La Review : À la (re)découverte de La Maison dans le Parc
Adresse de référence pour les gastronomes nancéiens, La Maison dans le Parc avait un peu perdu de sa superbe… Mais c’était sans compter sur sa reprise en main magistrale par le jeune chef Charles Coulombeau et son épouse Roxane, qui y ont ramené l’étoile Michelin, la fougue et une nouvelle sophistication, en une petite année à peine. Sur leur invitation, on est allé voir ce que ça donnait. Et ça valait le voyage !
Charles Coulombeau ne passe pas par 4 chemins pour exprimer ses envies et ça fait plaisir. « On a travaillé d’arrache-pied et on s’est donné les moyens pour », voilà comment il répond sans détour lorsqu’on lui demande si l’étoile Michelin était voulue, elle qui avait réintégré les murs de la Maison dans le Parc quelques mois après la reprise de l’établissement, en 2022, puis confirmée début mars pour 2023. Le restaurant avait en effet perdu son « mac’ » en 2020, à la fin difficile du règne de la cheffe Françoise Mutel, étoile pour la scène gastronomique lorraine pendant de nombreuses années. Mais depuis la relève assurée, on n’entend que du bien sur cette Maison dans le Parc nouvelle mouture : il était donc temps d’aller voir et goûter cela…
S’il est une chose difficilement reprochable au restaurant situé à quelques pas de la célèbre Place Stanislas, c’est indubitablement son cadre élégant, chic sans être snob, rafraichi juste ce qu’il faut et avec beaucoup de goût par Roxane et son chef de mari. Des assises confortables et contemporaines avec vue géniale sur le parc de Pépinière, des tons clairs et des luminaires minimalistes, de jolies quilles et une veste signée par Martin Berasategui et encadrée sur les murs : le ton est donné. Il est l’heure du déjeuner et si un menu suggestion est disponible le midi à 50€ les 3 services, il est tout de même très tentant de voir un peu ce que la carte a dans le ventre… Hors lunch, plusieurs menus à tiroirs sont proposés, du 3 services « du Moment » à 78€ au « Menu Grand Voyage » en 8 services et ses 6 verres de vins prestiges à 280€. Invités, on laisse évidemment le chef s’occuper de nous comme il l’entend…
Après le service de la petite palette colorée de 5 beurres et d’excellents amuse-bouche débarque une première découverte a priori très représentative du travail monstre mis à l’œuvre en cuisine : L’Oignon. Point. Ou presque, puisqu’il est annoncé « Trente / Absinthe Chinoise / Noisette ». Ce sont en fait pas moins de 30 préparations différentes autour du légume qui sont assemblées dans une véritable assiette hommage. Une approche virtuose et pléthorique qui avait déjà su faire parler de la tomate du chef lors de son arrivée à Nancy ! Et on comprend pourquoi…
Arrive ensuite la Truite des Vosges Ikejime « Rodynda / Nashi-kosho / Vadouvan / Saké ». À part assurer un max de point sur un plateau de Scrabble, l’énoncé peut faire un peu peur, soyons honnêtes. Le saké, on a…surtout servi en cube gélifié se mariant parfaitement avec la truite, issue de l’élevage local de Mickael Recchione à Xertigny. Pour le reste, simplifions d’abord : du chou rouge, une pomme/poire asiatique et un mélange d’épices d’origine indienne… Puis résumons : une superbe assiette, vraiment !
Le plat joue quant à lui sur le terre/mer en associant avec brio du poulpe cuit parfaitement, des morilles farcies à la mousse de crevette, des chips de pied de cochon, du nori et de la betterave jaune. Bim : re-succès. Car si le chef Coulombeau privilégie en grande partie les approvisionnements régionaux, il n’en fait pas un absolu « au point d’être frustré en cuisine ». S’il n’était qu’un petit bémol, il se trouverait peut-être dans l’assiette de notre +1, qui a opté pour un très bon pigeon, mais dont la raviole d’abats en accompagnement manque un tantinet de gourmandise. Anecdotique et vite effacé par un dessert chocolat / pistache / tagète / curry vert tout bonnement canon…
Pour accompagner tout cela, on s’est naturellement laissé conseiller par le sommelier de la maison, Vincent Bernard, qui fait mouche avec un Pinot Gris « Roche Granitique » 2018 du Domaine Kirrenbourg (Alsace). Comme le reste du service, aussi souriant que concentré. Et alors qu’on taille un dernier bout de gras autour d’une Chartreuse avec le chef sur la superbe terrasse de l’établissement, ce dernier nous confie entreprendre des travaux très bientôt pour la transformer en véranda, afin de pouvoir profiter toute l’année du panorama qu’elle offre. Et nous parle aussi du succès d’Izakaya, son food truck très sexy qui allie street food française et asiatique. Bientôt en pop-up au Luxembourg ?
Pour conclure, on ne va pas vous la faire : La Maison dans le Parc – dans sa nouvelle ère Coulombeau – vaut à elle seule une virée nancéienne. Mais on la couplera bien volontiers avec une visite du Musée des Beaux-Arts par exemple, qui bénéficie de l’un des plus importants fonds d’art asiatiques en région, ou encore une représentation à l’Opéra national de Lorraine tout proche, qui clôture sa saison avec un incontournable, s’il en est un : La Traviata de Verdi…
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