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Kitty, Daisy & Lewis, en famille!

Texte Godefroy Gordet

Kitty, Daisy and Lewis est un groupe familial composé de trois frères et sœurs, leurs parents (maman à la contrebasse, papa à la guitare) et le trompettiste jamaïcain de légende Eddie «Tan Tan» Thornton. Ensemble ils jouent un grand mélange de musique qu’ils ont fini par définir comme du «Shock & Roll»… Emportés par leur style 50’s, les trois Londoniens à leur début font très vite taper du pied. Le rythme est plus fort que tout chez ce trio où résonne boogie woogie, rock’n’roll, rockabilly, ska, ou encore rythm’n’blues. En costumes, briqués et dépoussiérés, le groove des jeunes musiciens installés à Candem, force l’écoute tant l’énergie musicale y est contagieuse. Rien de bien étonnant finalement, quand on sait que les frères et sœurs Durham baignent dans la musique depuis toujours, avec un père guitariste et ingé son, Graeme Durham, et une mère qui jouait de la batterie pour le groupe post-punk The Raincoats, Ingrid Weiss. Aujourd’hui, chacun multi-instrumentiste, les trois énergumènes du Nord de Londres font de plus en plus parler d’eux avec, notamment, The Third, un dernier album unique en son genre et jubilatoire. Daisy, revient, pour nous, sur des bribes de parcours… 2

  • Comment est venue la musique dans votre trio familial?

Nous avons grandi baigné dans la musique. Notre mère avait une grande collection de disques, principalement des années 60 et 70 et pas mal de musique obscure. Mon père jouait de la guitare et chantait beaucoup, donc nous avons découvert la musique naturellement. Nous avons eu un piano et des Bongos et on jouait beaucoup.

  • De quoi est influencée votre musique?

Je suppose nos parents initialement. Bien sûr nous sommes influencés par de nombreux artistes. Mes influences principales sont les Kinks, Trex, Garry Glitter, Desmond Dekker, Louis Jordan, Suzi Quatro, les Velvet Underground et Abba.

  • Vous utilisez de nombreux instruments dans vos compositions, quelle formation avez-vous reçu chacun de vous?

On a jamais eu de formation musicale à part des cours de piano mais notre professeur a abandonné car nous voulions jouer du Rock’N’Roll et nous ne faisions jamais nos devoirs!

  • Entre frère et sœur, il y a toujours des petites querelles. Quelles sont les vôtres?

Nos disputes habituellement partent souvent des essais et nos recherches de sons. Elles tournent généralement autour de choses stupides comme les ajustements de l’ampli ou quand quelqu’un joue à une fausse vitesse.

  • Rock, Roots Rock, Rockabilly, depuis votre premier album Kitty Daisy & Lewis, vous jouez avec les sous-genres du rock. Qu’est-ce qui vous fascine dans ce style en particulier?

Nous avons commencé à jouer les chansons que nous jouions avec notre père à la maison. Il n’y a pas vraiment de fascination. Au fil des années, nous avons découvert plein de différents types de musique et aujourd’hui on écrit nos propres chansons. Notre musique a beaucoup évolué depuis notre premier album.

  • Avec Smoking In Heaven, vous signez quelques titres pop ou country, il y avait là, le besoin de toucher d’autres sonorités, d’autres influences?

Non. Nous n’avons jamais délibérément pensé au style que nous sommes en train de jouer. Nous jouons comme on le sent et je suppose que maintenant nous avons découvert notre gamme de styles.

  • Votre dernier disque The Third est sorti le 26 janvier dernier, aujourd’hui, avec lui, vous faites le tour du monde. Quels sont les retours?

Les retours sont très positifs. Les concerts se passent incroyablement bien. Bien sûr il y a quelques personnes qui se plaignent du changement dans notre musique depuis le dernier album, mais ça me rend heureuse, car nous essayons de créer quelque chose de différent. C’est ennuyeux de rester sur la même chose tout le temps.

  • Comment s’est passée la composition de cet album?

Nous écrivons tous nos propres chansons. Nous avons tous notre façon d’écrire. D’habitude, ça vient comme quelque chose qui éclate dans ma tête. Une ligne, ou une mélodie et je fais ensuite les accords au piano. Une fois que j’ai quelques lignes et je sais quel sujet abordera la chanson, les textes viennent assez facilement. Quand on commence à les travailler ensemble, on les joue jusqu’à ce qu’elles groove comme il faut. Nous avons passé un mois à répéter et arranger les chansons tout en construisant notre studio à Camden. Nous avons enregistré sur une machine 16 pistes ce qui signifie que nous avons beaucoup joué avec les cordes, les chœurs etc, heureusement, Mick Jones (The Clash) nous a aidés à produire l’album.

  • Comme dans les autres albums, dans ce troisième on retrouve l’essence même de la musique des années 50-60 avec une forme de modernité, de renouveau. Comment faites-vous pour garder autant d’authenticité dans votre musique?

Je suppose que c’est en partie dû aux instruments et à notre studio analogique. Quoi qu’il arrive quand nous jouons nous utilisons des vrais instruments et peu importe le style nous gardons toujours notre ressenti. On ne voit pas vraiment ça comme quelque chose des années 50 ou 60.

  • Quel sentiment avez-vous par rapport à la diffusion actuelle de la musique?

Il y a eu beaucoup de changement dans le business de la musique ces dernières années. La plupart de la musique est aujourd’hui sur Internet et tu n’as plus à l’acheter pour écouter ton artiste favori chez toi. Ça veut dire que c’est vraiment plus dur de gagner sa vie en faisant de la musique, mais en même temps, c’est très bien pour la diffusion. 

  • Qu’écoutes-tu le matin avant de commencer ta journée?

En général, écouter de la musique n’est pas la première chose que je fais le matin car Kitty vit en dessous de chez moi. Habituellement j’allume la télé en me levant. La dernière fois que j’ai écouté de la musique un matin, c’était une compilation funk que j’ai sur cassette depuis des années. Suivi d’une cassette où il n’y a qu’une chanson dessus. Monkey Chop de Dan I. C’est une chanson que mon père a remixé quand j’étais gamine. J’étais dans son studio et j’ai adoré la chanson dès que je l’ai entendue, alors il l’a mise sur une bande pour moi. Ça a toujours été ma chanson favorite.

  • Le 30 octobre prochain vous prenez possession de la scène de l’Atelier à Luxembourg. Qu’avez-vous prévu?

Ce sera le premier concert de notre tournée. Nous allons jouer principalement les chansons de notre dernier album. Comme d’habitude nous allons échanger les instruments. Préparez-vous à vous déchirer les tympans!