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On est allé voir Captain America: Civil War

Texte: Raphaël Ferber

Encore aujourd’hui, j’arrive à me faire surprendre par l’engouement suscité par un film qui fait autant parler de lui depuis des semaines que Captain America: Civil War. J’avais attendu la deuxième séance du soir, pourtant. Pépère. Avec un sens des priorités que l’on pourrait qualifier de douteux. D’abord cuire mon saumon en papillote accompagnée de ses poivrons de toutes les couleurs, tranquille.

«De toute façon, il y aura trop de monde à la première séance» me dis-je. C’est comme ça que l’on se retrouve assis à la deuxième rangée, collé contre le mur de la salle 9. Soit la toute dernière place disponible que j’ai raflée au couple devant moi, dégouté du coup et qui a dû se rabattre sur un film presque choisi au hasard. Batman vs Superman, peut-être ? Leur déception a dû être de taille car le film de DC, sorti il y a un peu plus d’un mois à grand renfort de promo et de grandes affiches, souffre clairement de la comparaison avec ce dernier Marvel. « Ouais ben dans l’un, c’est Captain America contre Ironman, dans l’autre c’est Batman contre Superman, c’est à peu près pareil. » Oui… ben non.

Au-delà de la lutte entre superhéros et du chaos que ceux-ci peuvent eux-mêmes engendrer en tentant pourtant d’œuvrer pour la bonne cause, thème que partagent effectivement le film de Zack Snyder et celui des frères Russo, la mécanique Marvel semble toujours aussi bien huilée même si on commence par connaître le goût de son cocktail : des répliques qui font mouche (même si on les a déjà entendues ailleurs), une pincée d’humour, même si, une fois n’est pas coutume, ce n’est pas l’humour froid de Robert Downey Jr alias Ironman, qui nous décroche un sourire (plutôt celui de cette version adolescente de Spiderman), un rythme tonique, sans grande période creuse…

Et puis du grand spectacle, notamment lors de l’affrontement entre les deux équipes : le team Captain America d’un côté, qui se bat pour conserver son indépendance, et le team Ironman, dont la profonde remise en question le pousse à accepter de s’assouvir au gouvernement.

En fait, Captain America : Civil War réussit en 2h28 là où Batman vs Superman a échoué : te maintenir en haleine sans que tu ressentes le besoin de regarder ta montre et sans que tu te demandes si c’est parce que t’es crevé que tu ne piges rien.