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La réparation comme rempart à la surconsommation

Les sondages sont unanimes : les cadeaux de seconde main seront légion à l’occasion des fêtes de fin d’année. Une tendance de fond qui répond à un double enjeu, économique et environnemental, mais qui ne constitue pas la seule alternative durable aux achats neufs. Tout aussi abordable, si ce n’est plus, la réparation permet elle aussi de lutter contre le gaspillage et la surproduction.

Plus qu’une facilité, le fait de racheter un produit usé ou dégradé est devenu un réflexe. Pourquoi s’embêter à l’examiner, déterminer la panne ou la défaillance, quand il suffit de foncer tête baissée en magasin pour se procurer du flambant neuf ? Une habitude qui tend à disparaître alors que l’inflation et l’urgence climatique contraignent les consommateurs à transformer leurs comportements d’achat, d’autant plus lors des fêtes de fin d’année. On le voit, la seconde main apparaît comme une alternative idéale pour maîtriser son budget sans (trop) nuire à la planète, mais Noël constitue également une période idéale pour se tourner vers la réparation, et offrir une nouvelle vie à des objets dont la valeur sentimentale surpasse souvent de loin leur valeur financière.

« Cela ne m’a rien coûté »

C’est par conviction écologique que Céline, 38 ans, s’est tournée vers la réparation. L’idée ? Faire réparer la chaîne en argent que son mari ne portait plus depuis plusieurs mois. “Mon premier réflexe a été de lui en racheter une autre, puis je me suis dit que c’était ridicule, d’autant plus qu’il s’agit de l’un des premiers cadeaux que je lui ai fait il y a plus de quinze ans”. La trentenaire se rend alors dans une bijouterie, à une dizaine de mètres de son domicile, pour faire examiner l’objet défaillant. “La bijoutière m’a immédiatement dit que le fermoir n’était pas cassé, simplement mal serré… Elle est partie cinq minutes dans l’atelier attenant à la boutique, puis est revenue avec la chaîne réparée et nettoyée, comme neuve. Et cela ne m’a absolument rien coûté. Un comble”.

Les bijoux comptent effectivement parmi les nombreux objets qui peuvent être remis à neuf à moindre coût, et c’est peu de le dire. Il suffit pour le savoir de se rendre en boutique, que ce soit un bijoutier de proximité ou une grande enseigne, et de faire réaliser un devis si la défaillance l’exige. Si le prix est inférieur ou identique au prix d’achat dudit bijou, il n’est sans doute pas indispensable de racheter du neuf. Un usage vieux comme le monde qui permet de faire des économies tout en luttant contre les déchets et le gaspillage, et qui ne se limite pas aux bijoux. Chaussures, jouets, équipements high-tech, vêtements, mobilier… Tout – ou presque – peut aujourd’hui être réparé.

Le renouveau des services de réparation

Il n’y a même pas 50 ans, quasiment toutes les villes avaient leurs cordonniers, couturières, et autres services de retouches, destinés à remiser vêtements, chaussures, et autres objets usés. Chose qui s’est quelque peu perdue au fil des années. Mais la pandémie de Covid a changé la donne, et vu (re)naître moult services de réparation, en physique et plus encore en ligne sous forme de plateformes ou même d’applications. C’est le cas de la start-up londonienne Sojo, un service basé sur le modèle de Deliveroo, qui permet en quelques clics seulement de confier ses vêtements à des coursiers pour les faire réparer en quelques jours par des professionnels.

Et elle n’est pas la seule : Les Réparables, L’Atelier 23/11, The Restory, Clothes Doctor, et même les ateliers de réparation collaboratifs Repair Café, comptent parmi les services qui permettent de rafistoler et donner une seconde vie à des vêtements et de la maroquinerie à moindre coût. Le constat est le même pour les chaussures avec, par exemple, MonCordonnier.com ou Galoche & Patin, qui remettent vos chaussures et/ou sneakers à neuf en quelques clics – et éventuellement un envoi – seulement. Une belle façon de faire plaisir à ses proches sans nuire ni à son budget, ni à la planète.