Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

Jupiter’s Moon, des super-héros hongrois… Mais pas que !

Texte : Jonathan Blanchet

Le 70e Festival de Cannes continue de dévoiler sa sélection. Étrange objet filmique, Jupiter’s Moon passe du film d’anticipation à celui de super-héros versant Europe de l’Est. Malgré de grandes ambitions formelles, il perd le fil de son propos.

En tentant de passer en Hongrie, Aryan, un migrant syrien, perd la trace de son père. Sous le feu de la police des frontières, il se met soudain à léviter très haut au-dessus du sol. Car Aryan a des capacités particulières, devenant soudain le centre de toutes les attentions. Il fait la rencontre d’un médecin bien décidé à exploiter ses pouvoirs pour amasser beaucoup d’argent…

Salué sur la Croisette avec White God (Grand Prix de la Catégorie de la section Un Certain Regard en 2014), le hongrois Kornél Mundruczó revient à Cannes avec un film gonflé d’ambitions filmiques, mais qui se révèle incohérent et désordonné sur le fond. Le carton introductif semblait augurer d’un film d’anticipation où sont évoqués des transferts de population vers une planète lointaine où il fait bon vivre… Deux heures après, Jupiter’s Moon ne s’est pas cantonné à ce seul genre, empruntant carrément les codes du film de super-héros et du drame familial, le tout doublé d’une métaphore de la crise migratoire (puisque la Jupiter du titre n’évoque rien d’autre que l’Europe). A l’image de sa saisissante scène d’ouverture, Jupiter’s Moon tente beaucoup, échoue souvent, mais a le mérite d’imposer un véritable exercice de style… plombé par un scénario girouette qui ne sait plus où donner de la tête et étire son intrigue à l’extrême, le rendant résolument indigeste.

JupitersMoon_Bold3