La playlist de Seba #7 : de Rome à Aya
Dans chaque numéro de Bold Magazine, notre truculent expert Sébastien Vécrin, aka Seba, aka Le Sebu, aka La Villeuh Roseuh nous fait profiter de ses dernières trouvailles musicales. Et comme c’est plutôt pas mal, on ne voit pas pourquoi on ne partagerait pas ça avec vous sur le web. Et puis ça lui fait plaisir… De Joost à Arab Strap, c’est parti pour la playlist de Seba nummer sju…
World In Flames / Rome – Folk – 5/5
En 2011, je me marie à Las Vegas devant Elvis. Juste avant que ma future femme ne me passe la bague au doigt, le King me susurre à l’oreille d’aller faire un tour chez Amoeba, le disquaire préféré de son disquaire préféré. Au beau milieu d’Hollywood Boulevard à Los Angeles, je découvre une boutique plus grande que le Cactus de Basharage. Dans chaque rayon spécialisé, les vendeurs affichent leur playlist mensuelle, histoire que tu dépenses tes dollars en bonne intelligence. Dubitatif, je regarde le top 10 en faisant semblant de connaître les artistes. Et là, rupture d’anévrisme : en cinquième position, l’album Nos Chants Perdus de Rome. Jérôme Reuter, aka mon Luxembourgeois d’amour, aka mon folkeux à la guitare mélancolique, a réussi à flirter avec le grand capital de l’Oncle Sam. Treize ans plus tard, je suis toujours aussi fan. Il vient de sortir le mini-album World In Flames, six titres somptueux que tu vas découvrir tout seul sur Spotify, car à force de te parler de ma vie, je n’ai plus de place pour continuer cette « chronique ». Sorry not sorry.
Tortex / Airship81 – Electro – 4/5
Tu connais le mot sérendipité ? C’est le fait de réaliser une découverte heureuse et imprévue, souvent en cherchant autre chose. Ce jour-là, je déjeune avec quatre pontes de la musique luxembourgeoise pour prendre des nouvelles de leur progéniture et gratter des places sur leurs guest lists. Autour d’un burger, ils me dressent un bilan du marché local, des artistes à suivre et des avancées de leur carrière. Discret, réservé et/ou trop poli, Paul Bradshaw, entre deux frites ketchup, n’ose pas tirer la couverture à lui. Et pourtant, l’Anglais « born and raised in Luxembourg », comme il dit, vient de sortir Tortex, un banger electro sous son projet solo Airship81. Tu as plus l’habitude d’entendre parler du grand Brit tatoué de deux mètres, avec ses différents groupes de rock Actarus, Treasure Chest at the End of the Rainbow, La Fa Connected, Mount Stealth ou plus récemment Drogher. Cependant, ses incursions synth wave eighties vont t’emmener dans le cosmos en mode hyperespace à la recherche d’une planète magique pour partager un drink avec Albator, les Daft Punk, Tron et ce bon vieux Stanley Kubrick. Cheers.
42 / Aya Nakamura – R’n’B – 3/5
Aya, j’aimais pas. Je ne corresponds pas aux 460 millions de fans qui gesticulent sur « Djadja » en club. Cependant, même si je ne connais R sur elle, j’avoue que la diva de Bamako emballe mon cœur depuis son rôle de juge dans la saison 3 de Nouvelle École sur Netflix, aux côtés du S et de SDM. Son authenticité, son franc-parler et sa facilité à comprendre les codes de la jeune génération me fascinent. Et puis, le 26 juillet, la pookie afrobeat enfonce le clou lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paname avec panache. Elle réussit à faire groover la Garde Républicaine avec la même grâce que mon oncle foncedé au Ricard aux 50 ans de mariage de mes parents. Frissons garantis (pas pour le tonton, hein). Le RN en PLS. Alléluia, Aya, tu rentres dans ma playlist, d’autant plus que tu viens de sortir 42, un titre solaire R&B qui cumule déjà plus de 12 millions de streams. Tu nous parles de tes ruptures et de tes love stories et, en plus, tu fais référence au livre Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams dont le nombre 42 est la réponse ultime à la vie, à l’univers et à tout le reste. Bang !
8:12 pm / Vincent Khouni – Dream Pop – 5/5
Mon ostie de pissou, je te recommande de lire cette chronique avec l’accent québécois dans ta tête de tabarnak de maudit mangeux de marde. Vincent Khouni, mon ancien stagiaire number one, est parti vivre la vida loca à Montréal en 2013. Chaque année, il revient me passer le yesaight au Luxembourg autour de quelques binouzes. Toujours plus tatoué, toujours plus stylé chelou, toujours plus incompréhensible dans sa diction de castor de caribou, il me parle de sa blonde, de son char de troubles et de ses bands. Parallèlement à son rôle de frontman du groupe garage Double Date With Death (ce blaze est ouf), mon dude performe en solo sous son propre pseudo dans un registre dream pop. Avec ses magnifiques balades psychédéliques, Vincent en profite pour exprimer des aspects plus introspectifs de sa créativité. Certes, son album 8:12 PM (double) date déjà de l’année dernière, mais le chum m’a fait écouter en exclu ses nouvelles tounes. Ça tourne en boucle chez moi. Et on peut dire que c’est malade (t’as toujours l’accent dans ta caboche hein ?). Je suis fier de toi mon Vinssou au sucre d’érable…
Ce format est également à retrouver dans le Bold Magazine #87, à lire en ligne ici!
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