La Review : Petit Bistro, mais bistrot costaud !
Ouvert au printemps en plein cœur d’un quartier Belair qui a bien besoin de nouvelles bonnes adresses, le Petit Bistro des Espaces Saveurs ne désemplit pas. On a attendu un vrai beau jour pour s’attabler sur sa belle terrasse et on a bien fait : un déjeuner comme on les aime, tant dans l’assiette qu’au service…et dans le verre !
Il n’aura pas fallu bien longtemps pour oublier ce Bel Canto sans âge et connu de toutes et tous : en lieu et place, le Petit Bistro lancé par Dominque Colaianni et Olivier Felmann au mois d’avril s’est déjà imposé comme LA nouvelle adresse de Belair et l’une des ouvertures les plus enthousiasmantes de l’année dans la capitale. Pas que ce cher Bel Canto ne faisait pas le boulot, mais un bon vent de renouveau dans ce quartier très résidentiel où les bonnes adresses sont rares (coucou le Café Bel Air) fait franchement plaisir à voir et à savourer.
Déjà appréciée à l’époque, la jolie petite terrasse très « voir et être vu » est devenue absolument incontournable lors de la belle saison – si on peut l’appeler ainsi – pour un business lunch réussi ou une bonne table entre gourmands. Un coup de tête pour le midi ou le soir même : impossible ou presque ! On a donc profité d’un vendredi de pont presque généralisé pour s’y installer à la fraîche. Tout comme l’intérieur du restaurant, elle a été entièrement retapée et accueille à présent sa clientèle habituelle ou nouvelle, du quartier ou de plus loin, dans un cadre élégant, au confort contemporain très appréciable. Des tons chauds et naturels, des assises qui font du bien au séant, de la place pour manger et même un grande table d’hôte conviviale non loin de l’entrée : pas de faux pas de ce côté-là…
Autre bonne surprise en arrivant : un welcome tout sourire par rien de moins que le meilleur sommelier du Luxembourg, cru 2022, Grégory Mio. On sait qu’on va boire du bon et on ne va pas s’en plaindre ! On débute d’ailleurs les hostilités avec un excellent Pecorino bio des Abruzzes, Tenuta Tre Gemme, réalisé dans un domaine annoncé comme 100% féminin. Par aller avec ça, et presque non l’inverse, on se laisse bien tempter par une généreuse planche de saumon gravlax maison à partager, par une des entrées à la carte ou par une des options énoncées avec précision par notre chargée des suggestions du moment – une habitude du groupe qu’on aime retrouver. Malgré leur sex appeal certain, on a quand même envie de voir ce que la carte a dans le ventre et le choix se porte aisément sur les canelloni de homard, citron confit et livèche, bisque mousseuse et pince panée (très gros miam) ; ou encore sur l’œuf mollet croustillant, fregola au lard di collonatta et girolles, espuma champignons – canaille !
Pour la suite, pas de changement : c’est généreux, c’est bien cuit, c’est bien assaisonné, c’est bon et bien dressé – d’autant plus que la plupart des entrées sont aussi servies en format plat. On se décide d’ailleurs presque pour le tartare de bœuf Irish Prime aux noisettes torréfiées et os à moelle rôti, mais la mer nous fait encore du pied et c’est finalement le duo de filet de bar rôti et poulpe grillé, risotto à la soupe de poisson de roche, fenouil rôti et salsa verde et qui s’invitera à table. Mention spéciale aussi pour les dés de pastèque rouge et jaune marinées, fêta de la maison Van Tricht et jambon Bellota qui auraient sûrement fait grand effet lors de ce chic frichti estival…
Le tout est accompagné d’une fantastique suggestion de Grégory venue d’Autriche : un Grüner Weltliner Ried Renner 2021 du Schloss Gobelsburg à tomber – ou à commander à nouveau, au choix ! Cette quille géniale est d’ailleurs tout aussi bien passée sur le nouveau dessert tout juste arrivé au menu ce jour-là et déjà très, très réussi : des profiteroles vanille-gingembre au caramel d’abricots… BIM ! Côté prix, on sait où l’on est mais rien n’est exagéré – au contraire même pour certains vins dont on imagine sans mal les prix d’achat élevés et proposés sur table à un tarif plus qu’honnête. En bref, un vrai bon moment gourmand partagé dans un bel établissement, où l’on apprécie de plus voir l’équipe s’épanouir malgré l’absence du chef Dylan Fillatre, tragiquement disparu au début de l’été.
On se dit à très vite, Petit Bistro !
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