Le graffiti, patrimoine culturel au Schluechthaus de Hollerich
Dans le quartier en pleine mue urbaine qu’est Hollerich, les anciens abattoirs – ou Schluechthaus – représentent toujours, aujourd’hui, un phare de culture alternative, de graffiti et d’histoire patrimoniale de la capitale luxembourgeoise. Dans le cadre de son programme de valorisation et de revitalisation, le site accueille de nouveaux événements, dont l’un d’entre eux va raisonner sa réputation comme nul autre…
Ainsi, le rendez-vous « I Love Graffiti am Schluechthaus » mettra en lumière, les samedi 13 et dimanche 14 mai prochains et avec le soutien de la Ville de Luxembourg, cet art devenu identitaire – voire intemporel – grâce à l’association I love Graffiti fondée en 2020 par l’artiste Olivier Sader. Le site du Schluechthaus, dont l’activité d’abatage a cessé en 1997, appartient en effet à la Ville et se situera au centre du futur écoquartier « Porte de Hollerich ». Des établissements scolaires et son célèbre skate park couvert y drainent quotidiennement une population plurielle, dont le regard ne peut qu’apprécier les œuvres magistrales de street art qui en couvrent les murs, véritable galerie d’art à ciel ouvert en évolution constante depuis pas moins de 25 ans…
« Ce meeting est un événement culturel accessible à toutes et à tous. Avec la Ville de Luxembourg nous allons ouvrir grand les portes des anciens abattoirs au cours d’un week-end afin que les jeunes comme les plus âgés.es, les parents comme les enfants puissent voir les artistes repeindre le site dans sa quasi-totalité. Une première ! », promet l’organisation. L’événement a pour but la rencontre et l’échange entre une multitude d’artistes s’étant exprimés dans ce lieu depuis que le graffiti y a pris ses marques dans les années 90… « Avec notre association I love Graffiti, nous souhaitons ici attirer l’attention sur la nécessité de préserver ce lieu d’expression qui, depuis 25 ans, sert de terrain d’entraînement, d’apprentissage, de rencontres… C’est un véritable hall of fame rempli d’œuvres d’artistes à la réputation internationale et reconnu dans la scène graffiti européenne, un lieu insolite à découvrir à Luxembourg-ville et qui fait indéniablement partie de son patrimoine culturel contemporain », confie ainsi Olivier Sader, qui participe à cette scène locale via des expositions et des collaborations publiques, notamment avec le projet Le Mur…
Parmi les artistes graffiti reconnus ayant apposé leur style sur les murs du Schluechthaus au fil des décennies, on peut trouver les Allemands Cone et Dejoe, les Français Alexone et Love ou encore le Belge Defo, sans oublier les locaux Sumo, Stick, Alain Welter, Joël « Rojo » Rolliger, Spike, Pome, Valer, Nask et Sader lui-même… Des artistes qui seront également présents pour cette grande rétrospective du mois de mai. « C’est un moment parfait pour célébrer ce lieu, dans lequel nous espérons pouvoir participer à la promotion du graffiti lors de sa transformation prochaine. De nombreux moyens de valorisation sont permis par cet art, que ce soit sur les murs bien sûr, mais aussi d’un point de vue plus sociologique, avec des ateliers, des conférences… », ajoute à ce propos Olivier Sader.
Dans une volonté d’apporter une dimension de connaissance et de transmission à l’événement, une conférence sera ainsi organisée en amont, le jeudi 11 mai aux Rotondes – autre décor urbain emblématique de la capitale – et animée par Christian Gérini. Ancien maître de conférences en philosophie et histoire des sciences et des techniques, ce chercheur et passionné d’art actuel et d’art brut, lui-même artiste, photographie depuis plus de 30 ans les œuvres de ce que l’on appelle aujourd’hui le « street art ». Ayant tissé des liens avec la communauté des artistes graffiti, il offre ainsi une vision étayée sur l’histoire et la sociologie de ce mouvement, avec un axe thématique « L’histoire récente du graffiti et de tout ce que l’on a mis sous l’appellation street art » pour cette intervention inaugurale…
Mais si le Schluechthaus reprend certainement vie grâce à cet événement printanier, il ne faut pas oublier que l’histoire du graffiti – et celle d’une communauté entière – qu’il représente reste visitable tout au long de l’année, de manière libre ! Une virée culturelle haute en couleur à prendre en compte pour les visiteurs, ou même pour soi, simplement pour s’y imprégner de la créativité qui y règne depuis un quart de siècle…
Encadré : Du graffiti, mais pas que…
Les activités de printemps du Schluechthaus débutent dès le 15 avril avec le Repair Café, permettant à chacun de redonner vie à un objet grâce à un réparateur volontaire. Les 22 et 23 avril, c’est un weekend portes ouvertes qui s’y déroulera avec au programme : atelier découverte autour du skate-board, atelier graffitis, présentation des services de secours de la Croix-Rouge, animation musicale, coin lecture avec Potty Lotty et découverte de l’exposition des projets soumis lors du Concours européen d’architecture pour la reconversion du site… Quant à l’événement « I Love Graffiti an Schluechthaus », il proposera également une programmation musicale live éclectique tout au long du weekend ainsi que des foodtrucks et autres stands de merchandising pour faire le plein de bonnes choses.
Un format à retrouver également dans le nouveau numéro de BOLD Magazine, à consulter en ligne ici.
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