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On est allé au Main Square

Texte : Raphaël Ferber
Photos : Carl Neyroud
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Cet été, chez Bold, on a décidé d’écumer certains festivals chez nos voisins. De retour d’Arras où l’on a passé le week-end (on a donc manqué le live de System of a Down vendredi dernier…), on a ainsi commencé la semaine avec encore des images du Main Square plein la tête. 

LE GROS COUP

Ceux qui ont eu la drôle d’idée de se commander une petite saucisse-frites dimanche soir sur les coups des 21h50 ont vite compris que leur diner finirait en bouillie. A l’arrivée de Thom Yorke sur la scène du Main Square, la place de la Citadelle d’Arras était over-blindée. Pas de doute (mais on enfonce une porte ouverte), l’événement du week-end était ce concert de Radiohead, d’une durée de 2h30. Le quintet britannique n’a aucune autre date prévue sur le sol français cette année, pas plus qu’au Luxembourg (ça se saurait) : pour le revoir « près » de chez nous en juillet, il faut aller du côté de Manchester. Coincé dans la marée humaine, on a pris la mesure de la chance qu’on avait dès les premières notes de “Daydreaming”, extrait du dernier disque A Moon Shaped Pool, qui a installé une ambiance aérienne, presqu’irréelle, sur le Main Square. Pas de «Creep» mais on s’en doutait (ils ne l’ont joué que quatre fois cette année). Une belle tranche de In Rainbows, septième album du groupe, dont sept titres ont été interprétés sur la scène du festival, et évidemment de OK Computer, disque culte qui fête ses 20 ans cette année. Thom Yorke a entonné “No Surprises” sans nous, qui filions déjà vers le Luxembourg, où nous avons amené un peu de cette magie. Et quelques bouts de saucisses collés à notre t-shirt.

LE COUP DE COEUR

Voir sur scène Ninja et Yo Landi nous a laissé une trace indélébile dans la tête. Le duo sud-africain de Die Antwoord, qu’on sait totalement barré musicalement, a le don d’électriser la foule avec son mix de rap/rave et sa techno hardcore. Bizarre au premier abord, étonnant ensuite, on a fini par se laisser séduire par ce set de dingue au style inclassable. Acteurs dans le film de science-fiction « Chappie » et connus pour leurs clips gores, excitants et soignés (et leurs guest, comme Cara Delevingne, Dita Von Teese, Marilyn Manson, Flea des Red Hot Chili Pepper… qui apparaissent tous dans le clip d’«Ugly Boy»), Ninja et Yo Landi sont deux personnages créatifs, déchainés et géniaux. Et ils l’ont prouvé à Arras, même si certaines oreilles ont dû saigner.

PS : parmi nos coups de coeurs, on ne peut s’empêcher de citer Mark Lanegan, venu avec son groupe. L’ancien chanteur de Queens of the Stone Age, ancien camarade de Kurt Cobain, ne fait pas le show mais sa voix rauque fait des merveilles. Quant à Kensington, le phénomène néerlandais de l’indie rock fut pour nous une agréable découverte.

LE COUP DE GRÂCE

Ce fut l’une des plus grosses ambiances du festival, mais l’attraction pour Kungs n’a pas eu d’effet sur nous. Le jeune DJ dont la carrière a décollé avec le titre “This Girl” (250 millions de vues sur le web) a remixé des tubes qu’on écoutait dans notre chambre, une fois les devoirs finis : de la dance des années 90 avec Corona ou Gala, du House of Pain et du Dr Dre, et bien sûr un peu de Justice et de Daft Punk. Seul sur scène derrière ses platines, le fils spirituel de David Guetta -qui a placé quelques timides « allez on lève les bras »- a transformé la place de la Citadelle en boite de nuit. Mais on n’avait aucune envie d’y terminer la soirée. On est peut-être trop vieux pour ça, remarque.