MonSon T-shirt : assume ton style en musique
Avec MonSon T-shirt, l’idée est de découvrir de nouvelles perspectives musicales tout en tissant une interaction sociale. Innovant, stylé et particulièrement chouette : voilà un projet intéressant mêlant votre musique préférée avec look. Depuis près de 2 mois, Louis développe son idée. On vous parle de lui, de son parcours et de son projet novateur.
Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce projet ? Quel a été l’élément déclencheur d’un tel concept ?
Je ne sais pas précisément quel a été l’élément déclencheur. C’était il y a un peu près un an, j’ai dû voir un t-shirt à peu près similaire avec une pochette d’album sur un t-shirt, imprimé un peu de la même manière, sur Instagram. J’ai trouvé l’idée super cool ! Après, j’ai un peu agrémenté le modèle en ajoutant les petits boutons, le titre du son, le code Spotify : ce sont des éléments qui sont venus au fur et à mesure.
Mon premier prototype date d’il y a six mois environ. Après ; il y a eu le confinement, donc j’ai un peu oublié le projet. Mais je m’y suis remis sérieusement en août. C’est vraiment un projet récent qui n’a pas forcément pour but de durer dix ans (rires). Donc j’essaie de faire un fond pendant peut être un an à côté de mes études et de voir jusqu’où je peux amener le projet. Je voudrais voir aussi quel public je peux toucher. Mais pour l’instant, j’ai de bons retours sur le design qui est cool : c’est vraiment personnalisable. J’ai donc découvert pleins de sons que je ne connaissais pas. J’ai même eu des petits artistes qui m’ont contacté, des lycées ou des jeunes entre 20 et 25 ans qui font quelques écoutes sur Spotify et qui veulent des t-shirts avec leur pochette perso. Tout le monde peut se sentir concerné. J’en ai fait pour mes parents, pour les parents et les petites sœurs de mes copains.
En ce moment, je communique beaucoup sur le RAP et j’en fait beaucoup pour les gens qui écoutent du RAP. C’est ce qui est cool : c’est un t-shirt blanc, c’est un vêtement qui est hyper standardisé, répandu. Tu peux vraiment mettre la chanson que tu veux : c’est le côté là qui plaît beaucoup.
Comment confectionnez-vous vos t-shirts ? Comment avez-vous commencé et comment fonctionnez-vous aujourd’hui ?
Mon premier t-shirt, je l’ai fait dans un Fablab. C’est un lieu qu’on trouve partout dans les grandes villes où se trouvent des machines à disposition. On peut avoir des perceuses, des scies, des imprimantes 3D et d’autres machines. Le principe : tu payes l’entrée et tu loues deux heures par exemple. Donc j’ai trouvé un Fablab à Lille, là où j’habite et il y avait une imprimante textile. C’est une imprimante spéciale avec de l’encre. Il y a donc six mois environ, j’ai créé mon premier prototype. Je l’ai mis pour voir si mes copains allaient réagir, et ils ont tous trouvé ça super cool. Donc comme j’avais eu des supers bons retours sur le premier, cela m’a encouragé à faire le second. Donc, à la fin de l’été j’ai commencé à chercher comment créer un site, et tout ce qui s’y rapporte. A la base, je ne suis pas du tout là dedans, je suis en école de commerce pas du tout en école de textile ou une école de mode. Je ne savais pas du tout comment il fallait faire : trouver les bons t-shirts, savoir exactement à quoi cela allait ressembler, le résultat du site, comment communiquer, comment faire de la pub sur Instagram…Tout ce genre de choses que je ne connaissais pas. J’ai donc beaucoup appris ! J’ai donc lancé le compte instagram et le projet début octobre.
Ce qui est important, c’est que ce n’est pas du flocage. Ce n’est pas comme les flocages sur un maillot de football avec du plastique fondu qui part au lavage. C’est de l’encre imprégnée dans le t-shirt : je voulais vraiment un truc quali donc pas de flocage. J’ai été super content du résultat. C’était trop cool et donc j’ai voulu m’en acheter une. Cela coûte super cher, les machines professionnelles coûtent près de 20 000 à 50 000 euros. Du coup, cet été j’ai travaillé pour économiser de l’argent et pour pouvoir m’en offrir une. Il y a une marque, Ricoh, qui a sorti une petite imprimante pour les petits projets indépendants, un peu comme le mien. J’ai donc réussi à en acheter une pour environ 2 000 euros. C’est donc une petite machine qui ressemble à une espèce de four à micro-onde et donc je me suis aménagé un petit atelier sur des tréteaux dans ma chambre. Tu places le t-shirt sur un cadre, comme un plateau, bien tendu, et après c’est comme si “tu enfournes un plat”.
Il y a un système qui fait que tu as des têtes d’impression avec de l’encre qui viennent imprimer le motif, que tu as mis sur USB sur ton ordinateur, sur le vêtement. Tu peux imprimer n’importe quoi : elle marche comme une imprimante papier mais sur textile. Et surtout, le motif ne bouge pas après. Il y a ensuite un système de presse qui vient sécher l’encre pour pas que cela bouge. La durée de vie est alors top. J’en ai quelques uns et toutes les semaines, j’en ai qui tourne au moins. Ils sont passés à la machine quelques fois et rien ne bouge donc c’est vrai bien.
