Regarder la vidéo en entier
Accéder directement au site
BOLD Magazine BOLD Magazine

MUSIQUES VOLANTES POUR SES 20 ANS…

Texte Godefroy Gordet

Iris Aubry (prod et com), Elisabeth Lequeux (coordination et prod), Patrick Rollin (président de l’association) et Patrick Perrin (programmation) ont présenté, il y a peu, l’immense programmation de cette prochaine édition du festival Musiques Volantes, la 20ème.

MV

Un peu comme un retour aux sources, Musiques Volantes se réfugie cette année principalement aux Trinitaires. Contrairement à l’année précédente qui a vu s’échelonner plusieurs concerts entre le Pompidou, et la BAM, entre autres, cette édition 2015 se place sous le signe de la nostalgie, comme le précise le président de l’association, «Les premières éditions du festival se sont faites ici. A l’époque il n’y avait rien et tout à faire…». A l’origine, en 1996, le festival des Musiques Volantes a été créé avec le fervent désir de «faire découvrir des musiques, des émergences musicales et sortir des schémas habituels», se réjouit Patrick Rollin. Aux Trinitaires, berceau du festival, déjà à l’époque une famille de bénévoles travaillait avec la même envie, et les même volontés, celles de ne pas avoir 8 000 personnes devant une scène. A l’initiative de Thibaut Lallemand au départ, très vite l’association s’est concentrée sur l’idée de développer une programmation avant-gardiste, qui irait contre la domination mainstream… Ainsi des groupes comme, Soap&Skin, Aphex Twin, The Meridian Brothers, Zombie Zombie, Antipop Consortium ou encore Apparat, sont passés par Musiques Volantes. Avec l’arrivée de Jean Pierre Buscetti, quelques temps après, l’association devient un collectif de programmateur et se structure pour tenir bon encore 20 ans après. Riche programmation cette année encore, malgré un budget annuel revu à la baisse, qui ne dépassera pas les 120 000 euros (entrées comprises) et une année 2014 difficile qui a vu finalement s’opérer un efficace renouveau en interne.

Avec une perte considérable dans leur budget, correspondant au contexte, le festival est pourtant encore bien présent et s’impose même comme l’un des plus notables du Grand Est, si ce n’est de France. En effet, ces dernières années, la programmation du festival s’étire dans la France entière pour donner l’opportunité à ces groupes émergents de donner leur musique sous différentes lattitudes. Ces soirées satellites, toujours loin au-dessus des nuages évidemment, accueilleront le 4 novembre, Chocolat et Radiator au Point Ephémère à Paris, Pizza Noise Mafia au Wembley Pub de Frontignan; le 5 novembre, Maserati et Megahero au Black Sheep de Montpellier, Nibul, Fort Crevecoeur et Gugayage au Lieu Unique de Nantes ; le 8 novembre, The Soft Moon et Pizza Noise Mafia à La Machine du Moulin Rouge à Paris, le 10 novembre, Girl Band et Pizza Noise Mafia au 106 de Rouen ; le 12 novembre T.I.T.S, Pierre & Bastien et Joy & The Damage au Petit Bain de Paris ; le 17 novembre, Chocolat et Petit Fantôme au Confort Moderne de Poitiers ; et le 23 novembre, The Thurston Moore Band au Centre Pompidou Metz.

Côté programmation messine, on a compté 21 groupes avec deux dates les vendredi 6 et samedi 7 qui verront se croiser respectivement 9 et 8 groupes en une soirée… Du lourd donc pour ce «petit» festival qui se jouera dans le cloître, la chapelle et le caveau des Trinitaires.

Ainsi, se succèderont le 4 novembre pour l’inauguration, Marietta une folk française et Ropoporose et sa chanteuse tout juste majeure, adepte d’une sorte de math rock tirant vers la pop.

Le 6 novembre à 20h, Wire, le groupe britannique passé entre le punk et le post punk, viendra donner sur scène son 14ème album studio, Destroyer jouera une de ses dates françaises ici et accompagné d’une formation de cuivre, JC Satan et leur énergie folle donneront leur rock garage brutal, Chocolat balancera plus d’un morceau à la foule, les teenage énervés de T.I.T.S installeront leur rock, Avale de Metz fera son entrée sur les ondes messines, Nibul viendra avec sa Bourrée Tibétaine, Fort Crevecoeur posera un son instrumental planant et Gugayage seront là pour compléter ce plateau Toulousain proposé par le Lieu Unique.

Le 7 novembre, les Pachanga Boys, artistes phares du label Contact, assez rare en DJ Set viendront donner leur électro, machine dansante psyché house. Prefuse 73, le Chilien du label Warp, l’un des pionniers du cut up sur voix qui a inspiré la scène actuelle balancera son dernier disque. Puis, Arandel, un projet anonyme et expérimental signé chez Infiné, s’installera sur scène également. Flavien Berger, jeune pouce du label poldan, seul avec ses machines et un micro, est également à l’affiche de cette belle soirée, tout comme Pizza Noise Mafia et son électro excitée, le coup de cœur du festival. Polygorn posera un son instrumental apaisant, tandis que le projet 6 ans de Mutisme du Chapelier Fou lui fera écho. Derrière s’aligne également Prieur de la Marne, un dandy français…

Pour le dernier soir, c’est l’apothéose! Le 10 novembre, une soirée située entre le noize et l’experiment se profile pour notre plus grand plaisir. Mykki Blanco, figure et activiste du mouvement queer américain, se produira aux Trinitaires pour y donner son rap hard core aux thèmes durs. Initiateur du label Food Music Group, l’Américain est incroyablement rare en France, ne le loupe pas! Dans un style plus 90’s, la française de Bonnie Banane entreprend un petit tour sur scène à Metz. Sortie de l’ombre en 2012 avec M U S C L E S, puis Champs-Elysées récemment, la Parisienne se situe entre le R’n’B et l’expérimentation, à l’image de ses clips à l’esthétique singulière.

Ils attendent cette année 550 personnes par jour, qui pourront se délecter d’une programmation qu’on ne connaîtrait pas dans la région autrement, «La programmation des Musiques Volantes, est faite d’artistes qu’on ne verrait qu’à Paris. Ce n’est pas pour rien que notre public nous suit depuis toutes ces années. Nous voulons garder au fil des années cette exigence de challenge et de découverte».