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Les biopics envahissent les salles

Texte : Thomas Suinot

 

Six biopics vont envahir nos salles jusqu’à fin mars. Passage en revue de ce genre atypique et zoom sur les films attendus.

Devenu un style à part entière, toujours très académique, sans fioriture et, souvent, sans réelle originalité dans sa mise en scène, le biopic permet de (re)découvrir le destin hors-norme de personnes diverses. Certains mettent en avant des noms inconnus rattachés à des exploits, comme les « héros anonymes » de Clint Eastwood avec Sully (2016) et Le 15h17 pour Paris (2018).

D’autres sont centrés sur des figures plus ou moins connues, allant du mathématicien Alan Turing (Imitation Game, 2014) au chanteur de Queen Freddie Mercury (Bohemian Rhapsody, 2018). Sans oublier, bien sûr, l’intarissable bro-chette de personnalités politiques : Dick Cheney/Christian Bale (Vice, 2019), Winston Churchill/Gary Oldman (Les Heures Sombres, 2018), Abraham Lincoln/Daniel Day-Lewis (Lincoln, 2013), Georges VI/Colin Firth (Le Discours d’un roi, 2011)… Transformations physiques, jeu d’acteur époustouflant, etc. Pour les comédiens, c’est souvent l’occasion d’être récompensé mais la frontière entre biopic et hagiographie est parfois fine. Attention à ne pas verser dans la surinterprétation ou à trop enjoliver la réalité.

Le cas Richard Jewell (photo) et Lettre à Franco ouvrent le bal (les deux sortent le 19/02). Déjà en salles aux États-Unis depuis début décembre (et peinant à convaincre le box-office), Le cas Richard Jewell est la dernière réalisation d’Eastwood qui revient sur l’agent de sécurité qui a découvert une bombe lors des Jeux olympiques d’été de 1996 à Atlanta. Alertant la police et faisant évacuer les lieux, l’homme (Richard Jewell donc) empêche un attentat de se produire. Il est acclamé en héros avant d’être le suspect nu-méro un dans cet acte terroriste déjoué et de devenir l’homme le plus détesté du pays.

Lettre à Franco d’Alejandro Amenábar (Les Autres, Mar Adentro…) se situe en été 1936 en Espagne. À la veille de la guerre civile, l’écrivain Miguel de Unamuno soutien la ré-bellion militaire et Francisco Franco contre la Seconde République espagnole. L’intellectuel s’aperçoit trop tardivement de la dérive fasciste de Franco et s’élève, in fine, contre ce dernier.

Dark Waters (photo) et Judy poursuivent cette tournée de biopics (tous deux en salles le 26/02). Dark Waters est signé Todd Haynes (Carol…) et voit Mark Ruffalo interpréter l’avocat Robert Bilott, défenseur de l’environnement qui a révélé la pollution de l’eau en Virginie par une entreprise de produits chimiques, première employeuse de la région. Malgré la dénonciation médiatique de cet empoisonnement d’habitants et d’animaux, la carrière et la famille de Bilott sont en danger.

Judy se place à Londres en 1968 et suit l’actrice, chanteuse et danseuse américaine Judy Garland (inoubliable Dorothy dans Le Magicien d’Oz de 1939). Renée Zellweger incarne la comédienne durant sa fin de car-rière et cette période complexe, elle a été récompensée par un Golden Globe début jan-vier pour ce rôle.

Radioactive, dans la peau de Marie Curie

Radioactive (photo) est le biopic le plus alléchant de cette sélection (11/03). Ce long-métrage de Marjane Satrapi (Persepolis) relate la vie de Marie Curie, campée par Ro-samund Pike (Gone Girl). Les recherches sur la radioactivité, le prix Nobel, la renommée… sont au programme pour ce retour à la vie du Paris du fin du XIXème siècle.

Un ami extraordinaire (photo d’ouverture) vient conclure cette liste (25/03). Tom Hanks y joue Fred Rogers, célèbre animateur américain (peu connu dans nos contrées). Son programme éducatif a été diffusé aux États-Unis de 1968 à 2001 avec grand succès et contribué à sensibiliser des parents sur des sujets importants. On y suit un journaliste devant écrire un portrait de cette personne extrêmement gentille (un rôle de composition pour Tom Hanks donc).

https://www.youtube.com/watch?v=zfKmbV2Ei0o