tiroir au profit de la culture horlogère pour aborder la tâche avec sérénité, sans pour autant oublier la passion du métier ! Bien sûr, il faut tester et proposer des choses créatives, mais cela ne doit pas être un but en soi, faire partie des ingrédients de la recette. La continuité, la connaissance, la maîtrise cognitive de ce qu’implique la réalisation effective d’un design ou même d’une simple modification sont à mon sens des éléments essentiels dans la transmission des valeurs de la Maison auprès des jeunes générations, qu’elles soient à un bout ou l’autre du processus de fabrication…

Cela a-t-il été votre parcours personnel ?

Je suis bijoutier-joailler de formation, d’une époque – pas si lointaine – où l’on apprenait le dessin de manière très académique. Les deux mondes sont assez proches, de par l’échelle ou l’utilisation de métaux et des pierres, mais c’est la passion qui m’a fait « glisser » vers l’horlogerie…

Selon vous, qu’apporte le design d’une belle montre à un niveau plus humain, plus social ?

C’est avant tout pour moi un grand vecteur d’émotion. C’est le premier contact avec l’objet, via la vue et le toucher, avant la découverte de l’aspect technique et artisanal qui se cache derrière. C’est assez fondamental, puisque la montre est censée faire ressortir la sensibilité de celle ou celui qui la porte, de véhiculer quelque chose d’agréable, de positif. Je ne suis pas vraiment philosophe, mais je pense que c’est déjà une chose forte de pouvoir faire ressortir cela !

Intéressons-nous aux nouvelles générations de collectionneurs : comment réfléchit-on à cette cible particulière ?

Nous n’avons pas d’approche communicative ciblée sur les jeunes collectionneurs, nous parions plutôt sur notre authenticité, que nous maitrisons. Je suis persuadé que cela parle beaucoup aux jeunes, car elle amène du sens, dans un contexte qui en manque de plus en plus… Ces jeunes collectionneurs sont rompus aux discours marketing et cherchent autre chose, ils arrivent chez nous assez souvent par l’intermédiaire de l’iconique Reverso – notre meilleur ambassadeur – et vont ensuite plus loin si la connexion se fait avec le reste de l’univers Jaeger-LeCoultre.

Très personnellement, quel modèle aimeriez-vous voir par hasard au poignet d’une jeune femme ou d’un jeune homme ?

Je vais être obligé de vous dire la collection Duometre, lancée en 2007 et que nous relançons actuellement. Une véritable rencontre entre l’art mécanique et le design – et je dois avouer que j’ai un petit faible pour cette interprétation, complètement redessinée pour l’occasion. Un design tout en rondeur, très doux, qui tranche avec ce qui se fait pas mal chez nos concurrents en ce moment, avec des modèles plus egdy, plus aiguisés… Derrière le cadran : un chronographe à double source d’énergie pour une meilleure distribution de celle-ci et une plus grande précision : une pour les complications et une pour la régularité. Cette innovation est déclinée sur trois modèles : un Quantième Lunaire, une Chronographe Moon et un Heliotourbillon exceptionnel, véritable épitomé de la précision si chère à notre Maison…

Merci Lionel !

Ce format est également à retrouver dans le nouveau Bold Magazine #86, à lire en ligne ici!

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