La Review : un dimanche d’hiver tip top chez Maison B

Ce n’est désormais plus une surprise : Aline Bourscheid et Clovis Degrave ont repris avec panache l’ancien Boos à Bridel, faisant de leur nouvelle Maison B un rencard chic et gourmand dès son ouverture. On y déjeune, on y dîne, on y boit quelques verres le weekend mais on y traine aussi volontiers toute la journée le dimanche, la preuve…

À l’aube du 21e siècle, l’historique lieu-dit du « Biergerkraiz » est devenu un repère incontournable de foodies, de business men/women et – surtout – d’oiseaux de nuit lors de l’ouverture par Marc Hobscheit du célèbre Boos Café… Un succès évident, pendant de nombreuses années et en toute saison, même si la grande terrasse-plage située à l’arrière du bâtiment a toujours fait résonner les soirées d’été un peu plus fort. Puis, comme souvent, l’engouement pour l’endroit s’est étiolé peu à peu malgré de gros travaux, jusqu’à une fermeture complète lors de la pandémie de covid. Une réouverture aussi furtive qu’illusoire et BIM – l’endroit est à reprendre au printemps dernier !

Une occasion en or que le Jeune Chef de l’année Gault&Millau 2024, Clovis Degrave, et sa compagne Aline Bourscheid ne vont pas laisser passer… Et c’est tant mieux : le couple tient L’Hostellerie du Grünewald depuis des années avec un succès jamais démenti mais aussi – depuis un peu plus d’un an – la Grünewald Chef’s Table qui fut sans conteste la bonne surprise gastronomique de 2023. Il était à prévoir qu’il ne ferait pas n’importe quoi de l’endroit… Le résultat attendu est là : après quelques mois de travaux, Maison B accueille sa clientèle dans un décor entièrement repensé, à la fois élégant et chaleureux et tirant le meilleur parti possible des atouts préexistants.

Ainsi, dans la grande salle, la gigantesque baie vitrée apporte toujours son effet wow en donnant de manière théâtrale sur la grande terrasse. L’absurde bar central, qui bloquait tout passage, a été ôté au profit d’une version latérale contre mur bien plus dynamique. L’espace dégagé permet un plan de table confortable, la cheminée apporte une touche de douceur supplémentaire et l’alternance entre tables en enfilade et grandes tables rondes, du rythme. Le tout est complété par un espace « bar » à l’entrée, avec 40 couverts en assises hautes et une courte carte dédiée. La salle de restaurant originale de l’endroit, avec sa terrasse propre donnant sur l’avant, a elle aussi été repensée avec des couleurs chaudes, des oeuvre d’art shopées chez Valérius et une ambiance particulière très réussie.

La carte est celle d’une brasserie chic, avec des grands classiques revisités ou non, des bonnes choses à partager et des plats plus « funky » signés par le chef de cuisine Laurent Bonnarens. Ainsi, à la volée : Carpaccio de St Jacques et mandarine, Crudo de daurade, citron et ail noir, Gravlax de bœuf épicé et sa salsa estragon ou encore les escargots gratinés au beurre d’ail pour l’entrée ; puis Dos de cabillaud au miso, Lobster Roll (miam), Wainzoossiss de la boucherie Kaiffer, purée et salade ou encore Vol au vent traditionnel ou avec supplément ris de veau pour le plat. On oublie évidemment quelques belles viandes et des grands plats opulents et canaille à partager comme un plateau de fruits de mer ou encore les Paccheri au homard rôti et sauce homardine ou le Châteaubriand du terroir de 500g servis dans de beaux plats en métal jouant la gourmandise d’antan dans une version très contemporaine. Une vibe que l’on retrouve d’ailleurs dans les jolis arts de la table, élaborés ad hoc pour l’endroit chez Villeroy&Bosch – mega chic !

Cette carte détendue et savoureuse, testée et approuvée, on la retrouve bien sûr pour le déjeuner et le dîner du mercredi au samedi, mais aussi en continu toute la journée le dimanche, de 12h à 21h. Une carte savante et bien jouée, tant elle permet de passer un moment gourmand et convivial sans regarder sa montre, notamment en cette période hivernale où l’on a le loisir de voir la lumière évoluer et faire place à l’obscurité en quelques heures à table très vite passées. Une bonne bouteille issue de la carte des vins bien fournie, un dessert tardif, un cocktail plus corsé ou un petit thé de 16h : il fait franchement bon traîner en tout confort et sans remord chez Maison B…

Et on n’ose même pas imaginer le carnet de réservations une fois les beaux jours à l’horizon ! Une chöse est sûre, Thank God It’s Sunday à Bridel désormais !

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