Les finalistes de Generation Art exposés au CNA

Le grand gagnant de la nouvelle promotion de Generation Art, Steven Cruz, ainsi que ses cofinalistes Manon Diederich et Pol Trierweiler prennent possession du Pomhouse à Dudelange jusqu’au 26 février autour de la thématique « Melting Memories ».

L’exposition ne dure que 2 petites semaines, mais vaut clairement le détour par le Centre National de l’Audiovisuel à Dudelange : on y retrouve actuellement les 3 chouettes projets finalistes de la promotion 2023 de Generation Art, concours artistique initié par RTL depuis 2012 et qui a mis, au fil des années, des artistes tels.lles que Joëlle Daubenfeld, Eric Mangen ou encore Kamil Iwaszczyszyn, Anne Mélan et Bruno Oliveira en lumière.

Pour ce nouveau cru exposé dans le Pomhouse et au rez-de-chaussée de la Wassertuerm, on retrouve donc les projets photographiques de 3 artistes qui se caractérisent par un fait assez insolite : aucun.e n’est à l’origine issu.e d’une formation photo ! C’est donc une démarche et un traitement de l’image très personnels qui ont su convaincre le jury de Generation Art pour Pol Trierweiler, Manon Diederich et pour le gagnant, Steven Cruz.

« Je ne m’attendais pas du tout à gagner l’émission. Au début je me disais que je n’allais pas tenir longtemps vu que je n’avais pas de backgroud dans la photographie. Quand on s’est rapproché de la fin du concours, mon instinct compétitif s’est réveillé et j’ai essayé d’aller plus loin et de faire de mon mieux. J’ai beaucoup appris pendant l’émission au niveau technique. Je suis trop content aussi d’avoir eu l’opportunité d’exposer au Pomhouse. Ça m’a de nouveau permis de créer une scénographie autour de la photographie. Je me réjouis des projets à venir et ça me donne la motivation de continuer à évoluer dans l’art », nous confie Steven au lendemain du vernissage organisé le jeudi 9 février.

Et il est en effet difficile de ne pas se laisser emporter dans l’univers très sulfureux et queer de Steven, tout comme par le second degré et l’humour dont il fait preuve dans sa présentation ! Né au Luxembourg, Steven a 26 ans et est d’origine portugaise. Il se forme au Lycée des Arts et Métiers du Luxembourg avant de filer vers Lisbonne où il obtient un diplôme en design général à l’IADE. Il passe ensuite par Athènes avant d’obtenir son master à Saint-Luc Bruxelles en arts plastiques, visuels et spatiaux.

Pour ce travail Holidays From Morality, il part de « l’observation des sous-cultures gays telles que les saunas gays et autres lieux ou moyens auxquels les hommes gays ont recours lorsqu’ils sont à la recherche de plaisir et d’anonymat… ». Il aborde également la relation, plus actuelle que jamais, entre les rapports sexuels et la consommation de substances dans la communauté… « Un besoin instinctif, voire primitif, lié à la survie, mais poussé à l’extrême par l’oppression de la société à l’égard des personnes homosexuelles, qui les empêche de vivre leurs fantasmes ou leur attirance sexuelle de base de manière complètement libre. »

Ses photos en grands formats évoquent des souvenirs post coïtum évanescents, des entremêlements de corps et d’accessoires, sans jamais tomber dans le vulgaire gratuit. Les corps ne sont plus là, comme soudainement évaporés, tandis que dans la série Glory Holes, c’est l’attente et la première rencontre avec le futur amant qui sont transcrites via l’observation par le judas de la porte… Un univers hot et ambigu, mais particulièrement bien véhiculé, entre amusement et addiction, entre photographie, céramique et scénographie.

Dans un registre très différent, Pol Trierweiler propose lui une combinaison de photo argentique et digitale s’articulant autour des notions de temps, de mémoire et de nature tandis que Manon Diederich s’est quant à elle intéressée – notamment via son expertise d’anthropologue – à des problématiques très contemporaines de féminisme, de postcolonialisme et de discrimination…

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