Le Festival de Cannes dévoile sa sélection officielle
Qui briguera la Palme d’Or aux côtés de Wes Anderson, Leos Carax et Paul Verhoeven ? Le Festival de Cannes dévoile jeudi une sélection officielle qui s’annonce très riche, après l’annulation de l’édition de l’an dernier.
Du côté des films, la sélection s’annonce faste, avec de nombreux cinéastes de renom sur les rangs pour succéder à la Palme d’Or 2019, “Parasite” du Sud-Coréen Bong Joon Ho. Le Festival a déjà distillé ces dernières semaines les noms de trois premiers élus qui seront soumis au jury présidé par le New-Yorkais Spike Lee, premier Afro-Américain à occuper cette fonction.
Carax, Verhoeven et Anderson confirmés
“Annette” marquera le retour sur les écrans du cinéaste Leos Carax, auteur des “Amants du Pont neuf” en 1991 et dont le dernier film, “Holy Motors” a bientôt dix ans. Présenté en ouverture du festival, cette comédie musicale rock, dont la bande originale et le scénario sont signés du mythique groupe américain Sparks, réunit deux stars : Marion Cotillard et Adam Driver. Dans un tout autre genre, Paul Verhoeven (“Basic Instinct”, “Elle”), cinéaste dont les films ont un parfum de scandale, promet de ne pas laisser indifférent avec “Benedetta” un film sur une nonne lesbienne au XVIIe siècle, interprétée par Virginie Efira.
Et l’Américain Wes Anderson présentera “The French Dispatch”, un film tourné à Angoulême, dans le sud-ouest de la France, qui était déjà prêt pour l’an dernier et pourra fournir son quota de stars au tapis rouge: outre Bill Murray, l’acteur fétiche du réalisateur, le casting réunit Tilda Swinton, Timothée Chalamet, Adrien Brody, et côté français, Léa Seydoux et Mathieu Amalric.
Abondance de films oblige, le milieu se perd en conjectures sur les heureux élus qui pourraient les rejoindre. D’anciens lauréats sont pressentis, dont l’Italien Nanni Moretti, Palme d’Or en 2001 pour “La Chambre du fils”, qui devrait très certainement revenir avec “Tre Piani”. Peut-être aussi le mystique Apichatpong Weerasethakul (Palme d’or 2010) pour son premier film en anglais hors de Thaïlande (“Memoria”), avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar, ou bien Jacques Audiard (Palme d’or 2015) avec “Les Olympiades”.
Plusieurs réalisatrices peuvent prétendre intégrer la sélection : Jane Campion, l’unique femme à avoir déjà décroché la Palme d’Or, en 1993, pourrait présenter “The Power of the Dog”, mais aussi les cinéastes Mia Hansen-Love, Claire Denis (pour un film écrit avec Christine Angot) ou encore Emmanuelle Bercot dont le film “De son vivant” marquerait le grand retour de Catherine Deneuve sur la Croisette, 57 ans après la Palme d’Or reçue par “Les Parapluies de Cherbourg”. Un blockbuster pourrait aussi s’inviter, probablement hors compétition, comme le dernier James Bond ou bien le prochain film de super-héros de Chloé Zhao, l’Américaine qui vient de remporter l’Oscar avec “Nomadland”.
Mesures sanitaires
La conférence de presse sera aussi probablement l’occasion pour Cannes de détailler ses projets et engagements en matière de parité, de diversité ou d’environnement, des sujets désormais incontournables pour le secteur. Et bien sûr, de rassurer sur les mesures sanitaires, un préalable indispensable au retour des stars. Pour le moment, les indicateurs épidémiques en France permettent d’envisager un été serein, mais jusqu’au bout, les incertitudes liées au Covid-19 pèseront.
La Mostra de Venise avait pu se tenir en septembre, avec un tapis rouge protégé des regards du public pour éviter les attroupements, mais où les stars pouvaient poser sans masque. La Berlinale, elle, s’était résolue en mars à organiser une édition en ligne. A Cannes, annulé l’an dernier, si le déconfinement se poursuit comme le gouvernement l’a prévu, aucune jauge ne devrait être imposée dans les salles, mais la présentation d’un pass sanitaire (vaccination ou test PCR négatif) sera exigée.