Le salon horloger de Bâle dévoile sa nouvelle formule
Baselworld, le grand salon de l’horlogerie et de la joaillerie qui se tient chaque année à Bâle, en Suisse, dévoile mercredi sa nouvelle formule pour tenter de redonner un nouveau souffle à cet événement qui marque un temps fort de l’année dans le monde du luxe.
Quelque 500 exposants sont annoncés sur le site de la foire horlogère, soit le tiers du nombre de participants il y a encore trois ans, accueillant toutefois toujours les grandes références de l’horlogerie suisse, telles que Rolex, Patek Philippe, Tag Heuer, Hublot ou Breitling.
Pour faire peau neuve, le salon a cette fois prévu un espace dédié à l’artisanat, construit un podium pour des défilés et installé dans l’allée centrale un restaurant, une fontaine et une rangée de camélias, donnant à la halle d’exposition une touche plus feutrée. “C’est bien de voir Baselworld redonner du pep à l’événement”, a commenté Jon Cox, analyste financier chez Kepler Cheuvreux, lors d’un entretien.
Longtemps considéré comme incontournable, le salon avait essuyé de vives critiques, en particulier pendant les années de vaches maigres pour le secteur, qui avaient amené les horlogers suisses à resserrer leurs coûts.
Swatch Group, le numéro un du secteur, avait également reproché au salon, qui se tient une fois par an, de ne plus être adapté à l’air du temps, à l’heure où de nombreux horlogers sont en train de basculer dans le numérique pour rattraper leur retard dans la vente en ligne, impliquant d’être plus rapide et plus instantané pour mieux se caler sur le rythme de l’Internet et des réseaux sociaux.
Connu pour ses montres en plastique multicolore, le groupe suisse, également propriétaire de grandes marques telles que Tissot, Longines et Omega, a décidé de ne plus participer au salon, préférant organiser une rencontre à part pour ses détaillants.
Baselworld est un salon professionnel destiné aux détaillants qui y viennent chaque année en mars pour découvrir les nouvelles collections et passer leurs commandes annuelles. Mais l’événement, surnommé “la grand-messe” de l’horlogerie, attire également une foule d’amateurs de montres mais aussi d’investisseurs et de professionnels du luxe, qui viennent y prendre le pouls du secteur.
Le secteur de l’horlogerie a connu deux années difficiles en 2015 et en 2016, mais est reparti de l’avant l’an passé en particulier grâce à la demande en Chine, où l’émergence d’une nouvelle classe de super-riches mais aussi d’une classe moyenne grandissante soutient les achats de produits de luxe.
“L’humeur est un peu plus optimiste”, a pointé Jon Cox, qui table sur une croissance des exportations horlogères de l’ordre de 5% en 2019, portée principalement par le segment du luxe. L’an passé, elles avaient rebondi de 6,3% pour remonter à 21,2 milliards de francs suisses (18,7 milliards d’euros), signant le retour à la croissance.