Vous travaillez actuellement sur des t-shirts blancs. Avez-vous pensé à élargir votre gamme textile concernant les couleurs ou encore les modèles de vêtements ? Que pensez-vous des sweats ou autres ?
Je peux imprimer sur n’importe quoi mais c’est comme une imprimante papier, c’est-à-dire que c’est de l’encre et que si tu mets du papier noir, cela ne fonctionnera pas, tu ne verras rien. Si tu imprimes une photographie sur du papier rouge, l’image sera toute rouge. Si j’imprime un design sur du tissu rouge, il va rougir. Donc si c’est du noir et blanc, cela peut passer, mais si c’est une pochette d’album colorée, cela ne passera pas. J’ai déjà essayé sur des tons nudes type beige, et le rendu n’est pas top du tout. Après, il y a des machines beaucoup plus chères qui permettent de faire des sous-couches de blanc et qui impriment le motif sur cette sous-couche. Mais c’était vraiment hors budget malheureusement.
Ensuite, j’ai eu des demandes de sweats et de t-shirts à manches longues. Donc je vais peut-être bientôt faire une story disant que j’ai des t-shirts à manches longues bientôt disponibles. Ils sont seulement 3 euros plus chers chez mon fournisseur qui est une petite boutique, ID shirt à Lille, qui fait des t-shirts promotionnels pour des clubs de football ou des BDE par exemple. Donc lorsqu’il commande des t-shirts, je lui demande de m’en commander. J’y passe toutes les semaines, choper un carton. Peut-être aussi avant l’été sortir des tote bags, cela serait sympa.
Tout le concept repose sur Spotify. Êtes vous en collaboration avec la plateforme ?
Non, ils ne sont malheureusement pas au courant (rires). Je ne les ai pas contactés mais ils ont un site internet Spotifycodes.com sur lequel tu peux mettre l’URL du son que tu veux et cela génère le fameux code que l’on retrouve au-dessus de la pochette sur les t-shirts. J’ai lu leurs mentions légales et ils sont globalement plutôt pour que tout le monde utilise leur système de codes parce que cela leur fait de la pub tout le temps : on retrouve toujours leur logo. Ce code-là, tu peux choisir sa couleur et je le place au-dessus de la pochette. Sur Spotify, en fait, tu as un appareil photo qui te permet de scanner ce code et ainsi, le son se lance directement.
Je trouvais cela génial parce que cela permet d’engager une conversation, si tu vois un t-shirt avec une chanson que t’aime bien dans la rue, bien que maintenant avec le confinement ce soit un peu plus compliqué. Je pense que cela peut déclencher quelque chose de sympa dans les relations sociales. Je n’ai pas encore eu de retours dessus, mais je pense que cela a dû arriver tout de même. Le fait de l’avoir sur ton t-shirt, tu montres à tout le monde que tu aimes beaucoup ce son mais tu donnes aussi la possibilité de partager ce son avec tout le monde.
J’ai vu sur votre site internet, monson-shirts.com, que vous travailliez en collaboration avec l’artiste @coverxanimes sur le thème des mangas et des animés. Pensez-vous à faire d’autres collabs ? Si oui, quels thèmes en particulier ?
J’adorerais, j’adorerais parce que je trouve cela vraiment trop cool. Tout d’abord parce que je peux partager des artistes que moi j’aime bien comme cet artiste là. Cela fait un moment que je le suis et ce qu’il fait c’est vraiment top. Cependant, je ne trouve pas encore, en tout cas, je ne connais pas encore d’artistes qui travaillent à partir d’une pochette d’album. J’avais contacté une artiste qui travaille avec des artistes comme Luidji et qui repeint leur cover de façon un peu impressionniste. J’adore ce qu’elle fait mais elle n’a malheureusement pas répondu à mon mail lui proposant de travailler ensemble.Mais je suis totalement pour promouvoir des artistes comme eux et aussi pouvoir avoir la pochette de l’album un peu stylisée à la façon de l’artiste concerné. Mais dès que j’en trouve, je leur enverrai des messages parce que je trouve que c’est une trop bonne idée et la collab avec @coverxanimes a beaucoup plu.
Pour finir, avez-vous d’autres projets que vous aimeriez développer à l’avenir ?
Je ne sais pas encore si cela verra le jour, mais j’aimerai pouvoir travailler avec un développeur web qui pourrait intégrer le moteur de recherche Spotify directement sur mon site. Comme cela, tu peux rechercher le son que tu veux et qu’en cliquant dessus, la pochette apparaît directement sur le t-shirt. Mais c’est un peu en arrêt en ce moment car il n’a pas beaucoup de temps. Sinon, j’aimerai seulement bien développer ce projet-ci et gagner de l’audience ce qui permettrait peut être à des artistes de me contacter. Je veux voir jusqu’où je peux emmener ce projet et me diversifier par la suite en faisant des sweats, des totes bags, etc.
Ce projet n’a-t-il donc aucun rapport avec vos études ? Si on peut parler franchement, est-ce un vrai kiff ?
Complètement. Totalement. Cela n’a rien à voir avec l’école bien qu’elle soit très heureuse que je le fasse. C’est juste un projet que j’ai eu envie de développer à côté. Après, comme je suis en école de commerce à l’IESEG à Lille, j’ai eu quelques cours d’entrepreneuriat ou de marketing et ce genre de domaines ce qui m’a permis d’avoir quelques bases intéressantes.